par Mgr. Charles Pope
SOURCE : National Catholic Register
Le 27 juin 2016
Il est difficile de soutenir que le monde entier ne se trouve pas dans une sorte de bouleversement sismique, dont fait partie la déplorable décision de la Cour Suprême des Etats-Unis lundi (27 juin), mais qui en est un autre signe. Peut-être quelques réflexions sur cette décision, mais également sur les ténèbres qui s’épaississent et qui la reflètent.
Les pro-avortements ont dit pendant des années qu'ils voulaient des avortements « Légaux et Sécuritaires » ( « Safe and Legal »). Dans le sillage des histoires horribles des avorteurs comme Kermit Gosnell, le Texas et d’autres États ont adopté des projets de loi de sens commun qui visaient à réglementer les « cliniques » d'avortement et à les soumettre aux mêmes exigences et protocoles médicaux que les autres cliniques. Des normes simples ont été proposées telles que la propreté, de l'espace permettant d’entrer et de sortir des civières sur roues en cas d'urgence ainsi que les « médecins » qui pratiquent les avortements soient accrédités des privilèges d'admission requis dans un hôpital avoisinant.
Cette opposition à ces normes par les partisans de l'avortement nous présente clairement le mensonge relatif à la notion de « Sécurité » dans leur slogan « Gardons l’avortement sécuritaire et légal ». L'avortement pour eux est le but principal, pas le danger pour la santé ou le bien-être de la femme. Quant à tout leur langage concernant l’utilisation de cintres et ce qui se passera si l'avortement est rendu illégal, c’est juste du parler pour parler. Lorsqu’il y a eu cette occasion de démontrer leur préoccupation pour la sécurité et le bien-être des femmes, ils ont ouvert leur jeu : l'avortement vient en premier, la santé et la sécurité sont en lointaine seconde place.
Nous, les pro-vie, ne prétendons pas que nous voulons limiter les avortements. Néanmoins, cela n'annule pas l'insistance légitime que les « cliniques » d'avortement doivent répondre aux mêmes exigences que toute autre clinique médicale ou tout hôpital où des interventions chirurgicales sont effectuées. Pas du tout, a dit la Cour, dans une décision qui reflète une cour divisée politiquement plus qu’un groupe de Juges qui appliquent la loi d'une manière qui est dessus de la politique. Cette décision, comme trop d'autres à la Cour aujourd'hui reflète profondément qu’elle a été corrompue par l'influence de la politique et le désir de changer la loi plutôt que de l'interpréter.
Ceci est un jour sombre pour ce pays. À ceux qui soutiennent l'avortement sans restriction, peu importe comment raisonnables étaient les initiatives de réglementation proposées, il leur furent remis une autre victoire. La Cour a dit que le droit à l'avortement édicté en 1973 a été trouvé dans la pénombre de la Constitution. Le mot « Penumbra » désigne les bords extérieurs d’une ombre et cette ombre s’est faufilée sur cette terre qui est la nôtre et qui est de plus en plus épaisse et profonde. Oui, ce fut un jour sombre dans des ténèbres épaississantes du mal de l'avortement. Bien que de grands progrès ont été accomplis à gagner des cœurs, le système juridique semble politiquement et idéologiquement verrouillé, en particulier au niveau fédéral.
Aucune ampleur de preuve ou de connaissances concernant la gloire du développement fœtal médical vont ébranler ceux qui ont leurs cœurs endurcis. Même le spectre des ventes de parties de bébés par Planned Parenthood ne les influenceront pas. Au surplus, nombreux sont ceux qui défendent l’idée de pratiques terribles comme l’avortement par naissance partielle comme Hilary Clinton qui dit effrontément que les enfants à naître n’ont aucun droit dans notre système juridique alors que Planned Parenthood, qui vend illégalement des parties de bébés. est exonéré en justice et que les journalistes qui ont exposé ce mal doivent faire face à la justice à la place.
L'avortement a profondément corrompu notre pays et son système juridique. Mais est-ce une cause et à la fois un symptôme d'un mal plus profond et mondial qui semble avoir étendu sa profondeur et sa portée ? Il y a une sorte de jugement sur nous alors qu’on nous remet notre iniquité collective dans une profondeur plus complète.
Partout dans le monde, le terrorisme, les conflits religieux et ethniques qui s’intensifient ainsi que le déclin moral ont atteint des taux rapides vertigineux et semblent de plus en plus irréversibles. La confusion sexuelle et l’avilissement moral en Occident semblent ne pas connaître de profondeur. Le juge Robert Bork a écrit une fois sur la façon dont l'Occident « s’affalait vers Gomorrhe ». Mais maintenant notre affalement est devenu un sprint rapide vers le bord d'un abîme et le rythme du déclin est scandaleusement rapide.
Les choses inimaginables, il y a presque soixante ans, sont désormais courantes et célébrées : le droit de tuer les enfants à naître, le divorce à la demande, la cohabitation ouverte et généralisée, la fornication et les énormes augmentations conséquentes des maladies sexuellement transmissibles, l'herpès et le sida. Il y a une explosion de maternités de mères célibataires, la paternité est absente, la pratique ouverte de l'homosexualité et des défilés de « Parades Gaies », de « mariage » de même sexe, de transgendérisme avec des « identités » tels bigenres, cisgenres, genres non conformes, genderqueers, intersexes, non -binaires, pangenders .... Ajoutez à cela une laïcité croissante, un athéisme militant et une criminalisation croissante des croyances et des pratiques religieuses et, enfin, une trompette incertaine à Rome.
Tout voyageur du temps des années 50 conclurait qu’une certaine folie généralisée et un délire ont saisi le monde et que nous avons évidemment pris congé de nos sens.
Oui, notre affalement vers Gomorrhe est parti à une vitesse vertigineuse. Même les relations raciales qui peuvent sembler améliorées à notre voyageur du temps pourraient encore sembler entachées par une sorte d'obsession qui met tant l’emphase sur chaque distinction à un point que tout sens d’une humanité commune est perdue.
Je ne peux pas dire que je ne suis pas très alarmé et préoccupé par les ténèbres rapides et épaisses sur nous. Je vais continuer à prêcher et à oeuvrer pour la repentance et le salut de tous et de cette Grande Terre de jadis. Mais je dois dire que ma prière est de plus en plus remplie de consternation. Le Seigneur a promis que l'Église serait indéfectible, mais cette promesse ne couvre pas les cultures ni les civilisations. De plus grandes civilisations que nous ont disparu de la surface de la Terre.
Pourtant, encore je vais travailler et prier. Et pour l'instant, ces paroles du Livre des Psaumes me paraissent pertinentes à notre époque :
Seigneur, au secours ! Les fidèles sont en voie de disparition,
Il n'y a plus de gens dignes de confiance.
Chacun n'a que des calomnies à raconter ;
Les lèvres flattent, mais le coeur joue double jeu.
Que le Seigneur supprime tous les flatteurs
et ceux qui parlent haut,
Ceux qui déclarent : « Nous savons bien que dire pour gagner,
nous savons parler, nous ne craignons personne ».
« Mais maintenant J'interviens, dit le Seigneur,
à cause des pauvres qu'on opprime et des malheureux qui gémissent.
Je porte secours à celui qu'on écarte d'un revers de main ».
Les paroles du Seigneur sont franches comme l'or
qui est passé au creuset et sept fois purifié.
Toi, Seigneur, tu garderas les opprimés,
tu nous préserveras toujours de ces individus,
même si ces gens sans foi ni loi rôdent tout autour,
et si l'humanité se corrompt davantage.(Psaume 12)
Oui, au secours Seigneur. Gardez pour vous-même un reste fidèle et donnez-moi le courage et la force de me trouver dans ce petit reste.
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