Par Eric Sammons
Catholic Life
SOURCE : One Peter Five
Le 2 Juin, 2016
Les vétérans de l'Internet sont familiers avec « la loi de Godwin ». Plus formellement, cet adage affirme que « plus une discussion en ligne dure longtemps, plus la probabilité d'une comparaison impliquant des Nazis ou Hitler s’approche ». Peu importe l'argument, si ça dure assez longtemps, quelqu'un évoquera l'incarnation moderne du mal — le Nazisme — pour condamner ses vis-à-vis.
Si nous devions formuler une version Catholique de cet adage, elle s’énoncerait ainsi : « Plus une discussion Catholique en ligne dure longtemps, plus la probabilité d'une comparaison impliquant des Pharisiens se rapproche ». Mais, dans le monde Catholique, cette comparaison est inévitablement utilisée contre ceux qui défendent tout enseignement ou pratique traditionnelle de l’Église. Est-ce que le fait d'associer des défenseurs de l'orthodoxie et de la Tradition avec les Pharisiens est juste ? Ou est-ce que cette accusation pourrait être exactement l'inverse ? Peut-être que ce sont ceux qui ont abandonné les enseignements et les pratiques Catholiques traditionnelles et qui ont embrassé les « Traditions » de la toute dernière génération qui sont effectivement les Nouveaux Pharisiens aujourd'hui.
Pour en décider, nous devons d'abord voir pour quelle raison Jésus a condamné les Pharisiens si souvent pendant son ministère public. Était-ce simplement parce qu'ils ont suivi les règles et les traditions ? Non. Essentiellement, Notre Seigneur a dénoncé les Pharisiens parce qu'ils ont créé des obstacles à la grâce de Dieu en imposant des traditions humaines qui ont empêché les gens de bénéficier de cette grâce. Cela était particulièrement flagrant parce que les Pharisiens exerçaient l'autorité religieuse sur les autres et, donc, étaient particulièrement bien placés pour les empêcher de se rapprocher de Dieu et de sa grâce. Jésus explique clairement dans Matthieu 15 : 1-9 :
« Des Pharisiens et des maîtres de la Loi vinrent alors de Jérusalem trouver Jésus et lui demandèrent : « Pourquoi tes disciples désobéissent-ils aux règles transmises par nos ancêtres ? Car ils ne se lavent pas les mains selon la coutume avant de manger. » Jésus leur répondit : « Et vous, pourquoi désobéissez-vous au Commandement de Dieu pour agir selon votre propre tradition ? Dieu a dit en effet : «Respecte ton père et ta mère», et aussi « Celui qui maudit son père ou sa mère doit être mis à mort ». Mais vous, vous enseignez que si quelqu'un déclare à son père ou à sa mère : « Ce que je pourrais te donner pour t'aider est une offrande réservée à Dieu », il n'a pas besoin de marquer pratiquement son respect pour son père. C'est ainsi que vous annulez l'exigence de la Parole de Dieu pour agir selon votre propre tradition ! Hypocrites ! Ésaïe avait bien raison lorsqu'il prophétisait à votre sujet en ces termes :
mais de coeur il est loin de Moi.
Le culte que ces gens me rendent est sans valeur
car les doctrines qu'ils enseignent ne sont que des prescriptions humaines »
Le problème ne vient pas des règles ou des traditions elles-mêmes. Après tout, Jésus Lui-même dit : « Ne pensez pas que je sois venu supprimer la loi de Moïse et l'enseignement des Prophètes. Je ne suis pas venu pour les supprimer mais pour leur donner tout leur sens ». (Matthieu 05 :17). En outre, Il a dit à ses disciples : « Celui qui écarte même le plus petit des Commandements et enseigne aux autres à faire de même, sera le plus petit dans le Royaume des Cieux. Mais celui qui l'applique et enseigne aux autres à faire de même, sera grand dans le Royaume des cieux ». (Matthieu 05 :19). Et Saint Paul écrit aux Thessaloniciens : « Ainsi, frères, demeurez fermes et retenez les enseignements que nous vous avons transmis soit oralement, soit par notre lettre ». (2 Thessaloniciens 2 :15).
Bien qu'il soit fréquent dans le monde antinomique d'aujourd'hui de condamner tous ceux qui soutiennent une tradition ou une règle comme « pharisaïque », ce ne fut clairement pas le point de l'avertissement du Christ. Au lieu de cela, il a condamné seulement ceux qui soutiennent les traditions qui amènent les gens en dehors d'une relation avec Dieu, à savoir ceux qui « annulent la Parole de Dieu ».
Alors, qui aujourd'hui préconise des traditions humaines qui empêchent les gens d'accéder à la grâce de Dieu ? Qui enseigne comme doctrine des préceptes humains ? Imaginez les scénarios suivants et voyez si l'un d'entre eux vous semblent passablement familier :
Une paroisse offre le Sacrement de la Confession à raison d’une demi-heure seulement chaque samedi et ce à un moment inopportun, et ne fait aucune annonce pour la promotion du Sacrement de la Réconciliation. On se défend en affirmant que « plus personne n’y va » et que les prêtres sont trop occupés.
Les demandes d'hymnes plus traditionnels à être chantés pendant la messe sont refusées avec comme réponse que « les chansons que nous chantons maintenant sont les chansons que nos paroissiens ont toujours aimé le plus ».
La Communion est préconisée pour les divorcés remariés avec l'argument que de la leur refuser serait violer la grande tradition d’« accueil » de l'Église.
Quand on fait un effort pour instituer un nouveau programme de préparation au mariage qui comprend un enseignement plus substantiel de l'Église, les bénévoles existants résistent au motif que le programme actuel est « la façon dont nous avons toujours fait ».
Un prêtre qui décide de refuser l'Eucharistie d'un couple public de même sexe est rapidement éliminé et on lui dit que ses actions démontrent un « manque de sensibilité pastorale » et donnent l’impression que l'Église agit en juge.
Un paroissien suggère au pasteur une campagne de porte-à-porte pour essayer d'amener les gens dans l'Église, mais c’est refusé au motif que « les Catholiques ne font pas cela ». De plus, on lui dit que le « prosélytisme » n’est pas en accord avec l'oecuménisme.
Dans chaque cas, les gens sont dirigés loin de la Vérité trouvée dans le Christ et son Église, loin de la guérison et de la réconciliation, loin d'une relation durable avec le Christ — et les raisons données ne vont pas plus loin que de dire : « C’est comme ça qu’on fait maintenant ». En d'autres termes, ce sont nos« traditions ». Les Nouveaux Pharisiens d'aujourd'hui minimisent la Doctrine Catholique, minimisent l'importance des Sacrements, ridiculisent les dévotions Catholiques traditionnelles, se moquent des enseignements moraux Catholiques et diminuer le caractère unique de l'Église Catholique. Les traditions humaines qu'ils ont instituées au cours des 40 dernières années se sont incrustées dans la vie de la paroisse Catholique typique, même si, comme je l'ai écrit récemment, il n'y a aucune preuve que l'un de ces programmes ou pratiques attirent réellement les gens à l’Église du Christ. La preuve, en fait, est écrasante que ça éloigne du Christ et de son Église. En d'autres termes : « Pour l'amour de leur tradition, ils ont fait nulle la Parole de Dieu ! »
Malheureusement, trop souvent, ce sont précisément ces Nouveaux Pharisiens qui occupent des postes d'autorité dans de nombreuses paroisses Catholiques aujourd'hui. Mais, conformément à l'exemple de Notre Seigneur, nous devons faire face et résister à leurs efforts. Nous devons continuer à appeler le péché « péché » et appeler les gens à l’éviter à tout prix — même si le péché est maintenant culturellement acceptable — sachant que ces actions peuvent conduire à la destruction de la personne humaine et de son âme. En conjonction avec un accent renouvelé à parler du péché, nous devons insister sur le Sacrement de la Confession de sorte que ceux qui en ont besoin peuvent être pardonnés et réconciliés avec Dieu. Nous devons aussi adopter une Messe plus respectueuse afin de mieux adorer Dieu. En outre, dans un âge d'immoralité sexuelle endémique, nous devons expliquer clairement l'enseignement Catholique sur la sexualité et le mariage et inciter les couples mariés à vivre la plénitude des enseignements de l'Église dans ces domaines. Et nous devons appeler chaque personne à la conversion à l'Église Catholique afin que chacun puisse recevoir ses grâces abondantes.
Nous devons inviter — et même mendier — les gens à retourner au Christ dans les Sacrements et à l'Église, à recevoir la grâce de Dieu et à rejeter les croyances et les pratiques qui les empêchent de recevoir cette grâce. En fin de compte, il y a un but derrière toutes ces actions : il s’agit d’attirer les gens dans une relation plus profonde avec la Parole de Dieu, Jésus-Christ. Avec cela comme mission, nous pouvons conserver les traditions qui approfondissent cette relation et abandonner ceux qui, enseignant des préceptes humains comme étant une doctrine, éloignent les gens de cette relation salvatrice.
Les Nouveaux Pharisiens s’appuient sur des traditions humaines ratées de la dernière génération ; abandonnons ces traditions futiles et, à la place, accrochons-nous aux vraies Traditions Catholiques qui ont résisté à l'épreuve du temps.
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