dimanche 25 octobre 2015

Divorcés/Remariés

La trappe dans laquelle les Cardinaux sont tombés

Voici une comparaison simple de la situation qui s'est produite lors du vote final concernant les divorcés/remariés par les Pères Synodaux le 24 octobre 2015. Cet exemple nous aidera à comprendre ce qui s'est passé :

Une comparaison

Si mon ami me dit : « Je m'en vais faire un vol d'avion et je serai de retour dans deux heures...

Et moi, je répète en son absence à qui veut l'entendre : « Mon ami est parti faire un vol... »

Qu'en dites-vous ? Est-ce que je ne lui donne pas une très mauvaise image parce que je fais une omission importante de son message ?

Les organisateurs du Synode viennent justement
de faire ce coup à Saint Jean-Paul II !

On lui fait dire ce qu'il N'A JAMAIS DIT !
Et on s'appuie sur ses « prétendus dires » pour faire avaler la grenouille du vote au sujet des divorcés/remariés...


Voici le corps du message de Saint Jean-Paul II
concernant les divorcés/remariés
concernant leur admission à la Communion
dans son Encyclique FAMILIARIS CONSORTIO de 1981


84. Les pasteurs doivent savoir que, par amour de la vérité, ils ont l'obligation de bien discerner les diverses situations. Il y a en effet une différence entre ceux qui se sont efforcés avec sincérité de sauver un premier mariage et ont été injustement abandonnés, et ceux qui par une faute grave ont détruit un mariage canoniquement valide. Il y a enfin le cas de ceux qui ont contracté une seconde union en vue de l'éducation de leurs enfants, et qui ont parfois, en conscience, la certitude subjective que le mariage précédent, irrémédiablement détruit, n'avait jamais été valide.

[ et deux paragraphes plus loin ]...

L'Église, cependant, réaffirme sa discipline, fondée sur l'Écriture Sainte, selon laquelle elle ne peut admettre à la communion eucharistique les divorcés remariés. Ils se sont rendus eux-mêmes incapables d'y être admis car leur état et leur condition de vie est en contradiction objective avec la communion d'amour entre le Christ et l'Église, telle qu'elle s'exprime et est rendue présente dans l'Eucharistie. Il y a par ailleurs un autre motif pastoral particulier: si l'on admettait ces personnes à l'Eucharistie, les fidèles seraient induits en erreur et comprendraient mal la doctrine de l'Église concernant l'indissolubilité du mariage.



Voici maintenant ce qui est
écrit au rapport final du Synode

Les Pères Synodaux ont voté sur du bleu seulement...
Le rouge étant complètement absent

Pensez que les Pères se souvenaient par coeur
du paragraphe qui manquait à partir d'un document qui a 33 ans ?

Vous en seriez-vous souvenu ?
Le paragraphe 85 a été adopté avec une majorité d’une seule voix : 178-80, s’appuyant sur des ouvertures attribuées à Saint Jean-Paul II et Benoît XVI :

85. « Tout en soutenant une règle générale, il faut reconnaître que la responsabilité face à certains actes ou certaines décisions ne sont pas les mêmes dans tous les cas. Le discernement pastoral, tout en tenant compte de la conscience bien formée de la personne, doit assumer ces situations. Les conséquences des actes ne sont pas nécessairement les mêmes dans tous les cas. »

« Le processus d’accompagnement et de discernement oriente ces fidèles vers la prise de conscience de leur situation devant Dieu. L’entretien avec le prêtre, au for interne, contribue à la formation d’un jugement correct sur ce qui fait obstacle à la possibilité d’une plus pleine participation à la vie de l’Église et de mesures qui peuvent la favoriser et la faire grandir. »

[Le paragraphe clef est le 86]

86. « Le processus d’accompagnement et de discernement oriente ces fidèles vers la prise de conscience de leur situation devant Dieu. L’entretien avec le prêtre, au for interne, contribue à la formation d’un jugement correct sur ce qui fait obstacle à la possibilité d’une plus pleine participation à la vie de l’Église et de mesures qui peuvent la favoriser et la faire grandir. »

Oh non, on ne dit pas que les « divorcés remariés » peuvent communier, mais on ne voit pas de quoi d’autre il peut s’agir, au terme de l’entretien en conscience au for interne…

Cette irruption du « for interne » était la dernière cartouche du clan Kasper. Elle figure donc dans le texte. Ils ont gagné, même s’il reste à l’expliciter, mais ça ce sera le travail du pape, en relation avec la décentralisation de l’Église synodale… Remerciements pour l'opinion et la traduction libre du paragraphe 85 à Yves Daoudal.

Les circonstances ont changé

Même si les Cardinaux se sont faits passer une vessie pour une lanterne, il y a eu un journaliste futé qui a posé en fin de Synode la question suivante au Cardinal Gracias dans le cadre d'une conférence de presse :

L'Église réaffirme sa pratique, qui est fondée sur la Sainte Écriture, de ne pas admettre à la communion eucharistique les divorcés remariés. Ils sont incapables d'y être admis du fait que leur état et leurs condition de vie contredisent objectivement cette union d'amour entre le Christ et l'Église qui est signifiée et manifestée par l'Eucharistie. Outre cela, il y a un autre motif pastoral particulier: si ces personnes sont admises à l'Eucharistie, les fidèles seraient induits en erreur et la confusion qui concerne l'enseignement de l'Église sur l'indissolubilité du mariage.

La réconciliation dans le Sacrement de la Pénitence qui ouvrirait la voie à l'Eucharistie ne peut être accordée à ceux qui, repentis d'avoir violé le signe de l'Alliance et de la fidélité au Christ, sont sincèrement prêts à entreprendre un mode de vie qui ne soit pas plus en contradiction avec l'indissolubilité du mariage. Cela signifie, en pratique, que, comme quand, pour des motifs graves, comme par exemple l'éducation des enfants, un homme et une femme ne peut pas satisfaire à l'obligation de se séparer, ils « prennent l'engagement de vivre en complète continence, qui est, par l'abstinence des actes réservés aux couples mariés ».

Voici la réponse du Cardinal Gracias :

« La théologie progresse, mais la Doctrine reste la même et notre compréhension de la discipline de l'Église progresse ».

Est-ce que ce Cardinal aurait été capable de répondre cela dans la face de Saint Jean-Paul II ?

Conclusion

Le Rapport Final du Synode invoque Saint Jean-Paul II qui affirmait que les situations de chaque personne pouvait varier énormément dans les cas des divorcés/remariés... Et celui-ci ajoutait que, quelque soient les circonstances, ces personnes ne pouvaient être admises à la Communion sauf si elles pratiquaient une vie de « frère et de soeur », l'abstinence quoi...

Les organisateurs du Synode ont pris appui sur la nature très variable des circonstances vécues des divorcés/remariés comme l'avait si bien décrit Saint Jean-Paul II, mais pour les mêmes raisons de variabilité, ils en arrivent à suggérer un « processus d'accompagnement et de discernement » pour chaque cas ».

Le Synode a donc décidé de ne pas faire de règles ni d'entériner les règles actuelles concernant les divorcés/remariés. Chaque cas dépendra de l'Évêque du lieu ou du prêtre qui s'occupera des cas.

Imaginez maintenant un souper de fête qui rassemble trois couples de divorcés/remariés :

Le premier couple : « Ah ! Nous avons vu le prêtre et nous pouvons aller communier.

Le deuxième couple : « Ah nous, on s'est fait refuser... Quel était votre prêtre, nous irons le voir... Il me semble plus compréhensif que celui qu'on a vu...

Le troisième couple : « C'est bête ce qui nous arrive : mon conjoint a le droit de communier et moi non parce que nos circonstances sont différentes...

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