Mise à jour # 4
par Christopher A. Ferrara
SOURCE : The Remnant
Le 29 octobre 2016
Note de l'éditeur : Michael J. Matt |
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Jamais dans l'histoire de l'Église, il y a eu un Pape qui s’est livré de façon si habituelle à des remarques improvisées sur les questions les plus graves en matière de foi et de morale en nous disant ce qu’il croit contrairement à affirmer simplement ce que l'Église enseigne infailliblement. Par conséquent, il n'y a jamais eu de Pape qui, comme cette série le documente, ait été littéralement une fontaine d'erreurs. Donnez un microphone à François et une occasion de parler de façon improvisée, en particulier dans l'exercice de son « Magisterium Aérien » justement parodié et il va presque toujours dire quelque chose qui porte atteinte au Magistère authentique.
Au cours de son voyage inutile à la République Démocratique de Georgie — où il fut boycotté par la hiérarchie Orthodoxe qui avait instruit les laïcs orthodoxes à ne pas assister à sa Messe papale — François, parlant de façon improvisée selon sa coutume habituelle, a condamné « la théorie du genre » :
« La théorie du genre est un grand ennemi du mariage aujourd'hui... Aujourd’hui, une guerre mondiale est menée pour détruire le mariage... Cette guerre n’est pas menée avec des armes, mais avec des idées. [...] Ce sont certaines façons idéologiques de penser qui sont en train de le détruire ... Nous devons nous défendre contre la colonisation idéologique ... »
Jusqu'à ici, tout va bien. Mais après plus de trois ans d'expérience amère avec ce pontificat, ceux qui portent encore attention à François savaient que c’était presque certain que son affirmation apparente de l'orthodoxie serait contredite par une autre déclaration, tôt ou tard, en accord avec le thème de son pontificat tout entier, qui est aussi thématique envers le Modernisme : à savoir affirmer en principe ce que l'on nie dans la pratique.
Le moment est venu rapidement pendant le vol de retour à Rome du voyage en Azerbaïdjan qui fut tout aussi inutile. Au cours de la conférence de presse obligatoire en vol où François doit déblatérer sur tel ou tel sujet, un journaliste a posé une question intelligente et clairement encadrée afin d'inviter François à revenir sur sa condamnation apparente de la théorie du genre de la veille :
Josh McElwee, National Catholic Reporter :
« Merci, Saint-Père. Dans le même discours, vous avez parlé de la théorie du genre, en disant que c’est le grand ennemi. Mais je voudrais demander : que diriez-vous à une personne qui a souffert pendant tant d’années à cause de sa sexualité et sent qu’il y a un problème biologique? En tant que pasteur, comment accompagneriez-vous ces personnes ? »
Bien sûr, François a mordu à l'hameçon et a rapidement neutralisé son propre flirt de la veille avec le saint enseignement :
« C’est une chose qu’une personne ait cette tendance, cette option, et il y a aussi ceux qui changent de sexe. C’est une autre chose de donner un enseignement dans les écoles sur cette ligne, pour changer les mentalités. J’appelle cela les « colonisations idéologiques » ».
Donc François voulait vraiment dire que les enfants dans les écoles ne devraient pas être endoctrinés avec « la théorie du genre ». Mais il ne disait pas — que périsse cette pensée ! —qu’un adulte qui « change de sexe » —comme si c’était possible — ne devrait pas être être « accompagné » dans le processus de « changement de sexe ». Cet « accompagnement » des « transsexuels » serait conforme avec les nouveaux principes de la théologie morale que François a dévoilé dans Amoris Laetitia : le « discernement » et l’« intégration des fragilités ».
Se réchauffant à la tâche afin de rectifier sa malheureuse explosion d'orthodoxie, François a continué à déblatérer en rappelant le « couple transgenre » qu’il avait invité au Vatican pour une audience privée et une séance de photos afin que tout le monde puisse voir à quel point il acceptait une femme qui s’était chirurgicalement fait mutiler elle-même pour faire semblant d'être un homme, et qui avait ensuite « marié » une femme consentante à prétendre qu’elle avait épousé un homme :
« L’an dernier, j’ai reçu une lettre d’un Espagnol qui me racontait l’histoire de son enfance et de son adolescence. C’était une petite fille, une fille, et il a beaucoup souffert parce qu’il se sentait garçon, mais physiquement, il était fille. Il l’a raconté à sa mère quand il avait déjà une vingtaine d’années, 22 ans, et lui a dit qu’il voulait se faire opérer et toutes ces choses-là. Et sa mère lui a demandé de ne pas le faire tant qu’elle serait en vie. Elle était âgée et elle est morte peu après ».
« Il s’est fait opérer. Il est employé dans un ministère d’une ville d’Espagne. Il est allé voir l’évêque. L’évêque l’a beaucoup accompagné, un bon évêque : il ‘‘perdait’’ du temps à accompagner cet homme. Puis il s’est marié. Il a changé son identité civile, il est marié et il m’a écrit que ce serait une consolation pour lui de venir avec son épouse : lui qui était elle, mais qui est lui. Et je les ai reçus. Ils étaient contents... »
Ces remarques sont remplies d’indications d'un abandon pratique de l'enseignement de l'Église sur la morale sexuelle et de la divine ordination inaltérable des sexes masculins et féminins. Remarquez, tout d'abord, l'éloge de François concernant le « bon Évêque » qui « a beaucoup accompagné cette personne ». De toute évidence, l'Évêque a « accompagné » la femme alors qu’elle (a) prétendu « changer » son sexe par mutilation chirurgicale, (b) s’est ensuite déclarée un homme devant les autorités civiles, (c) a prétend « marier » une autre femme comme si elle était un homme, et (d) s’est engagée en habitude dans des relations sexuelles tout à fait perverses en dehors du mariage. Et pendant tout ce temps, ce « bon Évêque » n’a apparemment pas prévenu la pauvre femme de ne pas faire ces choses parce qu'elles sont gravement peccamineuses et autodestructrices ( les « transsexuels » ont un taux de tentative de suicide de plus de 40% ). Il n'y a même pas de suggestion que la femme ait été exhortée à demander de l'aide psychiatrique.
Notez également que François accepte implicitement les revendications mêmes de la « théorie du genre » qu’il a professée rejeter seulement un jour auparavant, acceptant obligeamment comme étant un fait accompli qu'une femme est maintenant un homme, ayant le droit de changer son « identité civile » de femme à homme et capable de contracter « mariage » avec une autre femme. Sa « condamnation » de la « théorie du genre » ne revient à rien dans la pratique.
Donc, maintenant nous savons ce que « accompagner » signifie : l'acceptation pratique du péché sexuel et de la perversité sexuelle dans la vie de l'Église. Bien sûr, nous le savions tout le temps. De crainte de l’oublier, c’est François qui a approuvé la publication du simulacre « rapport intérimaire » lors du Synode Bidon avant que les Pères Synodaux l’aient même vu et dans lequel nous lisons des « dons et talents » donnés aux homosexuels, la nécessité d’« accepter et de valoriser leur orientation sexuelle » ainsi que le « soutien précieux dans la vie des partenaires » fournis par les « unions homosexuelles » basées sur la sodomie habituelle.
Dans son mode caractéristiquement confus et elliptique — qui a toujours, cependant, serpenté son chemin vers une conclusion subversive — François a fait ensuite un exposé sur sa toute aussi nouvelle notion d'une disjonction imaginaire entre la morale et la « vie ». Il a fait allusion à Amoris Laettia, qui ose affirmer que Dieu lui-même acceptera « pour le moment, la réponse généreuse qu’on peut donner à Dieu, et découvrir avec une certaine assurance morale que cette réponse est le don de soi que Dieu lui-même demande au milieu de la complexité concrète des limitations, même si elle n’atteint pas encore pleinement l’idéal objectif. (AL 303) ».
François dit :
« La vie est la vie, et les choses doivent se prendre comme elles viennent. Le péché est le péché. Les tendances ou les déséquilibres hormonaux créent beaucoup de problèmes et nous devons être attentifs à ne pas dire : ‘‘C’est la même chose, faisons la fête’’. Non, cela, non. Mais accueillir chaque cas, l’accompagner, l’étudier, discerner et l’intégrer. Voilà ce que ferait Jésus aujourd’hui ».
« S’il vous plaît, ne dites pas : ‘‘Le Pape va canoniser les trans’’ ! S’il vous plaît ! Parce que je vois déjà les titres des journaux... Non, non. Y a-t-il des doutes sur ce que j’ai dit ? Je veux être clair. C’est un problème de morale. C’est un problème. C’est un problème humain. Et il faut le résoudre comme on peut, toujours avec la miséricorde de Dieu, avec la vérité, comme nous l’avons dit dans le cas du mariage, en lisant Amoris laetitia en entier, mais toujours comme cela, toujours le cœur ouvert ».
Pour François, il y a la morale d'une part et la « vie » de l'autre. Et étant donné que « la vie est la vie », la morale n’est pas la vie mais seulement un « objectif idéal », il faut prendre la vie comme elle vient sans s’attendre à une stricte conformité à l’« idéal ». Oui, bien sûr le péché est le péché. Mais grâce à Amoris Laetitia — que nous devons lire attentivement du début à la fin pour que nous puissions comprendre la nouvelle théologie morale et la « pratique pastorale » afférente que le Dieu des Surprises vient tout juste de révéler par François : le péché se doit d'être maintenant « accompagné » et « intégré ». Cela se fera selon la nouvelle modalité du « discernement » des nombreux pécheurs mortels objectifs qui ne sont pas des pécheurs vraiment mortels à cause de « la complexité concrète des limitations ».
On pourrait demander : qu'est-ce que la « complexité concrète » signifie, étant donné que la vie de chacun est à la fois concrète et complexe, les humains n’étant pas des amibes ? Si vous devez le demander, François ne peut pas vous le dire. Il suffit de noter, comme le dit François, qu’il y a des « tendances ou des déséquilibres hormonaux » et « beaucoup de problèmes », alors que « nous devons faire attention à ne pas dire que tout est pareil ». Traduction : ce qui est un comportement pécheur pour une personne peut ne pas l’être pour un autre comportement pécheur malgré « l'idéal objectif ». Parce que la vie est tellement complexe. Et la vie est la vie, n’est-ce pas ?
Par conséquent, selon le dernier bulletin du Magistère Aérien afin d’être fidèle à Amoris Laetitia, il faut accepter d’accompagner, de discerner et d’intégrer non seulement les divorcés et « remariés » mais aussi des gens qui se font violence chirurgicalement et chimiquement et qui prétendent ensuite marier des personnes du même sexe se livrant en habitude dans les relations sexuelles perverses et intrinsèquement mauvaises. Mais François ne sanctifie pas les « transsexuels », se hâte-il de nous en assurer. Non, jamais ça ! Au contraire, il ne fait que simplement les accepter comme tels les appelant même hommes quand ils sont femmes et vice-versa.
Oui, il y a un « problème moral » mais c’est aussi « un problème humain ». Et comment pouvons-nous permettre à un « objectif idéal » — tout là-haut niché dans le ciel, ensemble avec les formes Platoniciennes — d’éclipser la complexité subjective de l'humanité ici-bas sur terre ? Non, nous devons être miséricordieux envers les gens précisément dans leur humanité ! Donc, François, donnant un exemple miséricordieux, appelle la femme « transgenre » « il » ou « lui » et sa relation perverse avec une autre femme un « mariage » entre « lui » et elle qui les rend heureux. Il a même invité le « couple transgenre » à une audience papale privée et a posé pour des photos avec eux pour montrer au monde à quel point leur « problème moral » est insignifiant en comparaison avec la complexité concrète de leur humanité très complexe.
La même chose est vraie pour les « couples » homosexuels comme la paire que François a accueillie, étreinte et embrassée sur les joues devant les caméras lors de son voyage aux États-Unis. C’était une rencontre qu’il a personnellement organisée avec l'un des « partenaires » (un de ses étudiants d’Argentine) par téléphone cellulaire et par courriel, sachant très bien que le monde verrait que François non plus n’insiste pas pour que les sodomites conforment leur humanité complexe au lit de Procuste * (voir définition en bas de page) d'un « idéal objectif ». La sodomie peut être de la sodomie, mais la vie est la vie, l'humanité est l'humanité et les choses sont les choses. Et nous devons toujours prendre les choses comme elles viennent, ne devons-nous pas ? Qu’est-ce qui pourrait être plus clair ?
Mais par-dessus tout, il ne faut jamais dire à de tels gens que ce qu’ils font est intrinsèquement mal et que leurs relations perverses doivent se terminer pour le salut de leurs âmes. Non ! Nous devons les « accompagner » sans jugements sévères comme s’ils ne faisaient rien de terriblement mal ou de trop urgent à corriger et certainement rien qui ne soit digne de damnation. Nous savons cela à cause du nouveau « discernement » qui est le grand don de François à l'Église — mais qui, assez curieusement, s’applique uniquement aux péchés de la chair contrairement à d'autres péchés que François considère inexcusables tels que le « péché contre l'oecuménisme » en faisant du « prosélytisme » auprès des Orthodoxes, qu’il a dénoncé en Géorgie.
En somme, en ce qui concerne le sexe, François a remplacé l’injonction de notre Notre Seigneur : « Soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait » par « Faites de votre mieux et ne vous inquiétez pas si vous tombez à court de l'objectif idéal car Jésus vous accompagnera ». Comme il l’a déclaré dans une de ses homélies décousues sur le sujet, il n'y a rien d’autre à penser autrement qu’une hérésie ici :
« Ce n’est pas Catholique (de dire) « soit cela ou rien » : Ce n'est pas Catholique, cela est hérétique. Jésus sait toujours comment nous accompagner, Il nous donne l'idéal, Il nous accompagne vers l'idéal. Il nous libère des chaînes de la rigidité des lois et nous dit : « Mais faites cela au point que vous en êtes capables ». Et Il nous comprend très bien. Il est notre Seigneur et voilà ce qu’Il nous enseigne ».
Comme il est indiqué plus haut, François a réaffirmé le nouvel enseignement de Jésus lors de son vol de retour à Rome : « Voilà ce que ferait Jésus aujourd’hui ». C'est aujourd'hui, contrairement à il y a 2000 ans lorsque Jésus, avec tous ses discours d'adultère et de feu de l’enfer, ainsi que Saint Paul, avec tout son tonnerre contre « les hommes avec les hommes, oeuvrant dans ce qui est immonde » ou, d'ailleurs, tous les Apôtres, qui n'ont pas apprécié pleinement la « complexité concrète des limitations de chacun ». Et personne ne peut douter que Jésus d'aujourd'hui ferait aussi comme fait François et que c’est hérétique de nier cela car François a parlé de l'Avion de Pierre. Aeronavis locutus est. Causa finita est.
Si seulement ce pontificat était une blague. Ou, plutôt, si seulement on pouvait rire et ignorer cette blague de pontificat. Mais les blagues du diable sont très sérieuses et la collection des paroles et des gestes des clichés Modernistes, c’est-à-dire le Bergoglianisme, peut être la Grosse Bertha dans la longue guerre de l'Adversaire contre l'Église. Non, cette blague n’est pas drôle. Et pourtant, nous rions en effet pour ne pas en pleurer.
* Lit de Procuste :
Une mutilation d'une oeuvre ou d'un projet pour les rendre conforme à un modèle.
Une uniformisation au prix d'une déformation ou dégradation, ou bien d'une élimination de ce qui ne rentre pas dans le moule.
Origine :
Dans la mythologie grecque, Procuste était un charmant garçon au comportement plein de douceur et de gentillesse.
C'était un brigand, mais pas du genre de Robin des Bois : il avait en effet pour habitude de capturer des voyageurs, de les attacher sur un de ses deux lits, les grands sur le petit lit, et inversement.
Ensuite, parce qu'il fallait bien trouver des moyens de s'occuper alors que la télévision, le Scrabble® et le strip-poker n'existaient pas encore, il coupait les membres qui dépassaient pour les gens trop grands, ou bien il étirait ceux des trop petits, pour les ajuster à la dimension du lit.
Il y en a qui arrivent à s'amuser d'un rien, n'est-ce pas ?
Heureusement Thésée mit fin à ses exactions en capturant à son tour Procuste et en lui faisant subir le même sort peu enviable.
C'est de cette volonté d'uniformiser en découpant tout ce qui dépasse, en cherchant à faire tout rentrer dans un même moule qu'est née notre expression qui symbolise, entre autres, l'arbitraire et la rigidité d'une réglementation incapable de s'adapter aux cas particuliers.
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