lundi 6 juin 2016

À l'occasion des Ordinations à la FSSPX à Winona, le 3 juin dernier

Commentaires de Mgr de Galarreta
sur les propos du Cardinal Müller
et la « reconnaissance » de Vatican II

par John Vennari
SOURCE : Catholic Family News




Le 3 juin 2016 — Des ordinations finales ont été réalisées au Séminaire Saint Thomas d'Aquin de Winona au Minnesota. Le séminaire déménagera l'an prochain à son nouvel emplacement en Virginie.

Pour marquer l'occasion spéciale, plus de 3 300 fidèles ont assisté aux ordinations. J'ai eu le privilège d'être là aussi.

Mon rapport initial se concentrera sur le sermon d'ordination de Mgr Alfonso de Galarreta, Évêque de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X (FSSPX).

Sept nouveaux prêtres et neuf nouveaux diacres ont été ordonnés, ce qui porte le nombre de prêtres de la FSSPX à 600 dans le monde entier.

Présents également à l'ordination avec Mgr de Galarreta, il y avait Mgr Tissier de Malleraise ; Père Niklaus Pfluger, premier assistant de la FSSPX ; Père Jurgen Wegner, Supérieur des États-Unis ; Père Daniel Couture, Supérieur du Canada ; Père Robert Brucciani, Supérieur de Grande-Bretagne et plus de 90 autres prêtres.

Ce qui suit sont des notes que je prenais pendant l'homélie de Mgr de Galarreta et qui nous serviront pour l'instant jusqu'à ce que l’allocution de l'Évêque soit officiellement publiée. [1] Ce que j'ai ici représente donc un résumé de ses paroles. J'ai aussi ajouté quelques explications telles que les détails concernant l'insistance du Cardinal Muller à ce que la FSSPX doive accepter Vatican II dans sa totalité.

Alter Christus

L'Évêque a prononcé son homélie dans sa langue maternelle, l’espagnol, qui a été traduit en anglais par le père Juan Iscara.

Mgr de Galarreta considérait ce jour d’ordinations comme « une noble journée pleine de joie profonde ». Il a noté que les ordinations avaient lieu lors de la Fête du Sacré-Cœur et que le prêtre est un autre Christ. Le prêtre continue la présence et les actions du Christ et il perpétue Son Sacrifice.

Notre Seigneur est la Voie, la Vérité et la Vie : Au sujet de la Voie, Notre Seigneur nous dit : « Nul ne vient au Père que par Moi » ; la Vérité, Il est la Lumière sans aucun ténèbres, la Source de toute Vérité ; et la Vie, car toute vie spirituelle vient par le biais de Son Sacrifice qui est la Source de toute grâce.

Le prêtre, en vertu de son sacerdoce, participe à la triple puissance du Christ : le pouvoir de gouverner, le pouvoir d'enseigner et le pouvoir de sanctifier.

Ceux-ci et d'autres vérités sont obscurcis par la révolution Conciliaire. Mgr de Galarreta note que l'esprit libéral a obscurci la Royauté Sociale du Christ. Nous avons une situation de crise au sein de l'Église. C’est le relativisme doctrinal qui conduit au relativisme moral, y compris la promotion du péché et le scandale de l'ouverture de la Sainte Communion aux divorcés et remariés, et même à ceux qui vivent leur vie de façon opposée à la nature. « C’est une situation inimaginable » déplore l'Évêque.

Les autorités ecclésiastiques d'aujourd'hui appellent bien le mal et le bien mal. Notre Seigneur Jésus-Christ enseigne qu'un mauvais arbre ne peut pas produire de bons fruits. Pourtant, nous avons maintenant le « fruit de la corruption ». L'arbre dont il provient est mauvais. La doctrine Conciliaire est le « mauvais arbre de Vatican II ».

La législation et les pratiques qui découlent du Concile répandent ce mauvais fruit. Un exemple est le renversement des fins du mariage effectivement trouvées dans le document du Concile, Gaudium et Spes. ( note : les deux fins du mariage sont 1) la procréation et 2) l’entraide entre conjoints. Vatican II a inversé ces deux priorités ) Il y a aussi l'esprit « personnaliste » qui imprègne le Concile. L’Exhortation apostolique Amoris Latitia de François propose un relativisme moral et « il n'y a aucun groupe de Cardinaux et d'Évêques qui s’opposent publiquement à ce scandale ». Le Modernisme dissout la Foi.

Mgr de Galarreta a fait allusion aux gestes actuels de la Commission Ecclesia Dei concernant la normalisation de la FSSPX dans laquelle la Fraternité pourrait ne plus devoir accepter ces points du Concile auxquels la FSSPX a toujours résisté, comme la liberté religieuse, l'œcuménisme et la Nouvelle Messe. Cette nouveau cadre pour la normalisation est ce que Mgr. Pozzo, chef de la commission Ecclesia Dei, avait décrit à Mgr Fellay.

Mais, selon l'Évêque de Galarrata, « François a corrigé Pozzo ».

Ceci est la première fois que j'entends parler d'une telle correction, et divers prêtres que j’ai ensuite interrogés n’étaient pas non plus au courant (je n’ai pas vu Mgr de Galarreta après la cérémonie d'ordination). Peut-être que l'Évêque faisait allusion à l'interview de François avec La Croix dans laquelle François a parlé de la création d'une prélature personnelle pour la FSSPX : « Ce serait une solution possible, mais au préalable, il serait nécessaire d'établir un accord fondamental avec eux. Le Concile Vatican II a sa valeur. Nous allons avancer lentement et patiemment ».

La liberté religieuse et la Résurrection ?

Mgr de Galarrata a ensuite commenté les dernières remarques du Cardinal Ludwig Muller, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, dans lesquelles le Cardinal a indiqué qu'il s’attend à ce que la FSSPX accepte Vatican II dans sa totalité.

Dans un interview avec le journal Herder Korrespondenz, le Cardinal Muller a affirmé que l'on ne peut écarter le Concile comme « seulement du bavardage pastoral » juste parce qu'il n'a pas adopté de dogmes contraignants.

Müller a donné l'exemple déficient qu'aucun Pape n'a jamais proclamé la Résurrection du Christ comme un dogme ex cathedra [infaillible] et pourtant ça « appartient au centre de la Foi, c’en est le fondement ».

Pourtant, contrairement à ce que le Cardinal Müller implique, la nouvelle orientation de Vatican II sur l'œcuménisme et la liberté religieuse, qui sont les fruits du Catholicisme libéral — et qui ont été précédemment condamnés par Magistère pérenne de l'Église — ne peuvent en aucun cas être placés au même niveau que la Doctrine de la Résurrection de Notre Seigneur. [2]

Néanmoins, Müller affirme en référence aux textes pertinents du Concile : « La liberté religieuse comme un droit humain fondamental et la liberté de protéger la religion en ce qui concerne la Révélation surnaturelle en Jésus-Christ sont reconnus par tous les Catholiques sans réserve ».

La reconnaissance du Concile Vatican II, insiste Müller, n’est « pas un obstacle excessivement élevé » à surmonter. Il dit que c’est « le remède adéquat pour entrer dans la pleine communion avec le Pape et les Évêques en communion avec lui ». [3]

Mgr de Galarreta a noté dans son homélie qu'une telle condition serait une « communion d'erreur » que la FSSPX juge inacceptable.

« Notre combat continue », conclut Mgr de Galarreta, notant que Mgr Fellay dit que si nous avons à choisir entre la Foi et le compromis, nous ne choisirons pas le compromis.

Mgr de Galarreta a conclu en retournant à des considérations sur le Sacré-Coeur. Lorsqu’on nous présente l'Amour de ce Cœur, nous devons « retourner l'amour pour l'amour, le don pour le don, le sacrifice pour le sacrifice, la réparation pour la réparation ».


Notes :

1 En raison de circonstances personnelles inhabituelles, je n’ai pas été pas en mesure d'enregistrer l'homélie comme je le fais habituellement.

2 Pour une superbe analyse de la liberté religieuse du Concile, voir « Ils L'ont découronné » par Mgr Marcel Lefebvre

3 Personnellement, je crois qu'à la fin, le Vatican d'aujourd'hui n’abandonnera pas sur Vatican II. Je vais développer cela dans un prochain papier.

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