jeudi 8 octobre 2015

Contrairement à ce que l'on peut penser, un esprit faible est bien difficile à déceler... Il faut du temps...

L'expression le dit, c'est tout le contraire d'un « esprit courageux » ou d'un « esprit fort ». Que nous dit le dictionnaire au sujet d'un « esprit faible » :

adjectif invariable

1 qui manque de force, de vigueur
2 qui manque de solidité
3 qui est sans défense, hors d'état de résister
4 qui manque de capacités intellectuelles (un élève faible)
5 qui manque de valeur (un argument faible)
6 qui fait preuve d'apathie, d'indécision, de mollesse, de veulerie
7 qui manque d'intensité (une lumière faible)
8 en quantité peu considérable
9 défectueux, insuffisant, lorsqu'on parle d'un aspect d'une personne, d'une chose (son point faible)

nom invariable

10 individu sans volonté, sans force morale
11 penchant (avoir un faible pour les gâteaux)
12 faibles : tous ceux qui sont dépourvus de ressources matérielles et morales

De fait, c'est quelqu'un qui manque de courage surtout si, dans le cadre de ses fonctions, il doit faire affaire avec plusieurs personnes. Un esprit courageux, en effet, n'hésite pas à donner des mauvaises nouvelles s'il y a à donner des mauvaises nouvelles.

Par exemple, un médecin à l'esprit faible cachera à son patient que les derniers tests effectués et reçus confirment qu'il a le cancer ; ce médecin veut épargner son patient et sa famille de cette très triste nouvelle. Cette compassion mal placée empêchera tant le patient que sa famille à se préparer pour la pire des éventualités, à savoir la mort.

Mais les « esprits faibles » se jouent des tours parfois

pour se cacher leur propre faiblesse...

Qui veut admettre en effet qu'il est faible ? Ça prend une bonne dose d'humilité pour ce faire et cette denrée ne court pas trop les rues ces temps-ci. Celui qui a l'humilité d'admettre qu'il est faible, déjà il est en train de devenir fort ! Quel tour l'« esprit faible » se joue-t-il alors ? Réponse : il se développe des rationnels pour justifier ses agirs... Des exemples ? « Il faut toujours être miséricordieux », « il ne faut pas être rigide », « il faut être plein de compassion »... En vérité, ces principes sont très bons en soi, le problème avec l'« esprit faible », c'est qu'ils sont mal placés quand il les utilise... pareil à ce médecin qui, par compassion envers son patient et sa famille, leur cache la vérité. Compassion mal placée.

De fait, l'« esprit faible » est un peureux, un couard et un complaisant...

Mais on verra plus loin que ces attitudes ne sont pas apparentes parce que l'« esprit faible » peut être très autoritaire. On verra encore là que l'autorité qu'il utilise est mal placée. De fait, tout est « mal placé » chez l'esprit faible.

Voyons quelques exemples concrets :

Que diriez-vous d'un chef d'une grande organisation qui haranguerait ses cadres au sujet de fautes commises en direct à la télévision devant le grand public ? (re : les invectives du Pape à la Curie devant les caméras)

Certes, ce chef est faible : il veut se gagner l'estime du public (la complaisance ou faire plaisir) qui aime bien regarder un tel spectacle de réprimandes sur le coup. Mais pensez-vous qu'il va gagner de la clientèle pour son organisation à moyen et long terme ? Ce chef humilie ses cadres en public pour se rehausser, pour bien paraître.

Que diriez-vous, à tout hasard, d'un pape qui préférerait dire qu'il est l'Évêque de Rome plutôt que d'affirmer qu'il est Pape, qu'il renonce à porter le plus souvent les vêtements papaux et qui demande à ses Fidèles de le bénir avant même que lui les bénisse, qu'il n'en a que pour les pauvres, les pauvres et encore les pauvres à en admettre à un journaliste qu'il n'avait jamais pensé à la classe moyenne qui travaille fort, qui se décime de plus en plus et qui paie la très grande part des allocations versées aux pauvres, qui ne cesse de sermonner les riches et qui, pourtant, aime bien être reçu par eux ou les recevoir ?

Un tel « esprit faible » vit de l'« anxiété de statut ». Pour plaire, il est prêt à se dépouiller de son statut devant ses pairs, ses subalternes et les plus petits. Sur le coup, les dividendes en popularité sont élevés pour lui. Mais, avec le temps, les gens n'auront plus aucun respect envers lui ni envers la fonction qu'il occupe. Tout au plus, les gens considéreront qu'il est soit un bouffon ou une marionnette à la solde d'intérêts invisibles.

Que diriez-vous d'un grand prêcheur Chrétien qui fait des conférences de presse pendant ses envolées entre ses prêches de ville en ville et qui aurait déjà dit à un journaliste dans l'avion que « si quelqu'un se moquait de ma mère, il aurait un coup de poing ». Pensez-vous que Jésus aurait agi de la sorte si on s'était moqué de Sa Mère ? Et ne l'oubliez pas, c'est un grand prêcheur de la Parole du Christ !

Ce grand prêcheur, lui aussi, veut plaire à la galerie des journalistes qui l'accompagnent dans ses envolées. Il ne pense pas sur le coup que ces journalistes sont des porte-voix qui publieront ses paroles et des conséquences que ses paroles pourront apporter, à savoir plus de violence de la part des gens qui sont moqués plutôt que de les inviter à prier pour ceux qui les persécutent...

De tout façon, un « esprit faible » ne pense pas aux conséquences toujours trop obnubilé par l'instant présent soit à plaire ou à se défendre. Oui, à se défendre, car ils sont peureux... On verra plus loin...


Que diriez-vous de ce même grand prêcheur Chrétien qui, arrêté dans une ville, voit passer une marche des partisans Pro-Vie et qui applaudit et encourage les marcheurs. Avant de quitter cette ville le lendemain, il croise une marche Pro-Choix et il applaudit et encourage les marcheurs.

Ce grand prêcheur Chrétien veut manifestement plaire à tout le monde. Il nous faut absolument comprendre que, pour un « esprit faible », les principes n'existent pas, seule compte la relation avec les personnes et son adaptation aux personnes rencontrées.

Tellement vrai que ce grand prêcheur Chrétien fera les plus belles homélies du monde devant des fidèles très pieux et dévots (Santa Marta)... toujours pour plaire à ceux qui lui font face à ce moment précis. Ce qui ne l'empêchera pas d'inviter une ministre politique dans l'après-midi qui se vante publiquement d'avoir pratiqué personnellement plus de 10 000 avortements ou d'insister personnellement pour accueillir un couple de transgenres ; c'est comme si Jésus avait demandé à voir la femme adultère.

Comme cet « esprit faible » s'adapte comme un caméléon à son auditoire, les gens dévots le trouvent extraordinaire, ils en sont aveuglés et ne voient pas ( du moins ils veulent ignorer ) ses travers. Et souvent, la notion d'obéissance obstrue les gens dévots à utiliser leur bon gros jugement qu'ils possèdent lorsque cette personne est en autorité.


Que diriez-vous d'un dirigeant important qui est sensible aux critiques qu'on fait de certaines de ses décisions, qui se tait et accumule, accumule la pression et qui, à un moment donné, sort la masse pour écraser la mouche. Les gens se disent : « Mais, mon doux, qu'est-ce qui l'a tant piqué pour faire une telle colère ? »

Autant les « esprits faibles » veulent plaire ( voilà pourquoi ils sont si chaleureux à accueillir les gens et à adapter leur message à l'auditoire qui les écoute ), autant ont-ils peur s'ils n'ont pas réussi à plaire. Ils ont peur de la critique qui leur signifie qu'ils n'ont pas réussi à plaire. Ils se mettent donc sur la défensive immédiatement.

C'est justement en raison des peurs de la critique qu'on verra souvent un chef à l'« esprit faible » concocter une décision importante en catimini sans consulter personne et ensuite l'assainir sur la tête de ses subalternes sans discussion possible. On pourrait peut-être considérer la décision sur les nouvelles procédures concernant les nullités de mariage dans cette catégorie. Peut-être...

Bizarre à dire, autant ils ont une capacité d'accueil, d'hospitalité et d'entregent (n'oubliez pas : tout pour plaire), autant ils ne sont nullement capables d'échanger des points de vue, de demander aux parties qui les critiquent de s'asseoir pour tenter de régler le(s) différend(s). Ils ne sont tout simplement pas capables d'avoir des communications matures avec les autres. Mais — toujours pour plaire — ils insistent à dire qu'ils favorisent le « dialogue »... mais, dans le fond, ils n'en font pas... Ils n'en sont pas capables car ils ne sont pas suffisamment authentiques.

On comprend ainsi pourquoi certains grands prêcheurs Chrétiens traitent immédiatement ceux qui les critiquent dans leurs décisions ou dans leurs orientations de « Pharisiens », de « Chrétiens rigides », d'« Autoritaire », de « Chrétien mariné au poivre » ou de « Compteur de Rosaires ». Ils n'échangent pas du tout, ils tombent immédiatement en jugement bien qu'ils soient les premiers à dire de ne pas juger ( surtout ne pas les juger, eux ! ils détestent !).


Petite devinette en terminant...

Un chef à l'« esprit faible » dirige une grande convention de son personnel. Au cours de la convention, le personnel se divise sur certains sujets importants : 25 % du personnel d'un côté versus 75 % du personnel de l'autre.

Abstraction de la valeur des idées d'un côté comme de l'autre, vers quel côté penchera le Chef ?

Réponse

La loi des grands nombres !
Bien oui ! Le Chef veut plaire au maximum de personnes
Il sera du camp des 75 %
Aucun principe n'est important pour lui de toute façon
En choisissant le plus grand nombre,
il essuiera ainsi le moins de critiques !
Par ailleurs, l'« esprit faible » pense toujours au moment présent
Il pense à son interaction avec les autres
ici et maintenant...
« Les conséquences... on verra » se dit-il...

Mais ne vous méprenez pas !
Son choix de camp aura un rationnel en béton
Même s'il n'a pas personnellement de principe
Il les utilise toujours à ses fins : PLAIRE

N'oublions pas que ce qui est rationnel n'est pas nécessairement vrai

En effet, ce n'est pas toujours vrai que les pommes,
si elles sont vertes, ne sont pas mûres


IMPORTANT : toute association avec des personnages réels ne seraient que pure coïncidence.

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