ARTICLE ORIGINAL (italien) de Antonio Socci
TRADUCTION : Béatrice du site « Benoît et moi »
SOURCE : Le blogue du Maître-Chat Lully
«La joyeuse machine de guerre piétine-t-elle ?», s’interroge un vaticaniste suisse (ndt : Giuseppe Rusconi, sur Rosso Porpora).
En fait, au Synode, la machine de guerre argentine avec un moteur allemand (les évêques progressistes) s’est enlisée : on le sait, ces jours-ci les « moteurs » Allemands sont bons pour la casse et la carrosserie argentine est une ferraille, pétrie de péronisme et de théologie de la libération rouillée.
Première semaine :
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En effet, le Synode s’est ouvert avec le rapport du Cardinal Erdo qui a réitéré l’enseignement catholique, démolissant les hérésies de Kasper (et irritant Bergoglio).
En outre, après cette première semaine, l’un des rapporteurs des commissions, l’Australien Mark Coleridge, a résumé la situation ainsi : « Si le Synode s’achevait aujourd’hui, 65 % des pères voteraient contre la possibilité d’admettre les divorcés remariés à la communion ».
Pour le parti de Bergoglio et Kasper, la défaite sera encore plus cuisante sur la question de l’homosexualité, parce que les rapports des différents « cercles » font émerger la requête de s’opposer vigoureusement à la théories du genre, considérée comme la nouvelle idéologie dangereuse qui a pris la place du marxisme et qui a un effet dévastateur sur la mentalité et la formation des jeunes.
Du reste, la partie catholique du Synode, majoritaire en nombre (celle qui se réfère au Magistère de toujours, et en particulier à Jean-Paul II et Benoît XVI), a vivement protesté contre la minorité bergoglienne au pouvoir, qui impose ses procédures, ses méthodes et ses hommes à des postes clés, mais de ces protestations, rien ne filtre à l’extérieur, et elles ne sont pas représentées par la machine de propagande caricaturale (les méchants conservateurs contre les progressistes éclairés).
Bien que le Synode discute de la famille, ces millions de familles chrétiennes qui sont à l’extérieur – selon les bergogliens – ne doivent rien savoir de ce qui se passe (contrairement aux autres Synodes) ou doivent avoir des informations filtrées et « emballées » pour elles.
Le parti bergoglien est comme une équipe de football qui perd 5 à 0 sur le terrain de jeu, mais qui peut impunément donner des coups de pied, essayer de marquer des buts de la main (à la manière argentine) et étaler son arrogance parce qu’elle sait que l’arbitre est leur leader et finalement leur donnera une victoire sur tapis vert contre toutes les règles (en effet Bergoglio se réserve même le droit de changer les règles en cours de match – par exemple sur la Relation finale – selon la convenance de son équipe) [cf. Confusion au Synode].
Les Catholiques :
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Un grand réconfort du côté catholique est représenté par le doux et sage Benoît XVI, dont le magistère et la présence, comme un phare dans la nuit de tempête, indiquent le chemin.
La semaine dernière, du reste, le vaticaniste américain Edward Pentin a révélé la réponse que le pape Benoît – au précédent Synode – a donnée à un prélat allemand qui lui demandait ce qu’il devait faire face à la tempête qui s’était déchaînée dans l’Eglise : “Halten Sie sich unbedingt an die Lehre !” (rester absolument ferme sur la doctrine) [cf. ].
Ratzinger est aujourd’hui écouté par la majorité (ndt : pas en France, malheureusement !), parce que la vérité désarmée est l’unique trésor de l’Église, étant le Christ lui-même, et si l’Eglise trahissait ou liquidait la vérité de la doctrine catholique, elle ferait comme Judas et priverait l’humanité de la vraie miséricorde de Dieu, et du salut.
Éclairée par la lumière de Benoît XVI, la partie catholique est venue à ce Synode plus forte et mieux préparée qu’au précédent, et qu’au consistoire de Février 2014, quand elle fut prise par surprise par la thèse inouïe de Kasper, que Bergoglio avait fait proclamer.
Il est du reste significatif que parmi les plus déterminés à s’opposer au renversement de la doctrine catholique, il y ait une Eglise jeune comme celle africaine, particulièrement soignée depuis 40 ans par Jean-Paul II et Benoît XVI.
Celle-ci, en effet, en plus de donner de grands cardinaux comme Sarah, une lumière pour toute la chrétienté, est aujourd’hui de loin l’Eglise la plus dynamique, la plus missionnaire, celle qui a connu le plus de croissance, ayant déjà dépassé 200 millions de fidèles avec une augmentation impressionnante de 238 % par rapport à 1980.
Tandis que l’Eglise sud-américaine de Bergoglio, celle allemande de Kasper, et celle belge de Daneels, se sont effondrées.
Modernisme en échec :
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Mais là est le paradoxe d’aujourd’hui : à la tête de l’Eglise, il y a ceux dont les recettes se sont avérées désastreuses dans leurs pays. Et ils veulent appliquer les mêmes recettes désastreuses à toute l’Église, avec des effets dévastateurs à l’échelle mondiale.
Certes, beaucoup indiquent la popularité du pape argentin comme signe de renaissance. Mais c’est du bluff et dans l’Église on l’a désormais compris.
C’est la popularité droguée du cirque médiatique laïciste, qui n’apporte pas une seule conversion, mais au contraire exulte pour la conversion du pape à l’agenda d’Obama et à l’agenda onusien.
Les données de la pratique catholique en Italie, qui, sous Jean-Paul II et Benoît XVI avaient grandi, continuent de baisser avec Bergoglio. Samedi (3 octobre), la Repubblica elle-même a dû admettre que pour l’Eglise « il n’y a pas d’effet François » (voir plus haut, ndt), et que même l’Italie continue à s’éloigner de l’Eglise ; ainsi, l’effet Bergoglio est à l’envers : il éloigne les fidèles.
Un panorama de ruines :
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Les catholiques ont le sentiment qu’avec Bergoglio, on aura tout vu. Par exemple, l’embarrassant coming out (avec son compagnon) de Mgr Charamsa – lequel prétend que sur l’homosexualité, l’Eglise change la loi morale fondée sur la Parole de Dieu – , n’aurait pas été possible sans les mille ouvertures déconcertantes et les qui-suis-je-pour-juger de Bergoglio, que Charamsa qualifie de « fantastique ». Qui sème le vent récolte la tempête, dit la Bible.
Et comment éviter la confusion et la désorientation devant le Motu Proprio de Bergoglio sur la nullité matrimoniale, que même un juriste catholique comme le professeur Danilo Castellano a démoli (ndt : Magister, ici chiesa.espresso.repubblica.it) ?
On ne peut que constater qu’il introduit de facto le divorce, subvertit l’Évangile et l’enseignement millénaire de l’Église. De sorte que – au lieu de soutenir la famille attaquée par les idéologies modernes – il lui donne le coup de grâce.
Ensuite, il y a toute la liste des autres erreurs bergogliennes. Celle sur l’immigration est colossale. Comme celle sur les chrétiens persécutés qui ne ne sont certainement pas réjouis de son attitude de soumission à l’islam et aux régimes communistes.
Et puis il y a les chrétiens massacrés par l’ISIS qu’il a effectivement abandonnés, délégitimant toute intervention concrète en leur défense : de fait, aujourd’hui, les évêques du Moyen-Orient (et leurs communautés) voient dans l’intervention de Poutine l’espoir de la délivrance de la terreur.
Prenons ensuite les rassemblements altermondialistes de Bergoglio contre « l’économie qui tue » (celle capitaliste).
Selon les données de la FAO divulguées ces jours-ci, le pourcentage des personnes sous-alimentées dans les pays en développement est passée de 23,3 % en 2000 à 12,9 % aujourd’hui.
En 50 ans, le taux mondial de l’extrême pauvreté est tombée de 80 % à 10 %, alors que la population mondiale a doublé (il s’est passé le contraire de ce que prédisaient les théories malthusiennes).
Et aussi les données sur l’environnement : l’air et la santé se sont beaucoup améliorés au cours des 50 dernières années, démentant l’eco-catastrophisme marxisant de l’encyclique bergoglienne.
Même ce qui est célébré comme le succès international de Bergoglio, la fin de l’embargo sur Cuba, à bien y regarder se révèle être le sauvetage d’une vieille dictature odieuse et sanguinaire à laquelle le pape est allé rendre hommage, ignorant les victimes et les dissidents.
C’est un paysage de décombres, celui que laisse Bergoglio. Avec des chutes incroyables, comme la querelle burlesque avec Ignazio Marino (le maire de Rome, cf. François est un moderniste 3.0), inimaginable pour des géants comme Ratzinger et Wojtyla (n’en déplaise à Scalfari, faisant l’éloge de Bergoglio parce qu’il amènerait l’Église loin de la politique).
Marino doit s’en aller et mérite toutes les critiques du monde, mais Bergoglio n’a pas volé la répartie de sa compagne, Sabrina Ferilli : « Que le pape se sente obligé de faire un communiqué pour l’envoyer au diable, c’est vraiment inouï ».
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