lundi 22 mai 2017

L'allocution historique du Cardinal Burke
sur la Consécration de la Russie et du Troisième Secret



par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Fatima Network Perspectives
Le 22 mai 2017

Dans ma chronique du 24 avril, j'ai exprimé l'opinion que « les laïcs doivent prendre l'initiative de dire la vérité sur notre situation » au milieu de ce pontificat turbulent sans fin car « il est certain qu'il ne vient pas d'aide de la part des Princes de l'Église ».

Je suis très heureux d'abandonner cet avis en tant que le Cardinal Raymond Burke est concerné. J'ai déjà signalé ici que, lors du Forum de Rome sur la Vie tout juste terminé qui s'est réuni pour faire face à la crise croissante Bergoglienne post-Amoris Laetitia, le Cardinal Burke a demandé la Consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie avec ces paroles :

L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

« Certes, le Pape Saint-Jean-Paul II a consacré le monde, y compris la Russie, au Cœur Immaculé de Marie, le 25 mars 1984. Mais, encore une fois, nous entendons l'appel de Notre-Dame de Fatima pour consacrer la Russie à son Cœur Immaculé, conformément à ses instructions explicites ».

La publication du texte intégral de son discours par Life Site News révèle cependant que le Cardinal ne suggère pas que la cérémonie de 1984 ait réalisé la Consécration de la Russie, qui ne devrait être que simplement répétée maintenant, mais plutôt que la Consécration que Notre-Dame a demandée n'a pas été faite en tout premier lieu. Citation du Cardinal ici :

« En fait, la Consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie n'a pas eu lieu, comme Elle l'a demandée, et la Communion de Réparation des Premiers Samedis n'est pas devenue la pratique de l'Église universelle ».

Pendant des décennies, le Père Nicholas Gruner a été moqué et marginalisé pour avoir insisté sur cette vérité évidente. Mais maintenant, un Prince de l'Église l'a déclarée au monde sans équivoque. Que Dieu le bénisse pour cela.

Mais il y a quelque chose d'aussi important dans cette adresse historique. Tout en étant prudent quant à sa manière d'expression, le Cardinal Burke confirme implicitement que le Vatican n'a pas révélé l'intégralité du Troisième Secret. Les passages pertinents méritent une citation en profondeur (l'écriture en gras et les pauses de paragraphe sont ajoutées pour une meilleure lisibilité) : simplement répétée maintenant, mais plutôt que la Consécration que Notre-Dame a demandée n'a pas été faite en tout premier lieu. Citation du Cardinal ici :

« La troisième partie du Secret, indiquée par le « etc. »à la fin de la deuxième partie, doit traiter du châtiment spirituel provoqué par la rébellion de l'homme qui, au lieu de donner son cœur au Sacré-Cœur de Jésus à travers le Cœur Immaculé de Marie donne son cœur à la corruption du matérialisme et du relativisme mondains de l'époque ... »

« Sans entrer dans une discussion sur la question de savoir si la troisième partie du Secret a été complètement révélée, il ressort clairement des études les plus respectées sur les Apparitions de Notre-Dame de Fatima, qu'il s'agit des forces diaboliques déchaînées sur le monde en notre temps et leur entrée dans la vie même de l'Église qui éloignent les âmes de la vérité de la Foi et, par conséquent, de l'Amour Divin qui coule du Cœur Glorieux transpercé de Jésus.

Le Frère Michel de la Sainte Trinité, dans son étude monumentale sur les Apparitions de Notre-Dame de Fatima, écrit ce qui suit concernant la troisième partie du Secret ou ce qu'on appelle souvent le Troisième Secret :

« En bref, le Triomphe du Cœur Immaculé de Marie renvoie sans doute beaucoup plus au troisième Secret que même au second. Car le rétablissement de la paix sera un don du Ciel, mais ce n'est pas à proprement parler le Triomphe du Coeur Immaculé de Marie. Sa victoire est d'un autre ordre, surnaturel, puis temporel par addition. Ce sera d'abord la victoire de la Foi, qui mettra fin au temps de l'apostasie et aux grandes lacunes des pasteurs de l'Église ».

« Aussi horribles que soient les châtiments physiques associés à la rébellion désobéissante de l'homme devant Dieu, infiniment plus horribles sont les châtiments spirituels car ils ont à faire avec le fruit d'un péché pénible : la mort éternelle ... »

« L'enseignement de la Foi dans son intégrité et avec courage est le cœur du ministère des pasteurs de l'Église : le Pontife Romain, les Évêques en communion avec le Siège de Pierre et leurs principaux collaborateurs, les prêtres. Pour cette raison, le Troisième Secret est dirigé, avec une force particulière, à ceux qui exercent le ministère pastoral dans l'Église ».

« Leur incapacité à enseigner la Foi, en fidélité à l'enseignement et à la pratique constante de l'Église, que ce soit par une approche superficielle, confuse ou même mondaine, et leur silence met en péril mortellement, dans son sens spirituel le plus profond, les âmes mêmes pour lesquelles ils ont été consacrés à s'occuper spirituellement ».

« Les fruits empoisonnés de l'échec des pasteurs de l'Église sont vus dans une manière de culte, d'enseignement et de discipline morale qui n'est pas conforme à la Loi Divine ».

Comme on peut le voir, le Cardinal Burke — sans aucun doute avec le tumulte de Bergoglien en vue — a essentiellement adopté la position des « Fatimites » longtemps ridiculisés, en particulier le Père Gruner, même en citant la source primaire promue par le Père Gruner : l’étude monumentale des Apparitions de Notre-Dame de Fatima du Frère Michel de la Sainte Trinité. En particulier, le Cardinal affirme :

  • Que le Troisième Secret commence par la référence de Notre-Dame au Portugal, se terminant par le célèbre « etc. » de Lucie indiquant d'autres paroles de la Vierge… »

  • Que le Secret prédise une terrible crise de la Foi et de la discipline — une véritable apostasie — impliquant « l'échec des pasteurs de l'Église » partant du Pape jusqu’en bas en « enseigner la Foi, en fidélité à l'enseignement et à la pratique de l'Église » — une référence claire à Amoris Laetitia, parmi beaucoup d'autres écarts hiérarchiques désastreux à la Tradition au cours des cinquante dernières années ;

  • Que le châtiment spirituel qui en résulte est « infiniment plus horrible » que le châtiment matériel vu dans la vision publiée en 2000.

  • Maintenant, rien de ce que le Cardinal affirme sur le contenu du Secret ne se voit dans la vision de l'« Évêque vêtu de blanc » pris à lui seul, là où on voit seulement une attaque contre l'Église de la part de ses ennemis au milieu d'un scénario post-apocalyptique impliquant un châtiment matériel. Au contraire, ces éléments, comme le Cardinal le déclare lui-même, doivent être trouvés dans les paroles de la Vierge pour lesquelles Sœur Lucia a occupé l’espace avec ce signe caractéristique : « etc. » — Ces trois petites lettres qui ont dérangé l'appareil du Vatican depuis l’an 2000 et auquel il refuse ostensiblement de répondre. Ce sont précisément ces précieuses paroles que le Vatican nous a cachées.

    Les déclarations courageuses du Cardinal sont d'autant plus remarquables qu'elles représentent un renversement substantiel de sa position antérieure sur l'événement Fatima. (Il n'y a pas besoin de déterrer ces détails maintenant.) Ce changement d'esprit et de cœur témoigne de l'honnêteté intellectuelle du Cardinal et de son amour pour l'Église et, surtout, pour les âmes.

    Chaque Catholique doit prier pour le bien-être du Cardinal Raymond Burke et pour l'émergence de nombreux autres Cardinaux qui imiteront son profil en courage. Pour parler humainement (en l'absence d'une intervention divine directe du genre le plus drastique), ce sont d'abord et avant tout les Princes de l'Église qui doivent la défendre contre l'attaque inégalée de l'intérieur dont elle souffre maintenant — une attaque qui se situe au coeur du Troisième Secret de Fatima.

    ADDENDUM : Je ne peux pas manquer de mentionner l'importante contribution du Cardinal Caffarra à la même conférence. Dans son discours, il a déclaré : « Nous ne sommes plus des témoins, mais des déserteurs, si nous ne parlons pas ouvertement et publiquement ... J'ai souvent parlé d'une confrontation. Cette confrontation prend de plus en plus l'apparence d'un procès, d'une procédure judiciaire, dans laquelle le défendeur est Jésus et son Évangile. Comme dans toutes les procédures judiciaires, il y a aussi des témoins favorables : en faveur de Jésus et de son Évangile. L'annonce de l'Évangile du Mariage et de la Vie se déroule aujourd'hui dans un contexte d'hostilité, de défi, d'incrédulité ».

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