Pape François | Bernard Haring
Par : Pete Baklinski
SOURCE : Life Site News
Le 24 novembre, 2016
ROME, le 24 Novembre 2016 (LSN) - François a encensé le théologien en morale Allemand Bernard Haring des années 60, l'un des dissidents les plus importants de l’Encyclique Humanae Vitae du Pape Paul VI de 1968 ; le Pape l’a louangé pour sa nouvelle morale dont le Pape a dit qu’elle a contribué à la « à faire prospérer théologie morale ».
« Je pense que Bernard Haring a été le premier à commencer à chercher une nouvelle façon d’aider la théologie de la morale à prospérer à nouveau » a-t-il dit dans ses commentaires publiés aujourd'hui par la Civiltà Cattolica qui ont été donnés au cours d'un dialogue avec l'Ordre des Jésuites qui ont été recueillis à l’occasion de sa 36ème Congrégation générale le 24 octobre 2016 à Rome.
François a donné ses commentaires en répondant à une question sur une morale dont il a souvent parlé qui est basée sur le « discernement ».
« Le discernement est l'élément clé : la capacité de discernement. Je constate l'absence de discernement dans la formation des prêtres. Nous courons le risque de s’habituer au « blanc ou noir », à ce qui est légal. Nous sommes plutôt fermés, en général, au discernement. Une chose est claire : aujourd'hui, dans un certain nombre de séminaires, une rigidité qui est loin d'être un discernement des situations a été introduite. Et cela est dangereux parce que ça peut nous conduire à une conception de la morale qui a un sens casuistique » a-t-il dit.
François a critiqué ce qu’il a appelé une « scolastique décadente » dans laquelle sa génération a été instruite et qui a provoqué ce qu’il a appelé une « attitude casuistique » vers la morale.
François aborde Jésuites Congrégation Générale à Rome le 24 octobre ici 2016.
« L'ensemble de la sphère morale a été limitée à : « Vous pouvez », « Vous ne pouvez pas », « Jusque-là, oui, mais pas là » a-t-il dit.
« Ce fut une morale très étrangère au « discernement » a-t-il dit, ajoutant que Bernard Haring fut le « premier à commencer à chercher une nouvelle façon d'aider la théologie morale à prospérer à nouveau ».
Le Père Bernard Haring (1912-1998) était une figure clé du Concile Vatican II au cours duquel il a appliqué le principe de l'évolution du dogme (que l'on trouve dans la nouvelle théologie ) à la morale. Selon le Professeur Roberto de Mattei, cette « nouvelle morale » défendue par Haring a « renié ultimement l'existence de la loi naturelle absolue et immuable ».
Haring a été nommé comme « expert » à Vatican II, puis est devenu plus tard secrétaire de la Commission sur le Monde Moderne où, selon Mattei, il est devenu l'un des principaux architectes du document Gaudium et Spes (Joie et Espoir) dont une partie traite du mariage.
Selon Mattei, une féroce bataille a été menée pendant l'élaboration de ce document entre les minorités progressistes et traditionnelles sur la procréation dans le mariage.
« Cette bataille est allée au-delà de la pilule pour inclure les fins du mariage. En enjeu, il y avait la base même de la loi naturelle elle-même » a-t-il dit dans un discours au Forum sur la Vie de Rome en 2015.
L'élément progressif, soutenu par Haring, persuada le Pape Paul VI finalement de laisser de côté la question de la contraception dans le document, selon Mattei.
« L'aspect le plus surprenant de Gaudium et Spes, cependant, c’est l'absence de toute présentation de l'ordre traditionnel des fins du mariage, le primaire et le secondaire ... L’institution du mariage, donc, est définie sans aucune référence aux enfants et seulement comme une communauté intime de la conjugale vie. En outre, dans les paragraphes qui suivent, l'amour conjugal est discuté en premier (paragraphe 49) et la procréation en deuxième (paragraphe 50) » a déclaré Mattei.
Après que Paul VI eut publié Humanae Vitae en 1968 où il a enseigné sans équivoque que « chaque acte du mariage doit rester ouvert à la transmission de la vie humaine » et a statué l'utilisation de la contraception comme « intrinsèquement mauvaise », Haring a dépensé son énergie à critiquer non seulement Paul VI, mais aussi le Pape Jean-Paul II, pour leurs positions sur le contrôle des naissances et d'autres questions sexuelles.
Allocution du Pape François
Congrégation Générale des Jésuites
24 octobre 2016
Haring a finalement été investigué par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF) dans les années 1970 pour son livre « Éthique Médicale » de 1972 où il présente un concept de santé qui permettrait à aux couples d'utiliser la contraception s'ils jugeaient que ce soit les meilleurs moyens pour les aider à accomplir leur pleine vocation, un principe condamné dans Humanae Vitae.
Haring est devenu le mentor de Charles Curran, un prêtre Catholique dissident qui a agressivement condamné les enseignements de l'Église sur des questions telles que l'avortement, la contraception et l'homosexualité. Curran, qui a également été investigué par la CDF à la fin des années 1970 et au début des années 1980, a été officiellement interdit d'enseignement à une école Catholique par le Pape Jean Paul II en 1986 et il a été dépouillé du titre de « théologien Catholique ».
François a considéré comme une « tâche importante » de la Compagnie de Jésus de « former des séminaristes et des prêtres selon la morale du « discernement » ».
On a utilisé la méthode du « discernement » en réponse à la peur du virus Zika plus tôt cette année alors que François a semblé tolérer l'utilisation de la contraception pour les couples mariés vivant dans des zones justifiant cela comme étant « le moindre de deux maux ». Le porte-parole du Vatican, le Père Federico Lombardi, a confirmé les paroles du Pape le jour suivant en déclarant : « Les contraceptifs ou le préservatifs, en particulier dans les cas d'urgence ou de gravité, pourraient faire l'objet de « discernement » dans un cas grave de conscience. Voilà ce qu’a dit le Pape ». Les critiques ont dit que la décision du Pape contredit l'enseignement Catholique précédent. (voir ici, ici et ici)
François a aussi parlé au sujet de la morale du « discernement » dans son Exhortation Amoris Laetitia d’avril dernier plus de trente fois, en utilisant le terme comme une clé pour ouvrir la porte à la Sainte Communion aux Catholiques qui vivent dans des situations adultères. Immédiatement après la « note fumante de bas de page » #351, dans laquelle les critiques disent que le Pape a permis aux divorcés/remariés de recevoir la Sainte Communion, le Pape écrit que « Le discernement doit aider à trouver les chemins possibles de réponse à Dieu et de croissance au milieu des limitations ».
Quatre Cardinaux du Pape ont récemment demandé de clarifier les passages clés dans l'Exhortation, lui demandant de répondre à cinq questions par « oui ou non » en ce qui concerne l'indissolubilité du mariage, l'existence de normes morales absolues et le rôle de la conscience dans la prise de décisions. Les « dubia » ont été diffusés publiquement la semaine dernière après que le Pape n'a pas répondu.
Au cours de son dialogue avec les Jésuites, François a noté les progrès qui ont été réalisés dans la théologie morale depuis l’époque des « Vous pouvez, Vous ne pouvez pas ».
« Il est évident que, de nos jours, la théologie morale a fait beaucoup de progrès dans ses réflexions et dans sa maturité » a-t-il dit.
Pete Baklinski a un B.A. en arts libéraux et possède une maîtrise en Théologie avec une spécialisation sur le mariage et la famille (STM). Il est marié à Erin. Ensemble, ils ont six enfants.
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