Les parents séparés, divorcés et ayant obtenu leur nullité de leur mariage depuis plus de vingt ans tenaient à coeur de toujours être ensemble avec leurs enfants à l'occasion des fêtes...Pâques, Noël...etc... Histoire de montrer à leurs enfants qu'ils avaient des parents et qu'ils étaient réconciliés au surplus. Les enfants le leur avaient déjà dit d'ailleurs qu'ils appréciaient leur réunion, ils avaient l'impression, selon eux, d'avoir encore une famille... C'était comme si ces réunions du père et de la mère étaient moins pénalisant pour eux car une séparation parentale est toujours des plus traumatisante pour des enfants.
À ce Noël-là, les parents étaient chez leur fille aînée âgée de 40 ans. Il y restaient pour au moins deux jours.
La mère était du type « catholique, croyante mais non pratiquante ». Depuis le divorce datant d'il y a plus de trente ans, elle avait vécu avec un homme pendant plusieurs années et avait subi deux avortements dits « thérapeutiques » selon ce qu'elle disait que les médecins lui avaient dit. Elle vivait maintenant seule, parvenait très difficilement à rejoindre les deux bouts et était affectée très souvent de maladies, de dépressions. Elle était d'une maigreur à faire peur et sans jamais avoir trop le goût de manger. Mais au cours de toutes ces années, la famille avait l'impression d'un déclin psychologique aussi important sinon plus que le déclin physique chez elle.
Le père était très fautif dans cette séparation. Il avait eu une carrière brillante, avait été souvent infidèle durant son mariage. Mais avec la venue prochaine de leur deuxième enfant, il reconnaissait qu'il ne pouvait pas continuer son style de vie ; quelque chose clochait... Il se demanda quoi faire pour corriger sa vie. N'ayant aucune confiance aux psychologues car il en savait presqu'autant qu'eux, il décida donc de tenter une expérience de « remise à neuf de ses cassettes mentales » : il lut entièrement la Bible pendant que sa femme était enceinte. Ce fut une conversion fulgurante et sans pareille sur le coup... Mais, après leur séparation, il retomba à courtiser une autre dame pendant dix ans sans toutefois vivre avec elle. À un moment donné, il éprouva une vive poussée intérieure de cesser de fréquenter cette dame bien qu'il l'aimait encore beaucoup. Le Christ lui demandait de choisir en fin de compte. Il choisit le Christ.
lors de ce Noël
Pour comprendre cet échange court mais tellement lourd en signification, il faut savoir que ces deux parents avaient eu des fréquentations avant de se marier : elle avait 18 ans et lui 20 ans. Elle vivait encore chez ses parents tandis que lui vivait avec un autre étudiant en appartement car il lui restait deux ans pour terminer son université.
Or, il arriva qu'elle tomba enceinte. Lui, il lui conseilla fortement de se faire avorter à l'époque voyant bien bien qu'il ne possédait aucune ressource pour faire vivre la mère et l'enfant. Elle écouta plutôt sa propre mère qui insistait pour qu'elle mène à terme l'enfant qu'elle portait. Ce qu'elle fit.
À un moment donné, l'homme dit à cette femme :
Et la femme répond :— « Je viens de lire quelque chose de dégueulasse. Il s'agit de l'organisation « Planned Parenthood » aux États-Unis qui déclare que c'est un droit pour quelqu'un qui a le VIH de ne pas le dire à son (sa) partenaire ! »
Et l'homme de répondre :— « C'est quoi « Planned Parenthood » ? »
Et la femme répond :— « Tu ne connais pas « Planned Parenthood » !?! Toi qui suit les nouvelles !? C'est cette organisation qui est la plus grande organisation d'avortements aux États-Unis. Elle possède des filiales partout dans le pays. Au moins un milion d'avortements par année et elle revend les parties des foetus avortés à des fins commerciales... »
Et l'homme de répondre :— « Arrête de parler de ça, c'est morbide... C'est Noël...»
— « Ce n'est pas morbide, c'est la réalité ! »
— Elle répond : « Tu peux bien t'insurger contre les avortements... Tu as été le premier à me le recommander déjà ».
— Il répond : « C'est vrai mais je le regrette »
— Elle ajoute : « C'est trop tard »
— Et il termine en disant: « Non, il n'est pas trop tard. »
L'homme savait qu'elle avait consulté dans le passé plusieurs travailleurs sociaux, psychologues, etc... Mais peu s'en fit... Il soupçonnait qu'elle avait un poids sur la conscience que sa conscience lui cachait.... façon de dire... Les enfants étaient conscients de son malaise général. Le père avait déjà dit à sa fille aînée l'origine probable de son malaise : à savoir qu'elle n'avait pas expurgé ses avortements de sa conscience... Le lien que le père faisait entre la condition générale de la mère et ses avortements passés semblaient trop étriqué pour sa fille aînée puisqu'elle ne lui en a pas parlé.
Cet échange qui semble turbulent constituait tout de même une porte entrouverte pour la première fois pour l'homme afin d'aider son ex-femme s'il était vrai que ses avortements lui pesaient toujours sur la conscience. Mais comment lui en parler et faire du pouce avec ce qui avait été dit ?
Dans de telles situations, ce sont bien les seules occasions où ce n'est pas égoïste de parler uniquement de soi. Si l'on observe comme il faut les témoignages de foi que tous un chacun peuvent professer, ils parlent de leur propre expérience de vie. Ils ne s'immiscent pas dans le vie des autres. Mais si leur témoignage résonne chez quelqu'un, c'est bien tant mieux.
Comment l'autre peut dire que l'on la juge si on ne parle que de soi ? Et si elle ne se sent pas jugée parce qu'elle écoute une histoire qui est la nôtre, ses mécanismes de défense sont au plus bas, donc il y a plus de chance que ça pénètre... sans en être absolument certain par contre...
Et finalement, le principe évangélique de ne pas juger est bel et bien respecté. C'est bien là que l'on voit que ces principes évangéliques ont tous leur bien-fondé et leur pleine valeur.
De retour !
J'ai bien eu le temps de repasser toute la cassette du déroulement des belles fêtes que nous avons eues en roulant de retour à la maison. |
Qu'a fait ou que fera la mère ? Dieu seul le sait ... C'est une histoire sans fin...
Ce père sait probablement que c'est l'Année de la Miséricorde et que tout prêtre peut absoudre les péchés d'avortement en cette année. S'il lui en avait parlé, est ce que c'eût été trop en vertu du principe que « Trop, c'est comme pas assez » ? L'histoire ne le dit pas...
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