Par : Edward Pentin
Le 22 novembre 2016
SOURCE : National Catholic Register
Les critiques qui soutiennent que les deux tiers des Pères Synodaux ont soutenu la proposition est donc très trompeuse.
Le Cardinal Blase Cupich de Chicago a répondu à environ une demi-douzaine de questions des journalistes après que le Pape François l'ait élevé au Collège des Cardinaux samedi dernier.
Une question que je lui ai demandée était au sujet des Dubia, les cinq doutes concernant Amoris Laetitia que quatre Cardinaux ont envoyés au Pape afin de vérifier si certains des passages les plus controversés sont compatibles avec l'enseignement de l'Église.
Bien que les questions des Dubia demandent un simple « oui » ou « non » si les enseignements magistériels précédents, particulièrement du Pape Saint Jean Paul II, sont toujours valables à la lumière de ces passages, le Saint-Père a décidé de ne pas répondre, ni de demander à rencontrer les Cardinaux pour discuter précisément de leurs préoccupations.
Voici ci-dessous est la question et la réponse :
Pentin : Le Saint-Père a parlé [dans son homélie au consistoire pour les nouveaux Cardinaux] à propos de l'importance de ne pas exclure les personnes. Il parle beaucoup de l'importance du dialogue et de la rencontre. Les gens, cependant, se demandent pourquoi, par exemple, il ne va pas à la rencontre des quatre Cardinaux qui ont écrit les Dubia. Ils disent qu'il y a une déconnexion ici : il parle beaucoup d'inclusion, mais il ne semble pas se mettre en relation avec ceux qui lui sont peut-être critiques, qu’il ne les rencontre pas ni ne dialogue avec eux. Que dites-vous à cela ? Est-ce une de vos préoccupations ?
Cardinal Cupich : Eh bien, je suppose que c'est une question que le Saint-Père aurait à répondre. Tout ce que je sais, c’est que les doutes (dubia) qui sont là, qui sont exprimés, ne sont pas mes doutes et je pense qu'ils ne sont pas les doutes de l'Église Universelle. Le document à propos duquel ils ont des doutes est le fruit de deux Synodes et le fruit de propositions qui ont été votées par les deux tiers des Évêques qui étaient là. C’est une Exhortation Apostolique post-synodale et elle est considérée du même niveau que tous les autres Exhortations Apostoliques post-synodales en tant document magistériel. Je pense que si vous commencez à remettre en question la légitimité de ce qui est dit dans un tel document, alors vous remettez en question tous les autres documents qui ont été publiés par les autres Papes avant ? Donc, je pense vraiment que ce n’est pas au Pape de répondre à cette question. Je pense que c’est un moment pour quiconque qui doute qu’il a besoin d'examiner comment est-ce qu'il en est venu à cette position car c’est un document du Magistère de l'Église. Il y a des gens qui avaient du mal avec divers documents du Saint-Siège auparavant ainsi qu’avec les déclarations papales. Je pense important, et le Saint-Père a dit cela au début du Synode, que ça va prendre la conversion de la part de chacun d'entre nous et que nous nous examinions afin de dire : Qu'est-ce que l'Église enseigne ici que je dois peut-être changer plutôt que de dire que le Saint-Père doit changer, ou que l'Église doit changer. Donc, ce n’est pas seulement un document émanant du Pape lui-même, il s’insère dans le cadre d'un processus synodal qui a cours depuis un certain nombre d'années.
En guise de suivi, j’ai dit que, selon les auteurs des dubia, le problème est à l’effet de l'ambiguïté qui provoque des interprétations différentes du texte qu’ils disent qui mène à la confusion et la désunion.
Le Cardinal Cupich, l'un des nombreux Pères Synodaux triés sur le volet par le Pape François pour assister au Synode de l'année dernière sur la Famille plutôt que d’être élus par les Évêques de leur pays, a répondu en se référant à la récente interview du Pape avec le journal de la Conférence des Évêques Italiens, Avvenire, au cours duquel François a dit : « Certains — pensez aux réponses à Amoris Laetitia — continuent à ne pas comprendre » et ils pensent que c’est « noir et blanc, même si dans le flux de la vie, vous devez discerner ».
Il a terminé en disant « il y a suffisamment de voix au dehors auxquelles le Saint-Père ne saurait en aucune manière avoir à défendre un document d'enseignement de l'Église. C’est à ceux qui ont des doutes et des questions à vivre une conversion dans leur vie ».« La vie est pleine d'ambiguïtés » a dit le Cardinal Cupich, mais la « chose importante est d'amener une attitude de discernement à une situation ». Il s’est alors référé à un « merveilleux article » par le Professeur Rocco Buttiglione de L'Osservatore Romano, il y a quelques mois : « qui, historiquement, a situé ce document en termes de développement en cours de l'enseignement de l'Église ». ( L’essai du Professeur Buttiglione a depuis été réfuté ).
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