mardi 2 janvier 2018

Les trois Évêques du Kazakhstan corrigent le Pape

Mais où est la correction promise
des Cardinaux Burke et Brandmüller ?



par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Le Centre de Fatima
Le 2 janvier 2018

Le 31 décembre 2017, dans la centième année suivant les Apparitions de Notre-Dame de Fatima, les trois Évêques du Kazakhstan — Tomash Peta, Archevêque Métropolite de l'Archidiocèse ; Jan Pawel Lenga, Archevêque-Évêque de Karaganda ; et Athanasius Schneider, Évêque Auxiliaire de l'Archidiocèse de Sainte-Marie à Astana — ont établi un jalon dans l'histoire de l'Église et un tournant dans la crise la plus aiguë que l'Église ait jamais connue. Ils ont publié une « Profession des Vérités Immuables sur le Mariage sacramentel » qui rejette catégoriquement et condamne comme contraire à la Foi la tentative du Pape François d'institutionnaliser la tolérance du divorce dans l'Église en autorisant l'admission des Catholiques « divorcés et remariés » à la Sainte Communion dans « certains cas » (signifiant, potentiellement, n'importe quel cas).



L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

Les trois Évêques commencent par réitérer le fait qu’« après la publication de l'Exhortation Apostolique « Amoris laetitia » (2016), différents Évêques ont émané au niveau local, régional et national des normes d’application [qui] ... prévoient notamment que les personnes appelées « divorcées et remariées » puissent recevoir le sacrement de Pénitence ainsi que la Sainte Communion bien qu’ils continuent de vivre habituellement et intentionnellement à la manière des époux avec une personne autre que leur conjoint légitime. De telles normes pastorales ont reçu l’approbation de plusieurs autorités hiérarchiques. Quelques-unes de ces normes ont même reçu l’approbation de l’autorité suprême de l’Église ».

La conclusion qui en résulte, continuent les Évêques, « touche tellement au cœur de la vie de l’Église par des manifestations comme le mariage sacramentel, la famille, église domestique, et le Sacrement de la Très-Sainte-Eucharistie ». Les normes approuvées par François se « sont « révélées dans la pratique et dans le temps comme un moyen de répandre « l’épidémie du divorce » (une expression utilisée par le Concile Vatican II, voir Gaudium et spes, 47). « Cette diffusion de « l’épidémie du divorce » intervient dans la vie même de l’Église, alors même que l’Église, par sa fidélité inconditionnelle à la doctrine du Christ, devrait être un rempart et un signe incomparable de contradiction contre la plaie du divorce toujours plus répandue dans la société civile ».

En faisant appel au « Magistère constant de l'Église, commençant avec les enseignements des Apôtres et celui de tous les Souverains Pontifes », lesquels « enseignements « ont conservé et fidèlement transmis l’enseignement cristallin du Christ sur l’indissolubilité du mariage : tant la doctrine (dans la théorie) que la discipline sacramentelle (dans la pratique). Elle l’a fait sans équivoque, sans l’ombre d’aucun doute et toujours dans les mêmes sens et signification (eodem sensu eademque sententia) ». Les Évêques déclarent: « Parce qu’établie par Dieu, la discipline des Sacrements ne doit jamais contredire la Parole révélée de Dieu ni la Foi de l’Église dans l’indissolubilité absolue du mariage ratifié et consommé ».

En conséquence, les Évêques ont émis leur conclusion historique :

« Il n’est pas permis (non licet) de justifier, d’approuver ou de légitimer, ni directement, ni indirectement, le divorce et une relation sexuelle stable non conjugale en admettant les soi-disant « divorcés-remariés » à la Sainte-Communion, puisqu’il s’agit en ce cas d’une discipline autre que celle conforme à la Tradition de la foi catholique et apostolique ».

Le Pape François se trouve ainsi corrigé dans son erreur catastrophique par trois Évêques qui ont eu le courage de défendre la Foi contre un Pontife Romain égaré que l'Église n'a jamais vu, un Pape qui a en effet autorisé l'introduction d'une « discipline étrangère » à toute la Tradition de la Foi Catholique et Apostolique ».

Où, alors, est la « Correction formelle » promise par les Cardinaux Burke et Brandmüller, les deux « Cardinaux des dubia » survivants ? Peut-être a-t-elle été soumise en privé au Pape François, si oui, elle a sans doute déjà été accueillie avec un silence glacial, avec toutes les autres pétitions des fidèles concernant les erreurs d'Amoris Laetitia.

Le devoir de s'exprimer publiquement pour le bien de la Foi et le bien-être des âmes s'impose désormais aux « Cardinaux des dubia » survivants ( sans parler de tous les autres Princes de l'Église et membres de l'Épiscopat ). Leur silence continu ne peut maintenant être interprété que comme le consentement à l'erreur alors même que les trois Évêques du Kazakhstan ont eu le courage de la condamner publiquement. Chaque jour qui passe, le jugement de leur silence pèse plus lourdement sur eux en laissant aux autres le soin de défendre la Vérité du Christ contre une attaque sans précédent des sommets de l'Église — un autre signe de « l'apostasie qui commence au sommet », pour faire allusion à la célèbre référence du Cardinal Ciappi au Troisième Secret de Fatima.

Quand les Cardinaux Burke et Brandmüller suivront-ils l'exemple des trois Évêques — un exemple qu'ils ont eux-mêmes longtemps promis de fournir ? Telle est la question à laquelle l'Église et le verdict de l'histoire attendent la réponse.

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