SOURCE: Rorate Caeli
I. François dit que « la grande majorité des mariages sacramentels sont nuls » mais que certaines cohabitations sont des mariages réels.
II. Comment Amoris Laetitia et Mitis Iudex (note : arrêté sur la procédure des nullités) ont ouvert la voie à la déclaration actuelle du 16 juin de François.
III. Retour en arrière : quand le Cardinal Bergoglio a approuvé la rupture à la loi de l’Église sur le mariage par sa nièce
Dans le cadre d’une courte papauté mais déjà surchauffée, il y jonche une avalanche de paroles papales comme aucun autre pontificat auparavant. Les remarques de François pendant une session de Questions & Réponses, le 16 juin 2016, sont sûrement parmi les pires qu’il ait proférées. Notre commentaire est divisé en deux parties.
Vous lisez ici la première partie seulement.
La deuxième est à venir.
1 — Ce premier commentaire portera sur ses déclarations sur les mariages sacramentels et la cohabitation ainsi que les antécédents concernant ses déclarations antérieures dans ses enseignements et ses actions.
2 — La deuxième partie de notre commentaire à venir portera sur la dénonciation de François concernant ceux qui désirent une doctrine précise ainsi qu’une « rigidité » sur le divorce, le remariage et le baptême.
[ Une note éditoriale importante : Ce matin, le Vatican a publié un compte rendu de l'entretien du Pape tronquant scandaleusement ce qui a été vraiment dit par le Pape. Ce que le Pape a dit, qui a été enregistré et qui est disponible en vidéo ici (ça commence à 01 :14 :20), était : «Una grande maggioranza dei nostri matrimoni sacramentali sono nulli» ( « Une grande majorité de nos mariages sacramentels sont nuls » ). La transcription publiée par le Vatican dit, « une partie », « une partie / proportion » au lieu d'une « grande majorité ».]
I. Qu'est-ce que le Pape a dit sur les mariages sacramentels et la cohabitation.
Pour mémoire, nous citons :
François a déclaré jeudi que la grande majorité des mariages sacramentels ne sont pas valables aujourd'hui parce que les couples n’entrent pas dans ces mariages sacramentels avec une bonne compréhension de la permanence et de l'engagement.
« Nous vivons dans une culture du provisoire » a dit le Pape dans une remarque impromptue ce 16 juin. Après s’être adressé au Congrès Pastoral du Diocèse de Rome, il a tenu une séance de questions-réponses.
Un laïc l’a interrogé sur la « crise du mariage » et comment les Catholiques peuvent aider à éduquer les jeunes dans l'amour, les aider à comprendre le mariage sacramentel et les aider à surmonter « leur résistance, leurs illusions et leurs peurs ».
Le Pape a répondu à partir de sa propre expérience :
« J’ai entendu dire d’un Évêque, disons il y a quelques mois, qu’il a rencontré un garçon qui avait terminé ses études universitaires et qui a dit : « Je veux devenir prêtre, mais seulement pendant 10 ans. C’est la culture du provisoire. Et c’est ce qui se passe partout, autant dans la vie sacerdotale et dans la vie religieuse » a-t-il dit.
« C’est provisoire et, en raison de cela, la grande majorité de nos mariages sacramentels sont nuls. Parce qu'ils disent « Oui pour le reste de ma vie ! », mais ils ne savent pas qu'ils disent. Parce qu'ils ont une culture différente. Ils le disent, ils ont une bonne volonté, mais ils ne savent pas ».
Et aussi ceci :
Il a ajouté que la majorité des couples qui suivent des cours de préparation au mariage en Argentine cohabitent normalement.
« Ils préfèrent cohabiter, ce qui est un défi, une tâche. Ne demandez pas : « Pourquoi ne vous mariez-vous pas ? Non, accompagnez, attendez, et aidez-les à mûrir, aidez leur fidélité à mûrir ».
Il a dit que dans la campagne du nord-est de l'Argentine, les couples ont un enfant et vivent ensemble. Ils ont un mariage civil quand l'enfant va à l'école et, quand ils deviennent grands-parents, ils « se marient religieusement ».
« C’est une superstition, le mariage fait peur au mari. C’est une superstition que nous devons surmonter » a dit le Pape. « J'ai vu beaucoup de fidélité dans ces cohabitations et je suis sûr que c’est un vrai mariage, ils ont la grâce d'un vrai mariage en raison de leur fidélité, mais il y a des superstitions locales, etc ».
Source : Agence Nouvelles Catholique, La plupart des mariages ne sont pas valides aujourd'hui, François Suggère Juin 16, 2016.
Il convient de souligner que le Pape François n'a pas simplement « suggéré » que la plupart des mariages sacramentels ne sont pas valides ; il l’a déclaré vraiment directement comme un fait. Néanmoins, c’est une agréable surprise que CNA ait publié un titre qui, au moins, ne cherche pas à enterrer complètement le caractère scandaleux de ce que le Pape vient de dire.
Les implications des remarques du Pape sont déjà discutées dans tous les médias sociaux et feront l'objet de nombreux commentaires Sûrement dans les prochains jours. Le Dr. Edward Peters — avec qui nous ne sommes pas toujours d'accord mais nous en avons un grand respect sur les questions où il apporte ses grandes connaissances — a déjà publié une forte réaction : « La grande majorité des mariages Chrétiens sont valides ». Il suffit de répéter ce qu’il dit à propos de l'impact des paroles du Pape — car elles ont de l'impact — sur de nombreux mariages en difficulté :
Mais au-delà de la portée effrayante de l’affirmation que la nullité est endémique, il y a l'effet débilitant qu’un tel point de vue peut et sans doute aura sur les couples dans des situations maritales difficiles. Après tout, si « la grande majorité » des mariages Chrétiens sont, comme c’est allégué par François, déjà nuls, alors pour les couples en difficulté dans leurs mariages et en quête de pain spirituel et sacramentel d'encouragement, il pourra leur être offert au lieu des pierres de désespoir —votre mariage est fort probablement nul, donc laissez tomber maintenant et épargnez à tout le monde beaucoup de temps et de peine ».
Nous allons ajouter que, si en effet la grande majorité des mariages sacramentels sont nuls, alors l'Église a opéré une arnaque depuis des temps immémoriaux quand il en vient au Sacrement du Mariage. Pourquoi permettre aux couples de se marier à l'église et penser qu'ils sont vraiment mariés quand ils n’ont pas subi la « préparation » extrêmement intense et prolongée que l'esprit de François semble exiger avant qu’une relation puisse devenir part aux quelques mariages sacramentels privilégiés valides ? C’est essentiellement une charge contre l'Église qui ne saurait pas ce qu'elle fait et qui n'aurait pas connu ce qu'elle faisait depuis, eh bien, presque depuis le début. Combiné avec la vue de François qu’une cohabitation peut être un vrai mariage aussi, alors ... il est peut-être mieux pour les couples de simplement entrer dans une relation de concubinage !
On peut se demander aussi : où est la confiance dans la Grâce de Dieu dans tout cela ? Quelqu'un est-il jamais vraiment entièrement préparé et digne de se marier ou, d'ailleurs, d'être ordonné ? Ou même de recevoir la Sainte Communion ? N’est-ce pas pour cela que nous cherchons l'aide de la Grâce de Dieu précisément parce que nous savons que notre faiblesse exige un soutien constant et que c’est seulement par Sa Grâce que toute tentation et faiblesse peuvent être surmontées dans quelqu’état de vie que nous pouvons nous trouver ? Ici, nous voyons l'un des grands paradoxes de François : il abaisse la barre pour recevoir les Très Saints Corps et Sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ dans la Sainte Communion et pour le baptême, tout en augmentant effectivement la barre à des niveaux beaucoup moins atteignables pour le Sacrement du Mariage.
Les réflexions du Pape ne devraient nous prendre par surprise, cependant. Sa croyance au fait que la grande majorité des mariages sacramentels sont nuls alors que la cohabitation peut être une bonne chose avait déjà été annoncée dans la Mitis Iudex Dominus Iesus et dans Amoris Laetitia respectivement.
II. La Mitis Iudex et la destruction du principe qui suppose qu'un mariage est valide jusqu'à preuve du contraire.
Revenons d'abord à la Mitis Iudex Dominus Iesus et la réforme de ce qui est communément appelée le processus de « nullité » de l'Église. Rappelez-vous que lorsque cette réforme est sortie, l'homme nommé par François pour la concevoir, Mgr. Pie Vito Pinto, a affirmé dans L'Osservatore Romano que c’était une invitation aux Évêques d’accroître le nombre des nullités « à partir du nombre restreint de quelques milliers de nullités non mesurables [nombre] de malheureux qui pourraient avoir une déclaration de nullité » ? Ou que les avocats respectés en Droit Canon — pas les « radtrads » (i.e. radicaux traditionnalistes) ou les « simples blogueurs » —ont averti que la Mitis Iudex ouvrirait la voie à la « version Catholique de divorce sans faute » et à de graves violations du « processus plus court » d'obtenir des déclarations de nullité ? Voici les paroles de l’avocat expert en Droit Canon, Benedict Nguyen :
Ce que Mitis Iudex a effectivement fait, c’est de renverser dans la pratique le principe de toute importance trouvé dans le canon 1060, où le mariage est présumé être valide jusqu'à preuve du contraire. En permettant le processus plus court ou accéléré pour les cas considérés comme nuls par des arguments « particulièrement évidents », Iudex Mitis permet une sorte de pré-jugement d'un mariage comme étant nul avant qu’un processus soit même sélectionné.
Malheureusement, ces avertissements et même les déclarations jetées au visage de Mgr. Étiez Pinto ont été écartées à l'époque comme étant alarmistes ou exagérés ou ont été tout simplement ignorés. Mitis Iudex est entré en vigueur l'an dernier (8 décembre 2015) avec à peine un murmure. Peut-être la seule exception a été en Italie où les Évêques ont résisté aux tentatives faites par l'Évêque Nunzio Galantino (Secrétaire général de la Conférence épiscopale italienne) et la Rote romaine pour dissoudre les 15 tribunaux régionaux qui gèrent les déclarations de nullité et les remplacer par plus de 220 tribunaux diocésains au lieu — une situation qui va évidemment amener des mains beaucoup moins compétentes pour gérer le processus et qui conduira sûrement à une inondation de mariages qui seront déclarés nuls et non avenus pour des motifs futiles.
Maintenant que le Pape a ouvertement déclaré que, selon lui, la plupart des mariages sacramentels sont nuls, les réformes se précisent. C’est maintenant indéniable que les réformes sont un effet direct de ses vues sur le mariage. En effet, ses réformes n’ont de sens que vu à travers sa lentille. Pourquoi exposer le processus de déclaration des nullités à un processus extrêmement bâclé et décontracté et pourquoi désirer un nombre « sans mesure » de déclarations de nullité sauf si vous pensez que les mariages sont nuls pour la plupart de toute façon ? En effet, comme l’avocat de Droit Canon Benedict Nguyen a souligné : le « processus plus court » renverse le principe présumé que les mariages sont valides jusqu'à preuve du contraire.
Au lieu de cela, il semble que, pour François, un mariage est présumé nul jusqu'à preuve du contraire. Après tout, si quelqu’un estime que la « grande majorité » des mariages sont nuls alors la logique dicte qu’un mariage est plus susceptible d'être nul que valide. On ne peut pas échapper à cette conclusion bien que l'industrie de l’apologétique va probablement essayer de trouver une autre issue. (Et ça ne sera pas une surprise s’ils trouvent même des moyens pour démontrer que le Pape n'a vraiment pas dit ce qu'il a dit si clairement.)
III. Laetitia Amoris et l'approbation de la cohabitation
François déclare qu’on ne devrait pas demander aux couples vivant en cohabitation : « Pourquoi ne vous mariez-vous pas ? » Au lieu de cela, nous devons : « Accompagner, attendre, et ... les aider à mûrir, aider leur fidélité à mûrir » tout en ne leur disant pas de se marier. Les implications sont faciles à voir : pour François, la cohabitation peut et donne lieu à la maturité et est utile à la fidélité. L'Église, loin de les exhorter à se marier, devrait juste les attendre pour qu’ils se décident de se marier, tout en « les accompagnant » sans les embêter en leur rappelant le mariage.
(Soit dit en passant, cela est une preuve de plus que, lorsque François parle d’« accompagnement », il ne parle pas de rappeler ou d’enseigner à ceux en situation irrégulière pour enfin commencer à vivre selon la Loi de l'Église comme certains « conservateurs » ont désespérément essayé de maintenir. De plus, avec l’affirmation de François que certaines cohabitations sont de vrais mariages, on doit se demander — à quelle fin de tels couples doivent-ils être « accompagnés » ? Est-ce de l’accompagnement pour de l’accompagnement) ?
Surtout, il n'y est aucunement mention de l'approche traditionnelle de l'Église pour les couples qui cohabitent : de leur dire de se séparer et de vivre une vie chaste en premier lieu, fuyant en horreur toutes les occasions de péché. (Dans le cas des couples en cohabitation qui ont déjà des enfants et pour diverses autres raisons, qui ont une vie domestique partagée qui ne pourrait pas être terminée sans grand mal, l'Église a toujours historiquement commandée qu’ils observent la chasteté jusqu'à ce qu'ils soient mariés aux yeux de Dieu.) En effet, si le conseil de François doit être pris au sérieux alors un couple vivant en union libre ne doit pas être dit de se séparer du tout — sinon, il n'y aurait pas de couple à « accompagner » en premier lieu.
L'approbation du Pape sur la cohabitation n’est pas surprenante si l'on considère ce qu’il dit à ce sujet dans Amoris Laetitia (désormais AL). L'un des aspects les moins étudiés de AL est son ouverture à la cohabitation au concubinage.
Dans le numéro 33 de AL, nous trouvons cet intéressant commentaire :
La liberté de choisir permet de projeter sa vie et de cultiver le meilleur de soi-même, mais si elle n’a pas de nobles objectifs ni de discipline personnelle, elle dégénère en une incapacité à se donner généreusement. De fait, dans beaucoup de pays où le nombre de mariages diminue, le nombre de personnes qui décident de vivre seules ou qui ont une vie commune sans cohabiter, augmente ».
Si « passer du temps ensemble sans cohabitation » est une manifestation de « ne pas se donner généreusement », alors est-ce qu’un « temps passé à cohabiter ensemble » une forme d’un généreux don de soi ?
Le cohabitation est plus longuement traitée dans le fameux chapitre 8 de AL, précisément aux numéros 293 et 294 :
293. Les Pères se sont également penchés sur la situation particulière d’un mariage seulement civil ou même, toute proportion gardée, d’une pure cohabitation où « quand l’union atteint une stabilité consistante à travers un lien public, elle est caractérisée par une affection profonde, confère des responsabilités à l’égard des enfants, donne la capacité de surmonter les épreuves et peut être considérée comme une occasion à accompagner dans le développement menant au sacrement du mariage ». ».
« D’autre part, il est préoccupant que de nombreux jeunes se méfient aujourd’hui du mariage et cohabitent en reportant indéfiniment l’engagement conjugal, tandis que d’autres mettent un terme à l’engagement pris et en instaurent immédiatement un nouveau. Ceux-là « qui font partie de l’Église ont besoin d’une attention pastorale miséricordieuse et encourageante ». En effet, non seulement la promotion du mariage chrétien revient aux Pasteurs, mais aussi « le discernement pastoral des situations de beaucoup de gens qui ne vivent plus dans cette situation » pour « entrer en dialogue pastoral avec ces personnes afin de mettre en évidence les éléments de leur vie qui peuvent conduire à une plus grande ouverture à l’Évangile du mariage dans sa plénitude ». discernement pastoral, il d’identifier « les éléments qui favoriser l’évangélisation et la croissance humaine et spirituelle ». ».
294. Le choix du mariage civil ou, dans différents cas, de la simple vie en commun, n’est dans la plupart des cas pas motivé par des préjugés ou des résistances à l’égard de l’union sacramentelle, mais par des raisons culturelles ou contingentes »319. Dans ces situations il sera possible de mettre en valeur ces signes d’amour qui, d’une manière et d’une autre, reflètent l’amour de Dieu320. Nous savons que « le nombre de ceux qui, après avoir vécu longtemps ensemble, demandent la célébration du mariage à l’Église, connaît une augmentation constante. Le simple concubinage est souvent choisi à cause de la mentalité générale contraire aux institutions et aux engagements définitifs, mais aussi parce que les personnes attendent d’avoir une certaine sécurité économique (emploi et salaire fixe). Dans d’autres pays, enfin, les unions de fait sont très nombreuses, non seulement à cause du rejet des valeurs de la famille et du mariage, mais surtout parce que se marier est perçu comme un luxe, en raison des conditions sociales, de sorte que la misère matérielle pousse à vivre des unions de fait ». Mais « toutes ces situations doivent être affrontées d’une manière constructive, en cherchant à les transformer en occasions de cheminement vers la plénitude du mariage et de la famille à la lumière de l’Évangile. Il s’agit de les accueillir et de les accompagner avec patience et délicatesse ».
Avant tout, nous devons nous demander si jamais vraiment la pauvreté matérielle « pousse les gens dans les unions de fait » ou la cohabitation. Est-ce que les pauvres n’ont pas la possibilité de choisir de ne pas entrer dans une « union de fait » en premier lieu ? Et depuis quand la pauvreté a été un obstacle au mariage sacramentel ? Le désir d'un mariage cher n’est pas une excuse pour cohabiter parce que les mariages chers ne sont pas du tout une exigence de l'Église — c’est simplement une attente de la société laïque à laquelle on n'a pas besoin de se soumettre. Il n'y a pas de honte dans un mariage simple.
Nous pouvons ajouter quatre réalités importantes qui sont omises dans cette description :
1) Beaucoup de couples en cohabitation demandent la célébration du mariage dans l'Église, non pas parce que leur cohabitation les a fait« mûrir » à faire ainsi mais parce qu'ils en sont venus à se repentir de leur situation, ou qu'ils en sont venus à apprendre qu'ils doivent se marier et ne plus vivre dans le péché désormais . En effet, ce n’est pas dû à quelques ruptures dans leur cohabitation et un retour aux premières résidences séparées avant d'entrer dans la préparation d'un mariage Chrétien sérieux. (Bien sûr, il y en a beaucoup d'autres qui choisissent de rompre complètement tout contact afin de s’éloigner définitivement d'une vie de péché.)
2) Beaucoup de couples choisissent de cohabiter sans raison noble qui leur permettent d'avoir des relations sexuelles plus commodément et fréquemment. C’est aussi pour cette raison qu’il arrive que de nombreux couples en union libre se séparent afin qu’ils puissent se trouver de nouveaux partenaires plus « satisfaisants » avec qui vivre en union libre.
3) Les études répétées confirment ce que l'Église dans sa sagesse connaît depuis des siècles : que la cohabitation, loin d'être une bonne préparation pour le mariage, est un facteur énorme à faire échouer leurs mariages plus tard. Même les études laïques reconnaissent maintenant que la cohabitation augmente les chances d'un divorce.
4) Le dernier point mais non le moindre, il y a des couples qui cohabitent qui sont caractérisés par une véritable servitude, où l'un des partenaires (souvent, mais pas toujours la femme) reste dans cette relation contre son meilleur jugement tout simplement parce qu'elle pense qu'elle n'a pas nulle part où aller alors que l’autre partenaire refuse catégoriquement de conclure un vrai mariage tout en refusant de mettre fin à la relation. Ceci est une situation très réelle alors que l'autorité civile et l'Église à la fois, loin de chercher à transformer la cohabitation en mariage, devraient plutôt conseiller et soutenir activement une rupture de la relation. (Naturellement, la cohabitation ne devrait pas être survenue en premier lieu.)
Pour en revenir aux numéros 293-294 de AL, à part les trois omissions mentionnées ci-dessus, l'ensemble de la poussée dans ces articles cherche à accueillir et à développer en quelque sorte une transition d’une cohabitation vers un mariage, tout comme dans le discours de François hier. La cohabitation est l'une des situations qui « exige une réponse constructive, en cherchant à les transformer en occasions de cheminement vers la plénitude du mariage et de la famille à la lumière de l’Évangile. Il s’agit de les accueillir et de les accompagner avec patience et délicatesse » . Dans cette citation, on trouve le levier « magistériel » officiel pour les nouvelles orientations proposées par François sur la façon d'accompagner ceux vivant en union libre.
IV. Lorsque François, en tant qu’Archevêque Bergoglio, a fait bon accueil à la décision de sa nièce de briser la loi de l'Église :
Maintenant, certains diront que ce qui était vraiment à l'esprit de François lorsqu’il parlait de la cohabitation concernaient des couples ne connaissent pas la loi de l’Église ou qui, pour une raison ou une autre, on ne la leur avait pas enseignée. Mise à part l'absurdité d'une telle prétention (même aux enfants on peut leur enseigner les normes morales), il y a le témoignage accablant de la nièce de François, Maria Ines Narvaja, qui a affirmé que son oncle a salué sa décision de contracter un mariage civil avec un homme dont l'Église n’avait pas encore déclaré le mariage nul.
La nouvelle, qui n'a jamais été trop répandue, a été publiée en septembre 2014 en anglais par DICI, puis de nouveau sur la version anglaise de Aleteia en septembre dernier (« La Réforme des nullités par François est née de son expérience personnelle) :
Dans une interview publiée sur Aleteia antécédemment, la nièce explique comment François quand il était juste encore Jorge Mario Bergoglio, s’est intéressé à sa situation matrimoniale. « Je me suis mariée à mon mari dans un mariage civil d'abord, puis dans une Église quatre ans plus tard » admet-elle. Elle explique que son oncle « avait soumis la paperasse pour une demande de nullité et la décision a pris beaucoup de temps à arriver, donc j’ai donc dû attendre durant ces quatre années ... Tout ce temps, il était comme un grand père pour moi et je lui en suis très reconnaissante pour cela ».
L'entrevue avec Maria Ines Navaja montre deux aspects de la personnalité du Pape François qui nous aide à comprendre les changements qu’il met en œuvre. « Mon oncle a deux caractéristiques : la première est une mémoire impressionnante et la seconde, c’est qu’il écoute beaucoup mais ne juge pas et ne vous dit jamais ce que vous avez à faire. Je me souviens quand je lui ai dit que je ne pouvais pas attendre jusqu’au moment de me marier dans l'Église, que j’étais rendue une adulte maintenant et que je voulais me marier dans un mariage civil ; il a répondu que « c'est la meilleure des nouvelles que vous me donnez ».
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