par : Kristi Hofferber
SOURCE : Life Site News
En mai 1978, Dieu a mis de l’avant Ses plans pour ma vie. On m'a donné en adoption quand j’avais seulement trois jours. Mes parents adoptifs ont été incapables d'avoir des enfants par eux-mêmes et ils étaient extatiques de voir leur rêve qui était sur le point de se réaliser : élever un enfant. Dieu m'a placée dans les bras de deux personnes très aimantes qui m'ont prise et m'ont donné un amour inconditionnel, du soutien et des possibilités qui ont façonné le fondement de ma personne que je suis aujourd'hui.
J’ai été élevée dans une famille chrétienne et j’ai fréquenté l'école chrétienne jusqu'à la quatrième année, c’est ce qui a établi le fondement de ma foi. Bien que je sois restée active dans le groupe de jeunes à l'église, j’ai toujours lutté durant ma vie scolaire, tant socialement et qu’émotionnellement. Je ne suis pas un papillon social et j’ai souvent apprécié mon temps pour moi-même. Je ne me faisais pas d’amis facilement. Cette tendance se poursuivra à l'école secondaire et même au collège. J’ai eu quelques amis proches mais cela aussi a été difficile. Si je commençais à me sentir délaissée, comme c’est arrivé souvent, ça me mettait dans un état de dépression et de panique. Je savais au fond de moi ce qu’était le vrai problème mais je ne voulais pas l'admettre, pas même à moi. Je ne savais pas comment gérer le fait que j’avais été adoptée. Je ne connaissais personne d'autre qui avait été adopté et vers lequel j’aurais pu me tourner pour obtenir des conseils et le fait d’aller voir un psychologue pour mes débordements comportementaux avec ma famille ne semblait pas être d’une grande aide. Je ne pouvais pas m’ouvrir à quiconque et encore moins trouver quelqu'un qui comprenait mes frustrations.
Pour aussi longtemps que je me souvienne, mes parents ont été ouverts avec moi sur le fait que j’avais été adoptée. Ce n’était pas quelque chose dont je devais avoir honte, mais dans un sens, je l'étais. Je n’avais pas honte d'être adoptée, j’avais honte de la façon dont ça me faisait me sentir. J’étais toujours en colère. J’avais l’impression que je ne faisais pas partie de ce monde. De fait, souvent, je demandais à Dieu : « Pourquoi suis-je ici ? » Et « Pourquoi dois-je me sentir comme ça ? » Mes années de lycée ont été les années les plus difficiles de ma vie. Je pleurais jusqu’à ce que je m’endorme presque chaque soir priant Dieu de faire disparaître la douleur dans mon cœur. Dieu merci que j’avais la foi pour me tourner vers Lui parce que je sentais que je n’avais rien d'autre. C’était juste lorsque j’étais à l'église que je ressentais un semblant de paix. Quelque chose me disait que j’appartenais là.
Une personne en particulier à l'église m’a fait une impression qui durera toute ma vie. Elle est quelqu'un que j’admirerai toujours. Elle était mon professeur de première année et elle était la seule personne en ce monde à qui je voulais demander de l'aide et des conseils. Si seulement j'avais eu la confiance de le faire. Ironiquement, c’est maintenant que j’interagis avec elle souvent.
Mon mari est un ministre et œuvre à la même église où j’ai grandi. Dieu est un Dieu merveilleux ! Je sais que c’est un fait que Dieu a placé certains gens dans ma vie pour Son but, y compris mon enseignante de première année. Je ressens la même chose à propos de mon mari. Lui et moi avons été mariés depuis près de 10 ans maintenant et nous avons un fils. Comme famille, tous trois d'entre nous partageons quelque chose de très spécial : nous avons tous été adoptés. Nous sommes une famille cousue ensemble avec l'amour de Dieu et qui fut le Plan de Dieu dès le début. Dieu a prodigué notre famille de bénédictions sans fin même dans les moments difficiles.
J’ai eu une faible estime de moi et je questionnais souvent mon existence. Je ne peux pas déterminer exactement ce qui m’a amenée à changer sur ce point de vue. Je crois que ce fut un changement progressif commençant par cette oratrice que j’entendis alors que j’assistais à un rassemblement de jeunes en 2004. Son histoire m'a émue au point que j’ai senti quelque chose qui me disait que nous avions quelque chose en commun mais je n’avais aucune idée de ce qu'il en était. Elle était une survivante d'une tentative d’avortement tardif qui a lutté pour sa vie et elle fait prendre désormais conscience des effets de telles procédures. Non, je ne suis pas une survivante de l'avortement ou d’une tentative d’avortement. Cependant, comme je le découvrirai plus tard, j’ai en effet toute une histoire à raconter !
En avril 2008, je participais à un voyage de mission à la Nouvelle Orléans pour aider à reconstruire les maisons suite à l'ouragan Katrina. Ce fut là que j’ai pris la décision dans ma vie que le temps avait venu pour moi de savoir exactement d'où je venais. J’étais pour avoir 30 ans en un peu plus d'un mois et je réalisais que j’avais des rêves qui n’étaient pas remplis. Les « oui mais si » pesaient lourd sur mon esprit ainsi que beaucoup d'autres questions sans réponse. Il n'y avait jamais un jour dans ma vie qui passait sans que je pense : « Est-ce que cette personne a un lien avec moi ? » Partout où j’allais. Ce fut également à l’occasion de ce voyage que j’ai rencontré une nouvelle amie qui a été une envoyée de Dieu en termes de soutien dans mon cheminement. Je lui suis éternellement reconnaissante pour tout son soutien et pour la force qu'elle m'a aidée à trouver. J’ai finalement eu le courage d'affronter les questions sans réponse que je me posais depuis très longtemps. Je savais que mes parents adoptifs m’avaient toujours dit qu’ils me soutiendraient si je voulais faire la recherche sur mon adoption mais je leur avais toujours dit que je ne voulais pas le savoir. La dernière chose que je ne voulais surtout pas, c’était de les blesser. J’ai commencé par chercher à obtenir des informations en premier à travers le système juridique sans ne rien dire à personne. On m’a toujours dit que je pouvais bénéficier de cette option en autant que j’étais âgée d’au moins 18 ans. Toutefois, le juge a déterminé que le dossier était scellé et qu’il resterait scellé. J’ai été écrasée mais, en même temps, je savais que Dieu voulait que je fasse les choses de la bonne façon, pas à ma façon. Mes parents sont très importants pour moi et, même si je pensais que je pourrais leur apporter un peu de chagrin, ils méritaient de connaître la vérité à savoir que je voulais maintenant l'information que j’avais refusée de nombreuses fois auparavant.
À la mi-juillet 2008, je me suis très intéressée à savoir ce qu'il fallait faire pour commencer ma recherche. Je me souviens d’avoir décroché le téléphone à plusieurs reprises avec l'intention de dire à mes parents que je voulais connaître l’origine de mon adoption, mais je n’arrivais pas à donner suite. Enfin, après quelques semaines d'anxiété, je suis parvenue à demander à maman et à papa pour l'information. C’était presque comme si, en un instant, j’ai passé d’un état sans aucun courage pour en avoir plus que je n’en ai jamais eu. Ma mère adoptive semblait presque soulagée que je lui demande finalement. Elle m'a invitée, elle et mon père adoptif, et ils ont été très honnêtes avec moi. Ce que j’apprendrais là était quelque chose qui ne m’aurait jamais traversé l’esprit ni maintenant ni jamais en un million d'années. Après avoir appris que ma mère biologique avait seulement 16 ans quand elle m’a donné naissance, on m'a dit qu'elle avait été aussi victime d’inceste et de viol par son propre père et que je suis probablement le résultat de ces actions. Je suis restée bouche bée ! Il a fallu tout ce que je pouvais pour garder mon sang-froid. Je suis passée d'environ d’une douzaine de questions dans ma tête à des centaines.
La première question que je me souvienne d’avoir demandé a été : « Comment pouvez-vous savoir cela si mon dossier d'adoption a été scellé ? » Ironiquement, ma mère adoptive a travaillé à l'hôpital où je suis née. Elle est incapable de se rappeler exactement comment elle avait eu le nom de ma mère biologique mais le fait d'avoir son nom lui a permis de connaître aussi la situation possible avec mon père biologique. L'inceste a été publié dans les journaux en 1991 quand ma mère biologique a poursuivi son père, non seulement pour ma grossesse résultant en ma naissance et mon adoption, mais aussi pour six autres grossesses résultant en cinq avortements et une fausse couche provoquée par son père. Les mots ne pouvaient pas décrire les émotions qui se passaient dans mon esprit à ce moment-là. Quel genre de monstre ferait une telle chose à sa propre fille ? Une autre pensée traversant mon esprit était celle qu’étant donné le sort des six autres enfants, pourquoi avais-je été épargnée ?
Quand j’étais adolescente, dans la traversée de ma lutte intérieure, je m’étais aussi demandé si ma mère biologique avait pensé à se faire avorter. Je n’ai pas imaginé, cependant, que mon existence serait si controversée. Quand on m'a donné les circonstances, je ne cessais de me demander : « Pourquoi n’ai-je pas été également avortée ? » Je remercie Dieu de m’avoir montré où me retourner en temps de crise parce que cette question ne peut être seulement répondue que par l'Écriture Sainte. Dans Romains 9 :20, on lit : Mais qui es-tu donc, toi, homme, pour contredire Dieu ? Le vase d'argile demande-t-il à celui qui l'a façonné : « Pourquoi m'as-tu fait ainsi ? » Je n’ai pas besoin de demander pourquoi. Je sais déjà pourquoi j’ai survécu — j’ai été intentionnellement créée par Dieu pour Son but. Il m’a choisie !
J’ai eu du chagrin pour les autres qui n'ont pas survécu mais j’ai eu plus de souci pour la vraie survivante, ma mère biologique. Comment une personne peut-elle être soumise à un tel traumatisme ? Je remercie aussi Dieu que ma foi ait été forte à l'époque où j’ai demandé à connaître les détails de mon adoption. Si ma relation avec le Christ n’avait pas été aussi mature, mon point de vue aurait pu avoir été très différent. Cela renforce simplement le fait que le temps de Dieu est parfait !
J’ai vraiment mijoté les informations que j’avais reçues pendant environ une semaine en priant et en demandant à Dieu de me guider pour faire Sa Volonté. J’ai senti que j’étais guidée à poursuivre ma recherche sur ma mère biologique et sur la vérité de mon existence. Je voulais aussi consulter mon mari avant de poursuivre ma recherche. Ça m'a pris quelques jours pour lui dire ce que j’avais découvert aussi. Je ne craignais pas sa réaction mais, à l'époque, je n’étais même pas certaine de ma propre réaction. Après avoir partagé les informations avec lui, il a dit qu’il était favorable à ce que je continue ma recherche si c’était ce que je ressentais devoir faire et que là d’où je venais était certainement l’Oeuvre de Dieu et non celui de l'homme. Je ne pouvais pas rêver d'un meilleur homme à mes côtés.
J’avais beaucoup de choses à prendre en considération quand j'ai décidé de commencer une recherche formelle. Tout d'abord, est-ce que ma mère ou mon père biologique étaient encore en vie ? Deuxièmement, voudra-t-elle faire affaire avec moi si les circonstances étaient en fait que je suis un enfant d'un inceste ? Une autre considération face à la possibilité que mon père biologique soit encore présent dans la vie de sa fille, quelle serait sa réaction par rapport à moi ? D’un autre côté, ma force réside avec Dieu et dans ma foi. Peu importe comment je suis arrivée ici, je sais que je suis son enfant. Matthieu dit dans 10, 30 : « Quant à vous, même vos cheveux sont tous comptés ». Je savais que je devais Lui faire confiance, et surtout maintenant. En fin de compte, ma pensée fut que, si elle avait vécu tellement de choses dans sa vie, est-ce qu’elle sait qu'il y a quelqu'un là-bas qui l'aime inconditionnellement et connaît-elle également Jésus comme son Sauveur ?
Après seulement deux courtes journées de recherches sur internet, je suis tombée sur un site Web populaire qui réunit des camarades de classe et qui publiait une photo de ma mère biologique. À ce stade, j’avais tant d'émotions qui se passaient dans ma tête que je ne savais pas quoi faire. Le moment que je l'avais imaginé pendant si longtemps n’était plus seulement un rêve, c’était enfin une réalité. Je ne pouvais pas le croire ! Ma première pensée a été : « Que dois-je faire à partir d’ici ? » Est-ce qu’une image et une petite quantité d'informations sont suffisantes pour satisfaire mon désir de la trouver ? Dois-je communiquer avec elle ? Comment dois-je la contacter si je décide que c’est ce que je veux ? Il y avait trop de « si » pour ne pas essayer de la contacter, mais étais-je vraiment prête ? Après beaucoup de prières et beaucoup de soutien de mon mari et d’une amie proche, je décidai de donner suite à cette démarche que j’avais entreprise. Je me disais vraiment que, si Dieu m'avait amenée si proche, comment pourrais-je m’arrêter maintenant ? J’ai cherché à nouveau sur l'internet dans l'espoir de trouver une façon de communiquer avec elle mais la seule chose que j’ai trouvée était une adresse email incomplète. En bas du site où j’avais trouvé sa photo à l'origine, il y avait une note qui disait qu'elle pouvait être contactée à une adresse de courriel, mais c’était seulement une adresse email partielle. J’étais alors vraiment confuse. L'adresse se terminait par ym.com. Je n’étais pas familière avec cet email particulier, je l'ai donc cherché en ligne. Après n’avoir trouvé rien de correspondant à ym.com, la seule possibilité pouvait, pensais-je, être Yahoo Mail. Puisque c’était la seule information dont je disposais, je devais continuer, je devais essayer. C’était certainement un coup dans le noir, mais si je n’avais pas de courage, je savais que je serais sans gloire. J’ai envoyé un email à l’aveuglette vers cette adresse e-mail de yahoo que je croyais être la seule correcte en croyant ne jamais recevoir un retour du destinataire. Je lui demandais tout simplement si elle était la bonne personne de la région où j’avais grandi. Quelles étaient les chances que c’était vraiment elle ? Mais c’est comme cela, il n'y a pas de hasard dans la vie.
Plus tard ce soir-là, j’ai eu une réponse d’elle : « Oui, qui est-ce ? » Pendant que je lisais, je suis devenue bouche bée. C’était vraiment elle ! Maintenant, je devais trouver comment lui dire qui je suis mais aussi me demander si j’étais préparée à ce qu’elle me dise qu'elle ne voulait aucun contact. Je savais que c’était le temps d'affronter la réalité qui m’avait dérangée depuis si longtemps. J’ai jonglé pendant une heure à essayer de me décider comment je formulerais ma réponse. Finalement, je lui ai tout simplement dit que je pensais que nous avions un lien et lui ai demandé si elle voulait visiter ma page sur le même site où j’avais trouvé sa photo. Je lui ai également dit que j’honorerais son souhait si elle choisissait de ne pas me contacter à nouveau. Ironiquement, notre Internet est tombé à plat ce soir-là, peu de temps après que je lui ai envoyé un dernier e-mail. Je n’avais donc aucun moyen de voir si elle m’avait répondu. J’étais comme assise sur des épingles et des aiguilles. La première chose le lendemain matin fut de voir si l'Internet fonctionnait, ça fonctionnait et j’ai immédiatement vérifié mon email. Effectivement, elle m’avait répondu. Non seulement était-ce une agréable surprise pour elle mais elle voulait que je l'appelle tout de suite. Je me souviens encore du sentiment qui habitait mon estomac.
C’est comme avoir une centaine de papillons voletant tout autour de façon incontrôlable. Rapidement je lui ai envoyé un autre courriel lui faisant savoir que notre internet n’avait pas fonctionné et que je venais tout juste de prendre le message. Aussi je lui ai dit que je me préparais pour aller au travail mais qu’elle était la bienvenue de me téléphoner. Elle me répondit en retour qu'elle m’appellerait à 8 :00 de ce même matin, ce qui était dans une demi-heure. Je comptais les secondes, ça m’a semblé être la plus longue demi-heure de ma vie. À 08h10, je commençais à être inquiète parce que mon téléphone ne sonnait toujours pas. Tous les « si » ont commencé à entrer dans mon esprit mais je me suis rappelée rapidement que Dieu était en contrôle. La patience a longtemps été une de mes faiblesses. Quand mon téléphone a commencé à sonner à 8 : 15, j’étais frénétique. Qu’est-ce que je vais lui dire ? Que me dira-t-elle ? Quand j'ai répondu au téléphone, je pouvais dire qu'elle était nerveuse comme elle aurait pu me dire que je l’étais aussi. Après les cinq premières minutes de conversation environ, la gêne est partie et tout s’est déroulé en douceur. Elle et moi avons parlé au téléphone pendant plus d'une heure au sujet de certains dans l'histoire de la famille et de mon éducation.
À un moment donné, elle m'a dit qu’elle et mon père biologique ont pensé que je n'avais pas survécu quand je suis née. La raison pour laquelle ils ont supposé cela est à cause d'une facture reçue de l'hôpital par accident. Je suis née avec une infection et j’ai été très malade. Je fus transférée dans un plus grand hôpital qui pouvait me fournir le traitement intensif nécessaire pour récupérer de cette infection. Ma mère biologique a reçu une facture de l'hôpital pour les services que j’avais reçus, et à ce moment-là, sa propre mère lui a dit que, si un enfant est emmené à cet hôpital spécialisé, il était peu probable qu’il survive. Non seulement ai-je survécu mais j’ai complètement récupéré de cette infection.
Après notre première conversation, nous avons convenu que nous voulions nous rencontrer avec sa jeune fille, ma demi-sœur dont j’ai appris qu’elle attendait un enfant dans quelques jours. Ma demi-sœur était très excitée et m'a demandé si je voulais la visiter quand elle aurait eu son bébé. J’étais ravie ! Je pris des dispositions rapides pour m'y rendre le week-end suivant et nous étions tous très excités. Le soir même alors que nous parlions, ma demi-sœur a eu son bébé. Quelle journée mémorable ! Trois jours plus tard, j’étais sur la route pour aller la visiter. J’ai décidé que ce serait un voyage que je ferais seule même si mes parents étaient préoccupés de me voir conduire par moi-même. Je savais que Dieu me guidait et me protégeait.
Le route a seulement pris environ 5 ou 6 heures qui a passé très vite. Nous nous sommes tous rencontrés pour le petit déjeuner y compris mon nouveau neveu. Je ne pouvais pas croire que ce jour auquel j’avais pensé pendant si longtemps était enfin là ! Nous avons parlé brièvement au petit déjeuner et nous avons passé la matinée à regarder des photos ensemble et à apprendre à se connaître les uns les autres. J’étais stupéfaite de voir la ressemblance entre ma mère biologique et moi. Plus tard cet après-midi, ma mère biologique a voulu passer du temps à me montrer les alentours de la région où elle a vécu. Elle et moi avons fait une promenade dans la zone du centre-ville et finalement nous nous sommes arrêtées dans un parc pour s’assoir et parler. Je ne pourrai jamais oublier ce jour ! Nous nous sommes assises sur un banc près d'un beau lac juste pour parler de tout et de rien.
C’était aussi à ce moment-là qu'elle s’est sentie assez à l'aise pour me parler de mon père biologique et qui il était. Ma demi-soeur et le fiancé de mère biologique avaient suggéré d'attendre pour m’en parler parce qu'ils craignaient que je pourrais faire demi-tour et m’éloigner d’elle. Je n’avais pas l'intention de mettre fin à la relation et je lui ai dit qu'il n'y avait rien qu'elle pouvait me dire qui me ferait m’éloigner d’elle. Ma mère biologique n’était pas au courant que je savais que mes parents et moi connaissions son nom et aussi la poursuite qu’elle avait effectuée envers son père. Alors que ma mère biologique a commencé à m’expliquer qui était mon père biologique, je lui ai laissé savoir que j’avais déjà eu quelques idées à ce sujet. Ma mère biologique était très surprise que j’aie pu décider de la retrouver même après avoir connu la vérité sur mon père biologique. Ceci est arrivé quand je lui fis connaître ma foi et comment je me sentais être qui je suis. Il peut partager mon ADN mais c’est Dieu qui m'a créée. Peu importe les circonstances, c’est la Volonté et le Dessein de Dieu que j’aie été conçue. Je ne veux rien de mon père biologique ni ne voudrai jamais rien.
C’est très difficile pour moi de décrire les sentiments envers mon père biologique. La pécheresse en moi veut le voir puni pour ses actions, étant donné qu’il n’a servi pas plus de 18 mois de prison en raison d’un manque de preuves (qui aurait pu être moi ). Cependant, mon éducation chrétienne m'a enseigné différemment. Ne vous méprenez pas : en aucune manière vraiment, je suis d'accord avec ce qu’il a fait. C’est difficile à expliquer exactement ce que je ressens et je ne comprends même pas complètement comment je me sens envers lui. Si on me donnait l'occasion de parler à mon père biologique, je voudrais simplement lui dire que je prie pour qu'il demande vraiment pardon dans son cœur.
Le deuxième jour de ma visite avec ma mère de naissance, la réalité m'a frappée. Je me suis réveillé tôt le matin et me suis assise seule sur le porche pendant plusieurs heures, pleurant abondamment. Peu importe mes efforts, je ne pouvais pas m’arrêter. C’était 29 ans d'émotions en bouteille qui sortaient. Tout ce que je pouvais faire à part de pleurer à ce moment-là était de prier des prières d’actions de grâces pour le fait que j’avais enfin réussi à rencontrer la personne qui m’a donné naissance. C’était vraiment un miracle !
Ce soir-là, nous avons roulé environ une heure pour aller visiter le frère de ma mère biologique et sa famille. C’était quelque chose de bien important pour ma mère biologique. En grandissant, son frère n’avait pas cru que son père avait violé sa sœur alors que son père lui avait fait croire qu'elle avait imaginer tout ça. Finalement en montrant à son frère qu'il y avait un bien-fondé à ses revendications par ma présence, elle pouvait enfin tourner la page. Pour son frère, ça a été un choc ! Il la croyait maintenant, après tout ce temps, et j’étais heureuse de savoir que la vérité les ramenait finalement plus près l’un de l’autre.
Quelques semaines après ma première visite avec ma famille biologique, ma mère biologique est venue me visiter, moi et ma famille. J’ai pu la présenter à mes parents adoptifs et à beaucoup de mes amis proches. Bien que cela était un peu bizarre pour nous tous, ça a été l'un des moments les plus précieux dans ma vie ! J’ai aussi eu l’occasion de rencontrer certains membres de la famille de ma mère biologique qui vivent encore dans un voisinage de 65 km de là où je vis maintenant, sa famille étant originaire de la région où je réside aussi actuellement. C’est vraiment un petit monde ! Sa famille d’ici était aussi heureuse d’apprendre que la vérité avait finalement été révélée et que la famille était réunie à nouveau. Mon espoir est que la famille qui a été déchirée par des secrets et des mensonges puisse maintenant être rassemblée et commencer à guérir par la vérité.
Il ne fait aucun doute dans mon esprit que Dieu était en contrôle de tout cela. Il n'y a pas d'autre explication ! Je commence enfin à voir les morceaux de ma vie se raccorder ensemble. Il a retourné mes sentiments de me sentir brisée et indigne pour des sentiments d’une valeur infinie. Par le Christ, j’ai gagné la confiance nécessaire pour réaliser mes rêves après avoir cherché pendant si longtemps par moi-même. Je ne suis pas définie par mon ADN mais par l'appel que j’ai reçu comme enfant de Dieu. Personne ne peut me prendre cela. Ma vocation en Jésus-Christ est mon destin ! Il est ma fondation et, avec Lui, je ne peux pas m'effondrer. Maintenant, je suis capable de partager ma foi avec quelqu'un qui a de nombreux obstacles à surmonter dans la vie et l'aider à progresser.
J'ai appris quelque chose de très important dans la dernière année. La vie porte sur la Foi que nous avons en Christ, l'Espérance qu’Il nous donne pour demain et la propagation de Son Amour à tout le monde autour de nous ! Regardez vers le Christ pour la force en tout ! Même dans les cas de viol et d'inceste, chaque enfant à naître est créé par Dieu pour un but. Comme mon histoire le révèle, Dieu peut prendre quelque chose de mauvais et en faire une occasion de faire quelque chose de miraculeux ! La légalisation de l'avortement n’est rien d’autre que de se jouer de Dieu et qui sommes-nous pour interroger Dieu ?
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