Par : Dr Maike Hickson
Le 20 juin 2016
SOURCE : One Peter Five
Alors que de nombreux Catholiques dans le monde étaient indignés à propos des remarques de François le 16 juin en ce qui concerne l'invalidité probable de nombreux mariages sacramentels Catholiques, il a fait une autre déclaration importante le même jour qui semble avoir été largement négligée.
Le site autrichien Catholique kath.net a rendu compte de ces remarques supplémentaires de François. En dépit de — ou, peut-être, à cause de — nombreuses critiques bien fondées de l'Exhortation papale Amoris Laetitia — exprimées par ces savants et profondément fidèles Catholiques tels que Mgr Athanasius Schneider, le Cardinal Carlo Caffarra, le Professeur Robert Spaemann, la Professeure Jude Dougherty ainsi que le Professeur Josef Seifert — François a insisté sur le fait que son Exhortation est, en effet, « doctrinalement saine ».
Lors d'une séance de questions et de réponses après ses remarques à l'ouverture de la Convention Ecclésiale du Diocèse de Rome, le 16 juin et le soir aussi, François a dit en ce qui concerne son Exhortation :
« Pour votre consolation, je dois vous dire que tout ce qui est écrit dans l'Exhortation [Amoris Laetitia] [...] est thomiste, du début à la fin. C’est est une saine doctrine. [Je souligne]
Aux fins de corroboration, je vais inclure ici l'original du texte italien des propres paroles du Pape :
« Per la vostra tranquillità, devo dirvi che tutto quello che è scritto nell’Esortazione – e riprendo le parole di un grande teologo che è stato segretario della Congregazione per la Dottrina della Fede, il cardinale Schönborn, che l’ha presentata – tutto è tomista, dall’inizio alla fine. E’ la dottrina sicura. Ma noi vogliamo, tante volte, che la dottrina sicura abbia quella sicurezza matematica che non esiste, né con il lassismo, di manica larga, né con la rigidità ».
Et voici notre traduction :
« Pour votre propre tranquillité d'esprit, je dois vous dire que tout ce qui est écrit dans l'Exhortation [Amoris Laetitia] — et je me réfère ici aux paroles d'un grand théologien qui fut secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le Cardinal Schönborn, qui l’a présenté [Amoris Laetitia] — tout est thomiste, du début à la fin. C’est une saine doctrine. Mais, tant de fois, nous voulons que la saine doctrine soit telle qu’elle aurait la sécurité mathématique qu’elle n'a pas et, de fait, qui n’existe pas — ni d'une manière laxiste et indulgente, ni d'une manière sévère et rigide ».
Il est à noter ici que François continue également à affirmer que le Cardinal Christoph Schönborn a déjà été secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi même si ce n'est pas le cas. Notre site (OnePeterFive) a remarqué cette incohérence au moment de notre traduction et du sous-titrage de la conférence de presse du Pape sur son chemin de retour de la Grèce où il avait également donné ce titre au Cardinal Schönborn. Par la suite, rien d'autre que l'expert du Vatican, Dr. Sandro Magister, en fait, a corrigé François publiquement :
« Déjà au 16 avril, interrogé par les journalistes sur le vol de retour à Rome de l'Île de Lesbos, François avait indiqué que le Cardinal Christoph Schönborn comme étant le bon interprète du document, recommandant que sa présentation soit lue et le louangeant sur place de titres flatteurs, même à tort, lui donnant la promotion d'ancien « secrétaire » de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.
« Mais alors [Cardinal Gerhard] Müller a donné son allocution à Oviedo, Espagne, dans le but d'apporter de la clarté au carrousel des interprétations contrastantes et des applications de Amoris Laetitia qui avaient déjà pris pied. Mais pour le Pape, le discours de Müller ne valait rien. Tout comme il ne valait pas davantage pour L'Osservatore Romano qui l’a complètement ignoré ».
Ce que nous voyons survenir maintenant est que François — et avec son proche conseiller et écrivain fantôme de Amoris Laetitia —les deux tentent maintenant de défendre l'Exhortation du Pape de la critique qui affirme qu’elle contient des ambiguïtés doctrinales jamais vues dans l'histoire de l'Église. Avant de parler plus sur cet écrivain fantôme — Mgr Victor Manuel Fernandez — je voudrais tout d'abord me concentrer sur la réponse additionnelle du Pape à une question à l'Université du Latran, le 16 Juin.
François a procédé pour expliquer à son auditoire que lui-même, quand il était devenu Évêque la première fois, avait reçu conseil de son prédécesseur. On m'a dit de donner à un prêtre qui « vacille un peu, qui glisse » (mots non spécifiques, mais elle signifie dans ce contexte que cette personne est en quelque sorte en état de péché) de l'espace et du temps. « Écoutez-moi : rentrez à la maison, pensez-y, revenez-moi dans deux semaines et nous allons parler ». François a alors dit, en citant les paroles de conseils de cet autre Évêque. « Et puis ce prêtre revient et se repent : 'Oui, c’est vrai. Aidez-moi !' Encore une fois, contre la résistance devant une 'rigidité' et une 'rigueur' perçues », François a ensuite ajouté : « Qu’est-ce qui était mieux ? Que l'Évêque ait eu la générosité de lui donner quinze jours pour qu’il reconsidère sa situation avec le risque de célébrer la Messe en état de péché mortel ? Ou, est-ce que l'autre, la morale rigide, était mieux ? » [Je souligne]
On peut se demander ce qui serait arrivé si un tel prêtre, dans l'intervalle, aurait eu un accident de voiture ou une autre forme de mort subite sans avoir d'abord bénéficié du Sacrement de la Confession ? Comment un tel Évêque aurait-il alors considéré son conseil moral donné plus tôt, surtout en ce qui concerne le salut de l'âme de ce prêtre ? Quelle confusion.
C’est encore une fois une telle confusion d'enseignement improvisé qui a amené le Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le Cardinal Gerhard Müller, à corriger poliment à plusieurs reprises Son supérieur, le Pape, ainsi que le conseiller du Pape, Mgr Fernandez. Comme le philosophe allemand, le Professeur Robert Spaemann, l’écrit dans un article récent 17 Juin :
« Si, dans l'intervalle, le Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi est vu comme accusant ouvertement d'hérésie le plus proche conseiller et auteur-fantôme du Pape, cela signifie que la situation est allée trop loin en effet. Même dans l'Église Catholique, il y a une limite à ce qui est supportable ». [Je souligne]
Le Professeur Spaemann se réfère ici à une récente critique de la part du Cardinal Müller au sujet de Mgr Fernandez comme nous l'avons signalé à l'époque.
Mgr Fernandez, dans sa propre réponse publique plus tard au Cardinal Müller (sans mentionner toutefois le nom du Cardinal Müller) a également essayé de venir au secours de François et d’Amoris Laetitia en dénigrant les graves critiques internationales du document papal et en affirmant que la majorité des Catholiques sont très satisfaits de l'Exhortation. Interrogé par le journal italien La Stampa à propos de la réaction à Laetitia Amoris, l'Argentin répond :
« Dans certains endroits, Amoris Laetitia a été accueilli avec beaucoup d'enthousiasme, de générosité et de responsabilité. En particulier, plusieurs ont pris au sérieux les chapitres centraux qui sont ceux que le Pape a voulu mettre le plus en évidence. D'autres sont trop occupés — positivement ou négativement — avec la question de la Communion pour les divorcés remariés ».
« Ça attire l'attention sur la réaction de certains groupes Catholiques qui refusent d'appliquer le document, avec toute la richesse qu'il contient, tout simplement parce qu'ils sont en colère à propos du huitième chapitre. C’était comme avec les documents précédents. Mais Dieu merci ce n'est pas l'attitude de la grande majorité du peuple de Dieu [sic] ».
Ici, on nous rappelle une fois de plus la théorie et l’affirmation de l'Archevêque Fernandez que la majorité des Catholiques, ainsi que les médias, sont dans l’ensemble avec François dans l'appui de sa « réforme » de l'Église. Il devait répéter cela ici, encore une fois, en se référant aux récents sondages dans son Argentine natale. Fernandez admet toutefois que, récemment en Argentine, il y avait aussi quelques tentatives faites pour se moquer du Pape. Il continue en montrant néanmoins que, dans un récent sondage mené par le journal Argentin Clarin, il est démontré que « le Pape a une image positive de 75% et seulement 4% d'image négative ». Ici Fernandez revient à revendiquer comme un fait la « loyauté discrète et silencieuse du peuple malgré les murmures et les critiques de quelques-uns ».
Nous avons tous à faire face au fait que l'ambiguïté morale et doctrinale est maintenant omniprésente et bien accueillie dans notre société anti-Chrétienne de plus en relativisante et agressive. Par conséquent, lorsqu’il parle de simples chiffres, l'Archevêque a probablement bien raison. La question, cependant, n’est pas si la majorité est avec François mais est-ce que l'enseignement de François est conforme à l'enseignement propre de Dieu. Nous nous souvenons tous très bien comment la majorité, lors de ce vendredi violent d’il y a 2000 ans, qu’on a choisi Barabbas et non pas Jésus-Christ, notre Sauveur. Donc, aujourd'hui. La majorité pourrait bien être heureuse avec le relativisme moral du Pape François et de sa confusion doctrinale — mais sont-ils alors loyaux aussi à Dieu ?
Dans ce contexte, il pourrait être utile de se référer à un message du 12 juin écrit par le journaliste italien et expert sur Fatima, Antonio Socci. Socci tente de clarifier la question des deux Papes putatifs — François et Benoît — à la lumière de la confusion récente causée par le discours de Mgr Georg Gänswein. Ainsi Socci tente de mettre cette affirmation dans une perspective géopolitique plus large. Bien que je ne peux pas décrire complètement toute la logique des réflexions de Socci ici, une partie semble très frappante et donne à réfléchir — et si c’est vrai, c’est aussi gravement choquant. Socci prétend, quand il était dans sa fonction de Pape, on a donné une « opportunité » à Benoît XVI — une proposition. On lui a « proposé d'accepter une « réunification œcuménique » avec les Protestants du Nord de l'Europe et / ou de l’Amérique du Nord afin de créer une sorte de« religion commune de l'Occident ». « Pour l'Église Catholique » dit Socci, ça aurait signifié d’« entrer dans la soupe de la pensée politiquement correcte unifiée » et de devenir un « musée folklorique non pertinent dans une « Europe multiculturelle ». Socci continue : « À cette « dictature du relativisme », Benoît XVI a dit « non ! » Il a répondu : « Tant que je suis ici, cela ne se produira pas ».
Le journaliste italien ajoute ensuite que, par la suite, le Pape Benoît « a été contraint de renoncer à l’« exercice actif » de l'Office Pétrinien (seulement à mi-chemin ?) ». Plus tard, Socci présente la poursuite du développement de l'élection de Bergoglio en tant que Pape dans le contexte plus large du règne hégémonique du relativisme dans l'Ouest que l'on voit maintenant croître. En outre, il dit : « Bergoglio a fait sien l'agenda d’Obama ». Et Socci alors fait référence à un discours prononcé par le Président Américain Obama en mai devant le Sommet du leadership Catholique-Évangélique à Washington, DC, où il disait que l'Église devrait abandonner les « termes de division » tels que l'avortement et le mariage « gay » et qu'elle devrait plutôt « se consacrer au problème de la pauvreté ». Socci conclut : « L'Empire veut que l'Église soit un « travailleur social » qui réconforte les perdants dans l'hôpital de campagne des puissants pouvoirs mais ne pas en déranger les gestionnaires ». En outre, selon Socci, la candidate démocrate américaine à la présidentielle, Hillary Clinton, avait elle-même proposé, il y a un an, lors d'une conférence aux féministes pro-avortement, que « la profondeur des codes culturellement enracinés, les croyances religieuses et le biais structurel doivent être changés ».
Socci dit alors de façon percutante et ironique : « Les églises doivent se rendre à la laïcité « libérale » de l'Imperium. En fait, Bergoglio a déjà abandonné les « principes non négociables [tels que ceux trouvés dans Amoris Laetitia !] ». C’est dans ce même contexte que Socci voit le prochain voyage du Pape en Suède, le 31 octobre 2016, afin de « célébrer Luther et de « recoudre » les 500 ans depuis le schisme exactement — la preuve d'une nouvelle religion impériale ? »
Il est impossible de connaître avec spécificité une grande partie de l’histoire cachée sur la façon dont l'Église Catholique est venue au point où elle en est maintenant. C’est en effet inutile, à mes yeux, de trop spéculer à ce sujet puisque nous n’avons ni les connaissances, ni le pouvoir de juger de manière adéquate. Mais, nous avons notre devoir et notre propre rôle à jouer. Notre part est, de façon analogue, la part de la Bienheureuse Mère. Nous souhaitons rester à Ses Côtés et l'aider à défendre Son Fils et Sa Vérité. Nous ne devons pas laisser le fatalisme nous faire tomber dans d'acquiescement, ni nous ne devrions pas considérer nos circonstances présentes passivement comme étant la Volonté de Dieu, et donc tout simplement quelque chose à supporter avec résignation.
Nous allons combattre. Nous allons résister. Nous allons donner un témoignage Catholique.
Dans un avenir proche, j'espère écrire sur Saint Maximilien Kolbe concernant ses belles intuitions spirituelles sur la façon d'être ou de devenir un Chevalier de la Vierge Bénie. Autrement dit, la façon dont elle veut se servir de nous pour combattre ces forces, tant dans l'Église Catholique qui fait la promotion de l’ambiguïté subversive et de la confusion morale. Elle est venue dans le monde en 1917 afin de nous avertir et pour nous donner quelques moyens supplémentaires quant à la façon d'aider à sauver nos propres âmes et comment aider les autres — surtout les enfants — pour sauver les Siens.
Avec l'exemple inspirant de Sainte Jeanne d'Arc, qui a combattu la bataille qui semblait sans espoir — et qui comme une simple fille elle-même semblait être si impuissante — nous avons l'intention également de poursuivre, sous la Grâce, la bataille pour Dieu et Sa Vérité. Avec des prières, avec des paroles et des sacrifices. Et nous ne devons pas ignorer la place du Cœur Immaculé de Marie dans tous nos efforts car c’est son Cœur Immaculé, comme notre Très Sainte Mère elle-même l’a dit qui va triompher.
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