Bergoglio discute avec un co-conspirateur en chef
par Christopher A. Ferrara
SOURCE : The Remnant
Le 30 janvier 2017
Du strict point de vue de l'histoire ecclésiastique, le Pontificat Bergoglien est une anomalie fascinante. Jamais auparavant l'Église n'a été témoin d'un Pape fanatiquement dévoué à renverser en pratique des préceptes négatifs universellement applicables et sans exception de la loi morale naturelle à commencer par « Tu ne commettras pas l'adultère ». |
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Comme je l'ai déjà noté dans ces chroniques, l'œcuménisme rampant du Pape Bergoglio, son dédain pour la tradition liturgique, ses attaques démagogiques contre les « rigoristes », son indifférentisme religieux, sa poursuite d'un « dialogue » sans fin et infructueux avec les implacables ennemis de l'Église et sa préoccupation avec des questions sociales et politiques au-delà de la compétence du Magistère diffèrent de la ligne des prédécesseurs immédiats, voire pas du tout, seulement en intensité.
Mais comme je l'ai également noté à cette occasion (que le lecteur me pardonne de me citer) :
« Il y a là une différence véritablement substantielle entre François et les autres Papes conciliaires : c'est sa tentative étonnante et implacable de subvertir, au nom de la « miséricorde », l'enseignement et la discipline sacramentelle de l'Église concernant le Mariage, la Famille et la morale sexuelle en général. C'est François seul — qui rejette l'enseignement contraire même de ses deux prédécesseurs immédiats — qui a lancé la « bataille finale » dont Sœur Lucie de Fatima, parlant à la lumière du Troisième Secret, a averti le Cardinal Caffarra ... C'est ici, avec François, que nous rencontrons quelque chose de vraiment nouveau et terrifiant, même au milieu de ce que le Cardinal Ratzinger a admis être un « processus continu de désintégration » depuis le Concile ».
Cette nouvelle et terrifiante innovation Bergoglienne se réduit à une seule pseudo-doctrine subversive, qui se joint maintenant aux autres (par exemple, le « dialogue », l'« œcuménisme », la « collégialité ») qui prolifèrent dans l'Église depuis le Concile. Comme les autres pseudo-doctrines, elle est à son tour réductible à un seul mot opérationnel avec des conséquences immenses mais jamais ouvertement explicitées : le « discernement ».
Après avoir extrait le mot de son contexte dans Familiaris Consortio de Jean-Paul II, n. 84 — qui réaffirme l'enseignement constant de l'Église selon lequel les adultères publics dans les « seconds mariages » ne peuvent être absous ou admis à la Sainte Communion sans amendement de leur vie — Bergoglio a élargi son sens à un cadre pratique avec la promulgation d'Amoris Laetitia pour introduire l'éthique de la situation dans la théologie morale et la praxis de l'Église, contredisant ainsi de façon flagrante Jean-Paul II. Mais l'abus mensonger par Bergoglio de la terminologie de son prédécesseur— on doit le dire —lui permet de revendiquer « la continuité » avec le Pape même dont il cherche à nier l'enseignement.
Alors que Jean-Paul II a parlé de « discernement » dans le contexte d’oeuvrer pastoralement avec ceux qui, à cause de leur divorce et de leur remariage, ne peuvent pas être admis aux Sacrements mais sont dans des degrés différents de leur situation, Bergoglio déforme le concept de programme pastoral précisément pour leur admission aux Sacrements tout en continuant à s'engager dans des relations sexuelles adultères. Avec sa lettre aux Évêques de Buenos Aires confirmant qu'ils ont raison d'interpréter Amoris Laetitia afin de permettre précisément ce résultat — sous la restriction illusoire de « circonstances plus complexes » —, Bergergio n'a laissé aucun doute raisonnable sur son intention.
D'où la Lettre des Quatre Cardinaux et les dubia qui présentent un défi direct à l'attaque de Bergoglio sur l'ordre moral. Car, comme le reconnaissent les Cardinaux, Amoris Laetitia implique beaucoup plus qu’« une question pratique concernant les divorcés et les remariés civilement » mais aussi « des questions touchant à des questions fondamentales de la vie Chrétienne ».
Les implications complètes du « discernement » sont énoncées avec une ambiguïté astucieuse dans les paragraphes 303-304 d’Amoris Laetitia :
« Mais cette conscience peut reconnaître non seulement qu’une situation ne répond pas objectivement aux exigences générales de l’Évangile. De même, elle peut reconnaître sincèrement et honnêtement que c’est, pour le moment, la réponse généreuse qu’on peut donner à Dieu, et découvrir avec une certaine assurance morale que cette réponse est le don de soi que Dieu lui-même demande au milieu de la complexité concrète des limitations, même si elle n’atteint pas encore pleinement l’idéal objectif. De toute manière, souvenons-nous que ce discernement est dynamique et doit demeurer toujours ouvert à de nouvelles étapes de croissance et à de nouvelles décisions qui permettront de réaliser l’idéal plus pleinement ».
« Il est mesquin de se limiter seulement à considérer si l’agir d’une personne répond ou non à une loi ou à une norme générale, car cela ne suffit pas pour discerner et assurer une pleine fidélité à Dieu dans l’existence concrète d’un être humain ».
Pour la première fois dans l'histoire de l'Église, un Pape ose proposer qu'un précepte négatif de la loi naturelle est simplement « une norme générale ou une loi » représentant simplement un « idéal objectif » pour la conduite humaine et que la fidélité à Dieu n'est pas incompatible avec la désobéissance au précepte, par exemple « Tu ne commettras pas l'adultère » — étant donné la « complexité concrète de ses limites » et l’« existence concrète » de chaque individu comme « discernée » par un pasteur ou un Évêque local. En bref, pour la première fois dans l'histoire de l'Église, un Pape préconise la pratique pastorale de l'éthique de la situation : ce qu’est l'adultère pour Jean peut ne pas être de l'adultère pour Sarah ; tout dépend de la « complexité » de leurs « limites » respectives qu'il faut « discerner » dans chaque situation particulière.
En conséquence, les Quatre Cardinaux souhaitent que François réponde Oui ou Non à la question suivante parmi les cinq qu'ils lui ont été présentés :
« Après l’exhortation post-synodale « Amoris lætitia » (cf. n. 304), l’enseignement de l’encyclique de Saint Jean-Paul II « Veritatis splendor » n. 79, fondé sur la Sainte Écriture et sur la Tradition de l’Église, à propos de l’existence de normes morales absolues, obligatoires sans exception, qui interdisent des actes intrinsèquement mauvais, continue-t-il à être valide ? »
Le silence de Bergoglio face à cette question est un coup de tonnerre qui fera écho dans l'histoire jusqu'à la fin des temps. Il ne peut pas répondre à la question parce que la réponse, si elle est donnée honnêtement, le condamnerait comme un hérétique. Bergoglio pense réellement et souhaite que l'Église pense que les lois morales ne sont que des simples normes dont on peut être exempté en fonction des circonstances. C'est juste une autre façon de dire qu'il ne croit vraiment pas qu'il y ait une chose telle que le péché mortel — du moins quand il s'agit de comportement sexuel. Pour lui, il n'y a que des dérogations diverses à la « norme générale » et à l'« idéal objectif ». Pour Bergoglio, les préceptes négatifs de la loi naturelle deviendraient des repères et non des ordres Divins qui n'admettraient aucune exception. Ils cesseraient d'avoir le caractère d'une loi vraie et contraignante. Les Commandements prohibitifs seraient bafoués sinon totalement abrogés par un vernis Bergoglien sur l'Évangile.
Alors qu'il continue de tenter de cacher son plan néfaste derrière un mur de silence pendant que ses subordonnés tentent de le mettre en œuvre, les co-conspirateurs de Bergoglio confirment l'objet de la conspiration. Un exemple suffit : celui de son plus proche confident Jésuite, Antonio Spadaro. Voici ce que Spadaro a révélé lors d'un entretien avec Religion News Service :
« Il se rend compte que le problème au cœur de « Amoris Laetitia » n'est pas un problème dogmatique. Ce n'est pas un problème dogmatique ».
« Le problème est que l'Église doit apprendre à appliquer la pratique du discernement mieux et plus profondément et pas seulement appliquer les normes de la même manière pour tout le monde. L'Église doit être attentive à la vie des gens, à leur chemin de foi et à la manière dont Dieu agit en chacun. Ainsi, un pasteur ne peut pas être pasteur en appliquant des normes générales à des individus. L'Église doit grandir dans le discernement. Ce serait aussi l'un des sujets les plus importants du prochain synode... »
« Je ne sais pas s'ils [les Quatre Cardinaux] sont des critiques du discernement. Je sais simplement que le Pape a dit que la vie n'est pas en noir et blanc. Elle est en gris. Il y a beaucoup de nuances et nous devons discerner les nuances ».
« C'est le sens de l'Incarnation — le Seigneur a pris chair, ce qui signifie que nous sommes impliqués dans la vraie humanité qui n'est jamais fixée ou trop claire. Le pasteur doit donc entrer dans la véritable dynamique de la vie humaine. C'est le message de la miséricorde. Le discernement et la miséricorde sont les deux grands piliers de ce Pontificat ».
Là, nous l'avons du « porte-voix » du Pape (un qualificatif que Spadaro nie pendant même qu'il remplit la fonction). Selon Bergoglio, « l'Église doit apprendre » de lui — pour la première fois en 2 000 ans ! Qu'elle ne peut pas « appliquer des normes de la même manière pour tout le monde », qu'un prêtre « ne peut pas être pasteur en appliquant des normes générales à des individus » et que « la vie n'est pas en noir et blanc. Elle est en gris ». C'est-à-dire que l'Église doit apprendre à pratiquer l'éthique de la situation, en appliquant différemment les préceptes négatifs de la loi naturelle aux différentes personnes en fonction du « discernement » de leur situation.
Avec une rhétorique aussi subtile que les plaisanteries d'un vendeur de voitures usagées, Spadaro ose enraciner l'erreur de Bergoglio dans l'Incarnation, affirmant risiblement que Dieu Incarné représente une humanité « qui n'est jamais fixée ou trop claire », signifiant que l'application de l'enseignement moral du Christ n’est « jamais trop fixé ou clair ». Bergoglio s'appuie sur cet homme ecclésiastique, rempli de comptes Twitter, pour tromper les fidèles en acceptant le blasphème et le relativisme moral comme un enseignement du Magistère authentique.
Qu'est-ce que c’est cela sinon encore une renaissance de l'hérésie gnostique qui s'est manifestée sous une forme ou une autre dans toute l'histoire de l'Église ? C'est le gnosticisme des Pharisiens qui revendiquaient une connaissance spéciale — le « discernement » — en ce qui concernait l'application de la Loi de Dieu à des « circonstances complexes » comme le divorce et le présumé remariage. Le Pape qui condamne sans cesse le Pharisaïsme — de la part de ceux qui défendent l'enseignement de notre Seigneur contre la tolérance des Pharisiens au divorce — se révèle être le chef d'un mouvement néo-Pharisaïque. Les adeptes de ce mouvement prétendent « discerner », sur la base de leur vision , quels sont les adultères, quels sont ceux qui cohabitent ensemble et aussi quels pratiquants de la sodomie dans des « unions homosexuelles » sont en état de grâce et peuvent recevoir la Sainte Eucharistie et lesquels de ces pécheurs objectifs, d'autre part, doivent continuer à se voir refuser le Sacrement. Mais quels sont les critères de ce « discernement » ?
Réponse : Il n'y en a pas. Il n'y a que la gnose du disciple qui est au courant.
Le nouvel âge du « discernement » a été révélé — c’est ainsi que les néo-Pharisiens nous le disent — par un « Dieu de surprises » très semblable au Dieu qui n'a jamais omis de dire aux Pharisiens exactement ce qu'ils voulaient entendre. C'est le Dieu des gardiens de la gnose toujours en évolution, qui savent toujours mieux que les simples fidèles ce que Dieu exige « aujourd'hui », dénonçant leur opposition orthodoxe Catholique comme des « rigoristes » et les accusant d'être exactement ce qu'ils sont eux-mêmes. Comme l'Évêque Athanasius Schneider a observé de ces néo-Pharisiens ( sans nommer leur chef ) :
« Ils tentent de légitimer leur infidélité à la Parole du Christ par des arguments tels que le « besoin pastoral », la « miséricorde », l’« ouverture au Saint-Esprit ». De plus, ils n'ont aucune crainte et aucun scrupule pour pervertir de manière gnostique la signification réelle de ces mots étiquetant en même temps ceux qui s'opposent à eux et défendent le Commandement Divin immuable et la Vraie Tradition non humaine comme rigides, scrupuleux ou traditionalistes. Pendant la grande Crise Arienne au IVe siècle, les défenseurs de la Divinité du Fils de Dieu furent aussi qualifiés d '« intransigeants » et de « Traditionalistes ».
Le « Dieu des surprises » est simplement le Dieu de l'apostasie silencieuse, de ce temps où le peuple « ne voudra plus écouter le véritable enseignement, mais ils suivront leurs propres désirs et s'entoureront d'une foule de maîtres qui leur diront ce qu'ils aiment entendre. Ils fermeront leurs oreilles à la vérité pour se tourner vers des légendes ». (2 Tim 4 : 3-4) Et l'auteur de ces légendes, comme toujours, c’est l'homme qui se fait passer pour Dieu.
Mais qui aurait pu imaginer que le chef fabuliste serait assis sur la Chaire de Pierre ? Qui aurait pu prévoir qu'il y aurait un jour un Pape qui observerait un silence de tombe — brisé seulement pour des petites invectives contre ceux qui le questionnent — quand on lui demande s'il a vraiment l'intention de provoquer l'effondrement de l'ordre moral ? Qui aurait pu penser qu'un Pape s'engagerait sans relâche à menacer de mettre fin à la Mission salvifique de l'Église en ayant son consentement à n'être rien de plus qu'une autre organisation religieuse qui est morte de la mort du zeitgeist sexuel ? zeitgeist = esprit du temps --- ambiance intellectuelle et spirituelle d’une époque. ]
Dans un article portant sur l'opposition Catholique croissante à ses conceptions folles, on rapporte que Bergoglio aurait admis aux membres de son cercle intime qu’« il n'est pas à exclure que je serai souvenu dans l'histoire comme celui qui a divisé l'Église ». Avec Bergoglio, de son propre aveu, nous sommes confrontés à une possible réalisation du scénario hypothétique d'un Pape schismatique tel que discuté par le grand Suarez et d'autres théologiens, ou du moins un Pape qui est la cause du schisme. Il n'y a certainement pas de signe que Bergoglio veuille éviter le schisme qu'il provoque déjà ou qu'il ait l'intention de changer le cours qui lui gagnerait cette honteuse place dans l'histoire. Il semble plutôt fier de l'effet qu'il a sur l'Église, un testament du pouvoir de sa « vision » ou de son « rêve » orgueilleux d'une « Église de miséricorde » qu'il croit réellement qu’elle n’existait pas avant son arrivée de l'Archidiocèse de Buenos Aires… qu'il a laissé en désordre. (Est-ce quelque ironie céleste que Bergoglio a le même nombre de syllabes et de rimes parfaitement avec orgoglio, le mot italien pour l'orgueil ?)
Le Cardinal Walter Brandmuller, l'un des quatre signataires des dubia, a déclaré avec raison et courage : « Quiconque pense que l'adultère persistant et la réception de la Sainte Communion sont compatibles est un hérétique et favorise le schisme ». L’homme de l’Argentine peut bien possiblement réussir à être le Pape qui aura divisé l’Église mais pas un seul Pape ne peut la vaincre. Dans le cas où cela se produirait, l'Église se remettra du schisme Bergoglien, le Saint-Esprit assurant infailliblement les promesses du Christ par l'intercession de la Médiatrice de toutes les grâces.
Mais cela doit être dit du Pape Bergoglio de peur que nous attribuions injustement à ses prédécesseurs sa contribution unique à la crise post-conciliaire : aucun document du Concile, ni aucun Pape depuis lors n'ont autant suggéré une élimination pratique de la distinction entre le bien et le mal dans la loi morale naturelle qui est écrite dans le cœur de chaque homme. En propageant l'hérésie du « discernement », Jorge Mario Bergoglio est le seul parmi tous les Pontifes Romains. Seul dans la singularité de sa disgrâce.
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