Écrit par Hilary White
ex-correspondante à Rome
Le 26 octobre 2016
SOURCE : The Remnant
L'une des tâches les plus importantes des journalistes est d'apprendre à lire les « signaux » en politique et, cette semaine, la Conférence Italienne des Évêques Catholiques (CEI) a envoyé un signal inhabituellement clair. La CEI a non seulement démontré qu'elle avait peu d'intérêt pour la nature spirituelle de leur rôle, mais cette semaine elle a officiellement lancé son destin collectif avec les plus toxiques anti-Catholiques d'extrême gauche du pays.
L'écrivain Catholique Italien Miguel Cuartero Samperi a écrit dans son journal en ligne « Roma Giornale Online » que la CEI se joint au Parti militant Radical Italien d'extrême gauche au nom de François pour organiser et promouvoir leur projet de « Marche pour l’Amnistie, la Justice, la Liberté », sans doute le premier de plusieurs de tels efforts de coopération.
Il y a une assez grande tendance chez les Catholiques dans la crise actuelle à rechercher la venue de la cavalerie à la dernière seconde. En tant que Catholiques, nous sommes habitués à être conduits et il est difficile pour nous de renoncer à la notion que tel ou tel Cardinal ou Évêque « conservateur » va venir au galop à notre secours, confronter le Pape et dénoncer publiquement ses hérésies et ses blasphèmes et demander qu’il se rétracte ou se retire.
Certains auteurs traditionalistes commencent à essayer de se détourner de cette notion réconfortante de sauvetage par un Évêque super héroïque et s’orientent vers une image plus réaliste du genre d'hommes vers lequel nous cherchons de l'aide et une acceptation plus robuste d'un rôle plus actif pour la laïcité.
Cet effort peut être vu dans la sphère traditionnelle Italienne aussi et, cette semaine, on nous a donné un tableau sombre selon cette optique.
Les observateurs américains de la scène politique Italienne sont souvent choqués par l'ouverture avec laquelle le Marxisme et le pôle extrême du socialisme anarchiste fonctionne aux plus hauts niveaux du gouvernement et du discours politique ici. Aucun Italien ne serait jamais choqué, comme les Américains et les Canadiens le seraient certainement, de voir le dispositif du marteau et de la faucille en évidence lors d'événements comme le défilé de la Parade de la Fierté Gay à Rome et de toutes sortes de rassemblements et de manifestations majeures politiques.
La plupart des Nord-Américains n’ont aucune idée de la façon dont c’est monnaie courante pour les prêtres Italiens et même pour des Évêques d'opérer ouvertement comme des agitateurs ou des sympathisants communistes. Personne n'est gêné en Italie pour se dire Communiste et l’indisposition Américaine à admettre l'existence de l'extrême gauche est une source constante de légèreté politique.
C’est dans ce contexte que l'Église a abandonné toute prétention et est venue formellement en alliance avec le Parti Radical Italien. Et François est franchement cité comme étant à l'origine de ce basculement majeur vers l'extrême gauche par les Évêques Italiens.
Dans son article « Les Catholiques sans bergers ? Les Évêques Italiens sur la place publique avec les Radicaux », Samperi écrit au sujet d'un concordat entre la CEI et les principaux promoteurs de l'avortement de la nation, le Parti Radical.
Samperi note que cette alliance :
« a surpris beaucoup de Catholiques qui sont déçus de la poignée de main entre les Évêques Italiens et le parti qui s’est toujours levé contre la hiérarchie de l'Église et contre ses principes, en particulier sur des questions sensibles telles que la légalisation des drogues, l'avortement et l'euthanasie » et, plus récemment, l’« idéologie du genre » et l’agenda politique « LGBT ». |
Le Parti Radical est le visage de l'anti-Catholicisme Marxiste Italien dont le mandat est de renverser précisément l'ensemble des lois confirmant l'enseignement social ou moral Catholique et d’exclure l'Église de toute voix dans la vie publique. Les Radicaux ont été au premier plan dans toutes les batailles politiques depuis les années 70 pour apporter à l'Italie le divorce légalisé, la contraception, l'avortement et (jusqu'à présent la tentative avortée) l'euthanasie. Sous les Papes Jean Paul II et Benoît XVI, l'Église en les personnes des Évêques Italiens (principalement) ont contré ces efforts.
« Mais avec François, les choses ont changé » écrit Samperi. Les lecteurs de Remnant et du présent blog se souviendront de l’estime chaleureuse que le Pape a manifestée à l'avorteuse en chef de l'Italie, Mme Emma Bonino, une doyenne du Parti Radical et une protégée de George Soros, qui est devenue l'un des promotrices les plus actives et efficaces d'Europe des « frontières ouvertes » de Soros, qui sont ses propositions à l'Union Européenne. Emma Bonino a été profondément impliquée dans chacune des batailles de son parti pour la promotion de l'homosexualité et « l'idéologie du genre » dans les écoles primaires grâce à des accords avec le Conseil de l'Europe. En tant que ministre des Affaires étrangères de l'Italie, elle a promu l’agenda extrémiste du Parti radical à l'étranger dans le cadre d'une cabale internationaliste des politiciens de gauche agissant en dehors des frontières nationales — avec Soros qui payait les billets d'avion.
Samperi note l'incident de la dernière année où François en a référé à Bonino dans une interview — qui a commencé fameusement sa carrière politique en tant qu’avorteuse illégale avec un aspirateur maison composé d'un pot de confiture et d’une pompe à vélo (voir l'article d'Hilary White sur la « Tueuse de bébés » ) — comme « l'une des grandes de l'Italie » en raison de son travail en Afrique. Bonino ne s’est jamais rétractée ni présenté des excuses de s’être vantée d'avoir tué au moins 10 000 bébés Italiens par avortement alors illégal et pour avoir utilisé une loi Italienne pour échapper aux poursuites en entrant au Parlement sous l’étiquette du Parti Radical.
Samperi écrit donc : « La lune de miel entre l'Église Catholique et le Parti Radical résulte aujourd'hui dans une marche où les Évêques et les Radicaux vont main dans la main demander l'amnistie à l'occasion du « Jubilé des prisonniers ».
Il note que la participation active de la CEI à une question chère à la gauche peut être contrastée avec le refus de la CEI de s’être impliquée dans les récentes manifestations des « Journées de la famille » contre le projet de loi des « unions civiles » qui comprenait l'adoption d'enfants par des partenaires de même sexe et la légalisation de la notion de « mère porteuse --- en anglais : sein à louer ». Les Évêques ont invoqué leur neutralité politique à cette époque pour se dispenser de soutenir deux grands rassemblements en faveur du mariage traditionnel et de la famille en juin 2015 à la Piazza de Saint-Jean de Latran à Rome et en janvier 2016 au Circus Maximus (à laquelle il y avait un seul Évêque présent.)
Ce refus par les Évêques de soutenir la campagne pour sauver la famille naturelle dans le droit Italien a donné lieu à une plus petite participation que prévue pour les rassemblements à Rome et aussi dans le passage du projet de loi. Et cela en dépit des sondages montrant que la grande majorité des Italiens (85%) n'avait aucun désir de voir légalisé le « mariage gay » en Italie ou que les enfants soient privés de leurs droits naturels à une vie de famille ordinaire.
Le projet de loi Cirinnà pour créer le « mariage gay » et légaliser la maternité de substitution a été, cependant, fortement encouragé par l'élite laïque du pays avec des journaux publiant des histoires de « familles arc-en-ciel » créées par insémination artificielle chez des mères porteuses « pour satisfaire le désir de paternité et de maternité ».
Samperi a écrit en janvier 2016, que les Italiens étaient bombardés avec « des articles, des interviews et des opinions de personnalités éminentes du monde scientifique et du spectacle favorables à l’approbation » du projet de loi Cirinnà. Non seulement les journaux de gauche comme La Repubblica et Corriere della Sera, mais aussi La Stampa (qui sert de porte-parole officieux du Pape en tant que média au grand public) et Il Messaggero, ces journaux « offraient tous une vision colorée de la réalité en se fondant sur l’impression de favoriser les « droits » individuels des adultes ».
Lors du rassemblement à Saint Jean de Latran en juin 2015, comme le rapporte Samperi, la « CEI a retenu ... une attitude froide et détachée » sans qu’aucun Cardinal n’apparaisse « parmi les centaines de milliers qui ont bravé la pluie inhabituelle sur la pelouse de la Place de Saint Jean ». Le journal des Évêques, l’Avvenire, a ignoré l'événement et, à l'approche de l’événement, « quelques voix [des Évêques Italiens] se sont soulevées pour soutenir les familles contre les attaques du gouvernement ».
Samperi note que, bien que le rallye de 2016 ait été soutenu par une large coalition de « nouveaux mouvements » [La Voie Néocatéchuménale, le Mouvement pour la vie, le Comité de l'article 26, Manif Pour Tous — Génération Famille, Les Sentinelles en garde, l’Alliance Catholique, l’Identité Chrétienne, les Juristes pour la Vie, le Renouveau dans l'Esprit, la Communauté de Jean XXIII] ainsi que des groupes juifs et Musulmans, les groupes les plus manifestement absents étaient les plus proches de la CEI — et par conséquent les plus puissants politiquement — Communion et Libération ainsi que Sant 'Egidio, deux « mouvements » qui combinent un « programme libéral »pour l'Église avec des liens étroits avec le gouvernement.
Depuis lors, malgré quelques mots de soutien du Cardinal Angelo Bagnasco, la CEI s’est jusqu'à présent distancée du mouvement pro-vie et pro-famille en Italie pour faire des alliances sans précédent telle que celle avec les Radicaux. Le propre site Web du parti Radical présente le 19 octobre en bonne place une photo d'Évêques réunis dans la salle de conférence Paul VI du Vatican sous le titre « Justice, Parti Radical : la CEI (Conférence Épiscopale Italienne) a rejoint le marche pour l'amnistie ».
Cette semaine, les signaux concernant la nouvelle orientation de la CEI sont encore plus clairs. Le Parti Radical annonce fièrement que la marche « organisée pour le 6 novembre à Rome par le Parti Radical Non Violent, Trans National et Trans Partis, à l'occasion du Jubilé des Prisonniers, va serpenter à travers les rues de la Capitale à partir de la prison de Regina Coeli jusqu’à Piazza San Pietro ».
Le secrétaire de la CEI. Don Ivan Maffeis, a parlé sur Radio Radicale, en disant : « Le CEI a examiné attentivement cette initiative et, en tant que secrétaire général, nous lui donnons un engagement sans faille ».
« L'initiative est considérée par nous comme une occasion juste pour sensibiliser » sur le système pénitentiaire. Il a ajouté que la décision a été prise par le Secrétaire général de la CEI, Mgr Nunzio Galatino, et par le Président de la CEI, le Cardinal Bagnasco. Il a cité les mauvaises conditions carcérales comme un sujet de préoccupation ainsi que la « pénible réalité » des suicides et des « vies brisées ». |
La blogueuse et auteure Catholique Italienne, Constance Miriano, a écrit concernant sa « douleur aiguë » qu’elle ressentait quand elle a entendu parler de l'union des Évêques Catholiques Italiens avec l’agenda du Parti Radical.
Elle demande :
« Qu'est-ce qui se passe ? Nos pasteurs ? Nos pères dans la Foi ? Ceux qui ont le devoir de confirmer ? Ceux qui ont la tâche élevée d'annoncer Jésus Christ crucifié et ressuscité pour les hommes ? Pourquoi marcher avec le parti qui, plus que quiconque, a contribué à ces batailles de mort afin de changer la mentalité profonde de l'homme contemporain et l’éloigner davantage de Dieu ? ... Parce qu’un prisonnier, qu’il soit coupable ou innocent, doit être défendu (et je dis qu’il doit être défendu !) Mais un enfant, certainement innocent, dans le sein de sa maman, non ? » |
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