Par Edward Pentin
SOURCE : National Catholic Register
Le Cardinal Gerhard Müller a parlé publiquement pour la première fois à propos de l’Exhortation apostolique post-synodale Amoris Laetitia du Pape François en affirmant que le document n'ouvre pas la porte de la Sainte Communion aux divorcés remariés civilement contrairement aux affirmations du Cardinal Walter Kasper et d'autres.
Dans une conférence à un séminaire à Oviedo, en Espagne, le Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a souligné catégoriquement que le Magistère de l'Église s’applique encore dans ces passages d’Amoris Laetitia portant sur la pastorale des divorcés remariés.
Selon un article de mai 2 dans le journal Catholique allemand Die Tagespost, le Cardinal Müller a rappelé ce que le Saint Pape Jean-Paul II a enseigné à ce sujet dans son Exhortation apostolique Familiaris Consortio et aussi ce que Benoît XVI a écrit dans son Exhortation Sacramentum Caritatis. Conclusion : ça reste « inchangé ».
Jean-Paul II a souligné dans Familiaris Consortio que « pour l'amour de la vérité », les pasteurs sont « tenus de faire preuve de discernement attentif des situations ». Bien qu’ils devraient participer à la vie de l'Église autant que possible, il a affirmé au paragraphe 84 de Familiaris Consortio, la « pratique de l'Église, basée sur l'Écriture Sainte, de ne pas admettre à la Communion Eucharistique les personnes divorcées et remariées sauf « s’ils prennent l'engagement de vivre en complète continence ».
Au paragraphe 29 de Sacramentum Caritatis, Benoît XVI écrit que là « où des conditions objectives rendent de fait la vie commune irréversible » pour des Catholique divorcés et remariés, « l'Église encourage ces fidèles à s'engager à vivre leur relation selon les exigences de la Loi de Dieu, comme amis, comme frère et sœur». De cette façon, écrit-il, « ils pourront ainsi s'approcher de la table eucharistique » «soutenu par l'aide des pasteurs et par des initiatives ecclésiales appropriées ».
L'Église a toujours considéré un Catholique, qui n'a pas eu son premier mariage annulé mais qui s’engage dans des relations sexuelles avec un autre partenaire, être dans une relation adultère puisque le premier mariage reste indissoluble.
Le Cardinal Müller a fait valoir que si Amoris Laetitia voulait vraiment « annuler une telle discipline forte et profondément enracinée, il l’aurait alors clairement exprimé et aurait déclaré ses motifs ». Mais il a fait remarquer que le document ne contient « aucune déclaration à cet effet ».
« À aucun moment, le Pape a remis les arguments de ses prédécesseurs en question » a-t-il dit. Ces arguments, a-t-il ajouté, « ne sont pas basés sur la culpabilité subjective de ces frères et sœurs, mais sur la manière objective et visible de leur vie qui est opposée à la Parole du Christ. »
Le Cardinal Müller également abordé la question de la note 351 dans laquelle les Sacrements de la Pénitence et l'Eucharistie sont mentionnés dans le cadre de la pastorale des divorcés remariés. Certains ont lu cette note malicieusement comme donnant le feu vert pour admettre ces couples aux Sacrements.
Encore une fois, ce Cardinal préfet voit cela comme une description générale et non applicable à des cas spécifiques concernant les divorcés remariés. Si tel avait été le cas, a-t-il dit, alors un tel changement aurait été exprimé « concrètement ».
« Sans entrer dans les détails, il suffit de souligner que cette note renvoie à des situations objectives de péché en général, pas au cas par cas spécifique des divorcés remariés civilement parce que cette dernière situation a des caractéristiques spécifiques qui la distinguent des autres situations, » a dit le Cardinal Müller.
Les divorcés remariés, a-t-il ajouté, vivent en contraste avec le Sacrement du Mariage et conséquemment avec la Discipline des Sacrements. Pour cette raison, a-t-il dit, la note 351 « n’affecte pas l'ancienne discipline » et les normes de Familiaris consortio §84 et de Sacramentum Eucharistia §29 et leur application « restent valable dans tous les cas ».
En ce qui concerne les raisons qui expliquent l'attitude de l'Église face aux couples dans des relations « irrégulières », le chef doctrinal du Vatican a dit que personne ne peut vraiment vouloir recevoir l'Eucharistie « sans avoir en même temps la volonté de vivre selon les autres Sacrements, dont le Sacrement du Mariage est parmi ceux-ci ».
Il a également dit que celui qui vit le lien conjugal d'une manière contraire à l'enseignement de l'Église s’oppose aux signes visibles du Sacrement du Mariage et se montre matériellement en contradiction avec l'indissolubilité du mariage, même s’il n’est pas subjectivement en faute.
« Précisément, par conséquent, parce que sa vie matérielle donne un signe opposé, il ne peut pas appartenir au Signe Eucharistique le plus élevé dans lequel l'Amour incarné du Christ se manifeste en recevant la Sainte Communion ». Le Cardinal Müller a dit : « Si l'Église permettait la Sainte Communion a un divorcé remarié », a-t-il conclu, « l'Église commettrait l'acte que Thomas d'Aquin appelle « une fausseté dans les signes sacramentels sacrés » ».
Pendant ce temps, lors d'une présentation de son nouveau livre « Rapport sur l'espoir » à Madrid, en Espagne, cette semaine, le Cardinal Müller a confirmé le mariage et à l’« impossibilité » de changer cette doctrine claire, selon le site espagnol InfoCatólica, traduit par Maike Hickson sur le site One Peter Five.
« Il est impossible de vivre dans la grâce de Dieu tout en vivant dans une situation de péché » a-t-il dit, ajoutant que les personnes vivant dans le péché « ne peuvent pas recevoir la Sainte Communion qu'après avoir reçu l'absolution dans le Sacrement de Pénitence ».
Le Cardinal Müller a rappelé que « l'Église n'a pas le pouvoir de changer la Loi Divine » et que « pas même un Pape ni un Concile ne peuvent changer cela ». Il a également dit que c’est une « mauvaise interprétation » de l'Exhortation du Pape de dire qu’elle a été une cause de polémique. Il a dit que son propre livre est dédié au Pape.
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