La lettre des 13 Cardinaux Entre autres sujets, cet article traite de la lettre que 13 Cardinaux ont écrit au Pape en début de Synode pour lui exprimer leurs craintes. |
Écrit par Hilary White
ex-correspondante à Rome, le 20 octobre 2015
pour Life Site News et The Remnant
Le blasphème, l’hérésie, le schisme et l '« effondrement » de l'Église (mais, bon, au moins les Évêques pourront voter)
Lorsque vous étiez enfant et alliez à la piscine, avez-vous joué à « comment profond » vous pouviez aller ? En tirant des clés, des sous ou tout objet qui pouvait couler au fond, vous vous teniez à une extrémité de la piscine et lanciez votre pièce au plus profond de la piscine, puis ensuite vous nagiez au plus profond pour la récupérer. Le jeu était vraiment une partie de nerfs. La plupart des piscines avait seulement environ 10 pieds de creux et le sauveteur vous regardait toujours si bien que nos plongées de casse-cou étaient inoffensives.
Mais j’ai l'impression que peu importe la profondeur où tout Évêque plonge dans la version actuelle synodale du jeu, il va y avoir quelqu'un prêt à plonger quelques pieds encore plus bas. Et le maître-nageur ne semble pas s’en soucier d'une manière ou d'une autre. Cette rivalité entre les Ultra-Progressistes du Synode ( les « hérétiques» en bon langage Catholique ) pour voir jusqu’à quel point qu'ils peuvent devenir scandaleux, juste en face du Pape, semble nous amener dans de nouvelles profondeurs que les Catholiques les plus ordinaires fréquentant les nouvelles Messes ( les « Novusordoists » ) n’avaient peut-être précédemment jamais deviné qu’elles existaient dans l'épiscopat.
Commençant par un Évêque Canadien sortant tout droit de la barrière, le jeu est parti avec sa suggestion relativement douce ( la légère ! ) que les femmes devraient être ordonnées diacres. Depuis ce temps-là, après quelques efforts plutôt désolés par un autre Canadien, le P. Tom Rosica — quelque chose au sujet de changer le langage de l'Église ... ho hum ... — nous sommes allés directement chez l'Archevêque de Chicago — personnellement nommé deuxième en importance par François dans l'Église des États-Unis et, par la suite, invité personnellement par François au Synode — qui a dit qu'il devrait y avoir un moyen pour les sodomites actifs et impénitents de recevoir le Très Saint Sacrement de l'Autel.
Mais tandis que les problèmes pelviens reçoivent toute l'attention de la presse, un certain nombre d'articles ont attiré mon attention dans la dernière semaine qui se rapportent plus directement à la Foi elle-même.
La plongée spectaculaire de l'Archevêque de Chicago qui nous vient peut-être des plus grandes profondeurs de l'hérésie ouverte — encore complètement inaperçue par le Pape — a certainement reçu une attention énorme des médias. Elle consiste, après tout, à exactement le genre de chose pourquoi la plupart des grands médias séculiers sont venus à Rome. Et ça a certainement fait monter la barre.
Mais je voudrais vous présenter un autre concurrent pour le prix de l’ « Évêque Moderniste de l'Église qui a plongé au plus profond jusqu’à présent » dans sa haine publique de la Sainte Foi, précisément, sa haine directe de Notre Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ.
La principale difficulté rencontrée par ceux qui voudraient forcer l'Église à « tolérer » « les seconds mariages », comme le Cardinal Kasper l’a dit, ce sont les Paroles claires du Christ dans l'Évangile. La Seconde Personne de la Sainte Trinité a jeté un divin pavé dans la mare en disant d’une façon peu diplomatique aux Juifs que ce fut pour leur « dureté de cœur », leur manque de miséricorde, que Moïse avait permis le divorce et que, par sa propre divine autorité, tout était terminé à partir de ce moment-là. Faisant face aux revendications du groupe synodal Kasperite Allemand, toutes les Bibles jamais publiées en noir et blanc leur faisaient face : Jésus a dit exactement le contraire de ce qu'ils proposent.
En fait, selon l'Auteur de tous les faits, c’est l’indissolubilité qui est le produit de la miséricorde et de l'amour de Dieu pour nous les humains.
Ce Noeud Gordien pour les Progressistes a été coupé de manière spectaculaire dans la première semaine du Synode par le Cardinal Panaméen José Luis Lacunza Maestrojuan qui a tout simplement proposé que l'Église laisse tomber le Christ dans ces considérations. Juste L'ignorer, car Il n’était manifestement pas Moïse.
Lacunza est l'un des Évêques à qui il fut donné un clin d'œil « surprise » lors du dernier consistoire et la raison, selon ce qu’il a été rapporté, serait à cause de sa position en ce qui concerne précisément « les périphéries » de l'Église comme le dit le Pape, en d'autres termes, parce qu'il est un moins que rien. Mais peut-être maintenant ce rapport concernant son incroyable pas en avant — dans le vide en hurlant de blasphème — pour la cause de l'acceptation Catholique de divorce, lui a valu une place d'honneur dans la cour des Kasperites. Ça suggère aussi qu’étant géographiquement et politiquement en périphérie n’était pas sa seule qualification pour porter le chapeau rouge.
Bien que les ordres d'en haut (le bureau du Secrétariat du Synode) sont descendus aux participants du Synode à l’effet de ne publier aucune intervention sauf la leur propre, le chef intrépide des Évêques polonais, Mgr Stanisław Gądecki, avait enregistré les remarques du Cardinal Panaméen afin que ce soit connu de tous :
« Moïse fut près du peuple et a cédé » Lacunza a été rapporté comme disant. « De même aujourd'hui, la « dureté de cœur » s’oppose au plan de Dieu [pour permettre le divorce]. Est-ce que Pierre ne pourrait pas être miséricordieux comme Moïse ? »
Cette dénonciation implicite mais claire comme du cristal de Notre Seigneur qui manque de miséricorde a presque complètement passé inaperçue par la presse Catholique et totalement inaperçue par les médias séculiers. C’est possible que le Bureau de Presse du Saint-Siège ait compris sa gravité car le site Rorate Caeli a appris que le Bureau de Presse du Saint-Siège avait ordonné au site Web des Évêques Polonais de la retirer. Mais avant qu’elle ait été enlevée, Rorate a publié une copie du commentaire du Cardinal Lacunza en français comme ça avait été rapporté à l'origine par les Polonais :
Card. José Luis Lacunza Maestrojuán OAR (Panama), président de la Conférence épiscopale du Panama. Moïse donne le consentement au peuple, il cède. Aujourd’hui, la « dureté de cœur » s’oppose aux plans de Dieu. Est-ce que Pierre ne pourrait pas être aussi miséricordieux que Moïse ?
Avec cette déclaration, nos remerciements à Mgr. Gadecki et aux blogueurs, tout le monde Catholique sait maintenant qu’un homme sélectionné arbitrairement, ( encore un autre homme sélectionné arbitrairement ) au Synode ne croit pas que Jésus-Christ — le Fils de Dieu, le Verbe fait chair, qui reviendra pour juger les vivants et les morts ... oui, ce Jésus-Christ — avait le pouvoir de dire aux Juifs qu’ils avaient eu tort au sujet du divorce.
Peut-être que le Cardinal Lacunza était parmi ceux dont l’Archevêque Henryk Hoser faisait allusion quand il a commenté dans une interview que beaucoup de Pères Synodaux semblent être complètement ignorants de la Doctrine Catholique de base sur la Famille. Ça ne peut guère être une surprise, pourrait-on penser, s’ils sont aussi ignorants de l'enseignement dogmatique de base de l'Église sur la nature du Christ. « Le Fils Unique de Dieu, né du Père, Dieu de Dieu, Lumière née de la Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu, engendré non pas créé, de même nature que le Père, par qui toutes choses ont été faites ... » Ça vous sonne quelque chose ?
Peut-être que la raison pour laquelle ceci n’a retenu aucune attention a été tout simplement parce que les journalistes au Synode en connaissent si peu au sujet de la foi qu'ils étaient incapables de reconnaître le blasphème quand ils l'entendaient et, par conséquent, ne savaient pas que c’était un péché grave bien plus grave que la simple malfaisance sexuelle. Il y a une raison pourquoi les péchés sexuels sont sixième sur la liste des 10 Commandements et que le blasphème prend la totalité des trois premiers.
Cette semaine a aussi vu le lancement d’une autre pétition adressée aux Pères Synodaux, cette fois en leur demandant de quitter le Synode puisqu’il semble n’y avoir aucun moyen de le diriger dans une direction Catholique. ( Aveu complet : j’étais l'un des auteurs de la pétition « Synode Walkout » (« traduction : « Sortez du Synode » ), en collaboration avec un groupe d'autres laïques Catholiques concernés, des écrivains, des journalistes et des théologiens.) Cette pétition nous a surpris avec un coup d’appui très rapide. Dans les neuf premières heures de sa publication, elle avait passé le cap des 1500 et, un jour après, elle a atteint 2500, un départ de la barrière étonnamment robuste.
L'appel à un débrayage est né de craintes que le Synode a été « manipulé » dès le début et que rien n’importe d'un iota de ce que les Évêques disent dans leurs groupes ou dans leurs déclarations.
Comme le texte de la lettre l’énonce :
« Nous avons assisté avec une profonde tristesse au développement continu de cette crise, à commencer par la session extraordinaire de l'année dernière en octobre 2014, ce qui rend difficile d'avoir confiance dans le résultat du Synode.
« Les changements irréguliers aux règles actuelles régissant le processus synodal assurent pratiquement que le document de travail (Instrumentun Laboris ) existant sera largement adopté. Ce processus révisé semble aussi rejeter l'ouverture, la transparence et la collégialité, et le comité de rédaction du document final du Synode rejette apparemment toute contribution substantielle des Pères Synodaux. Nous constatons avec regret que les appels filiaux très visibles et largement adoptés et les lettres ouvertes n’ont pas été reconnus et n’ont produit aucune modification perceptible par les organisateurs du Synode.
Plusieurs Cardinaux de haut rang ont apporté des préoccupations au Pape, seulement pour se les faire rejeter sommairement comme indignes de considération — avec des accusations injustes contre ceux qui ont le souci légitime que leurs voix ne seront pas entendues ».
Bien sûr, le dernier paragraphe réfère aux grandes nouvelles de l'ensemble de la semaine, l'histoire de plus en plus étrange de la « Lettre des 13 Cardinaux ». La presse l'a traitée comme une révolte « conservatrice » contre les tentatives par François visant à amener une réforme longuement attendue dans l'Église ... principalement parce que la presse n’est pas très imaginative. La presse Catholique « mainstream » ( note : « les grands médias Catholiques ») a tout écarté et certains, dans la presse italienne, ont rapporté avec une joie typique que le Pape avait remonté les bretelles des Signataires Cardinal, rouge de colère.
Peu de temps après, le Pape a fait sa première intervention directe dans le « processus synodal » en dénonçant la « herméneutique de la conspiration », une expression qui est devenue importante dans le reportage du Synode depuis.
Le site Rorate Caeli a fait une couverture de l’article d’Antonio Socci qui affirmait que la lettre des 13 Cardinaux avait carrément averti le Pape d'une désintégration complète des structures dirigeantes de l'Église si le Synode devait suivre son cours actuel ». La Communion aux divorcés remariés ... si elle était acceptée ... effondrerait toute la Doctrine sur le mariage et des Sacrements. »
Cela se traduirait par un effet domino qui entraînerait « un effondrement » en d'autres termes — la fin de l'Église ».
Néanmoins, comme le rapporte Socci, le Cardinal Pell, l'un des signataires de la lettre, nous assure également que le « parti Kasper-Bergoglio est dans la minorité », que presque tous les Évêques au Synode veulent défendre la Foi traditionnelle ... ce qui serait très bien si l'Église était un organe démocratique et que le Synode décidait par voie de vote quelle direction qu'il devrait prendre.
Mais nous avons également été informés par le Pape lui-même, peu de temps après tout ce cafouillage, que tout ce que les Évêques disent ou recommandent, ou quoique soit qui va se passer, il n’en dépendra totalement, complètement et exclusivement de lui, le Pape.
Dans ce reportage de Radio Vatican, il a été largement compris qu'il faisait allusion de la possibilité d'une invocation formelle de l'infaillibilité pontificale :
« Enfin ... le processus synodal culmine dans l'écoute de l'Évêque de Rome, appelé à parler avec autorité [italien : prononciare] comme « Pasteur et Maître de tous les Chrétiens » : non pas sur la base de ses convictions personnelles, mais comme le témoin suprême de la Foi de l'Église tout entière, le garant de la conformité de l'Église et de son obéissance à la Volonté de Dieu, à l'Évangile du Christ et à la Tradition de l'Église ».
Maintenant, arrêtez juste pour un moment et pensez à ces paragraphes un à la fois :
- Le Pape a été a reconnu s'être allié avec un hérétique notoire ( note du traducteur : cet allié serait vraisemblablement Kasper ) qui a été, avec le soutien de l'ensemble de la conférence épiscopale depuis cinquante ans, en faveur de l’oblitération de la plus grande partie de l’enseignement moral Catholique et d’une assez bonne partie de son enseignement sur l’ecclésiologie.
Ce Pape a été averti par certains de ses plus hauts dirigeants que la direction proposée, appelée « le parti Kasper-Bergoglio » va conduire à la « fin de l'Église », à sa désintégration complète dans le chaos et le schisme.
-
Cet avertissement que le Pape a conspué en privé et ensuite réprimandé publiquement.
-
Quelques jours plus tard, le Pape a suivi avec une déclaration concernant son emprise totale et suprême sur le pouvoir — le pouvoir, apparemment, même de détruire l'Église dont il est la tête — comme un petit garçon déclarant qu'il peut briser tous ses jouets s’il le veut parce qu'ils sont les siens et que personne ne peut l'arrêter.
Et quelle a été la réponse du Cardinal Pell à notre petite pétition ? Pétition dans laquelle nous avons suggéré que les choses étant dans un terrible état, que nous étions en équilibre au bord de la catastrophe, que nous avons supplié que lui et ses collègues Évêques ne soient pas au moins eux-mêmes complices de la destruction de la Sainte Mère l'Église par le Pape le plus étrange de l'histoire et par son groupe choisi arbitrairement par lui composés d’hérétiques et de blasphémateurs ?
Paix à notre époque. Les préoccupations des 13 Cardinaux ont « été substantiellement adressées ».
John Allen rapporte que le bon Cardinal Australien « conservateur » a rejeté toute idée d'un débrayage en disant qu'il avait reçu les « réassurances » du Secrétariat du Synode « que le résultat final » présentera fidèlement les points de vue du synode ». Ils ont assuré que les Évêques seront autorisés à voter sur chaque paragraphe de l'Instrumentum Laboris.
N’est-ce pas gentil ?
« Il a aussi dit que les membres d'un comité de rédaction du document final ont juré d'être fidèles à la teneur des débats du synode plutôt que d'utiliser le texte pour promouvoir leurs propres points de vue » a poursuivi Allen.
« Voilà tout ce que nous voulons, quoi que ce soit que le synode dise, que ce soit de bon, de mauvais ou d’indifférent, l’important est que ce soit représenté » dit Pell. « Cela est dans l'intérêt à long terme de tout le monde parce que peu importe comment ça pourrait tourner, les gens veulent sentir que les Évêques sont parvenus à cette situation équitablement ».
Eh bien, je suis sûre que nous sommes tous terriblement heureux que les Évêques sentent qu'ils vont en avoir pour leur argent de l'ensemble de cette mascarade et quand le schisme se mettra en branle, je suis sûre que nous nous sentirons tous mieux parce que « les Évêques sont parvenus à cette situation équitablement ».
Mais j’aurais plutôt espéré qu'ils puissent s’exercer eux-mêmes dans la défense de la Foi et de l'Église, Une, Sainte, Catholique et Apostolique car « quoi que soit que le Synode dise, que ce soit bon, mauvais ou indifférent » nous, les fidèles Catholiques restants, voudrions qu’il y ait encore une Église Catholique à Noël 2016.
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