Ben là !
Vous êtes à l'heure de votre lunch au travail, d'où la cravate. Vous sortez casser une croûte. Chemin faisant, vous croisez un mendiant. Vous n'avez pas d'argent sonnant ni trébuchant en poche. Après tout, vous êtes un homme d'affaires, le plastique règne maintenant dans vos poches. Que faites-vous ?
- Vous traversez la rue pour éviter de passer devant le mendiant ?
- Vous passez devant sans le voir comme s'il n'existait pas ?
- Vous êtes convaincus que s'il est un mendiant, c'est de sa faute, qu'il le mérite. Donc vous passez tout droit.
- Vous passez devant lui et vous lui dites que vous êtes désolé parce que vous n'avez pas de sous ?
- En passant devant, vous lui dites « Je n'ai pas de sous mais on peut piquer une petite jasette avant de retourner travailler » ?
Mais vous y avez pensé vous aussi : « Qu'est-ce que les gens vont dire si je m'assois à côté de lui ? »
C'est tellement facile à l'église de dire à Dieu que nous sommes des « poussières », des « riens »... Mais on pense que c'est vrai jusqu'à un certain point mais pas au point de se sentir plus petit qu'un mendiant. « Ben là ! »
C'est tellement facile aussi d'entendre le prêtre nous dire que l'humilité, c'est de reconnaître que tous les autres qui nous entourent ou que l'on rencontre sont plus grands que nous et qu'il nous faut être à leur service... De là à le vivre, hum !
Mais je reviens bêtement sur ma question :
« Ouais, peut-être que je lui parlerais mais je resterais sûrement debout... ». Ah bon... une petite supériorité encore dans votre coeur ? Ou bien la peur des réactions des passants ? Ou la peur de salir le fond de vos culottes ?
Je n'ai pas besoin de vous répéter ce passage de l'Évangile qui est si connu :
Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi ! Matthieu, 25,31-46
Peut-être que Dieu me permettra d'ajouter la phrase suivante à ce passage : « Et j'étais mendiant, vous n'aviez pas de sous mais vous êtes venus vous asseoir auprès de moi pour me piquer une jasette. Moi qui étais tellement, mais tellement seul dans ma vie de mendicité. »
On accueille bien le concept chrétien que nous sommes tous des frères. Mais on dirait qu'on établit une certaine hiérarchie de ces frères : les mendiants, par exemple, ne seraient pas à la même hauteur des célébrités ou des personnes politiques importantes.
La plupart d'entre nous savons que des gros nuages noirs tant naturels qu'humains avancent vers nous. On a tendance à penser que ces fléaux sont une malédiction que Dieu permet. Mais pourquoi ne considérerions-nous pas ces événements à venir comme des bénédictions plutôt ? Car c'est dans les catastrophes que s'attendrissent les coeurs. On commence à pratiquer à nouveau la charité entre nous tous. Ces fléaux nous font sortir de nos conforts et de nos égoïsmes.
Pensez juste aux ouragans de l'année dernière qui ont rasé des villes entières aux États-Unis. Des voisins qui ne se parlaient plus à cause d'une clôture ont recommencé à se parler et à s'entraider.
Après tous ces fléaux à venir, on nous promet la Terre Nouvelle, le Règne de l'Amour. Peut-être que vous y retrouverez votre mendiant dans les loges d'honneur. Que vous direz-vous alors ? J'avais traversé la rue pour ne pas le voir ? J'ai passé tout droit sans le regarder ? Je me suis assis avec lui pour lui piquer une jasette...
« Tiens, tiens, je vais aller le revoir et le saluer. Peut-être qu'on fera une autre jasette ensemble !»
Et si vous ne le retrouvez pas dans l'assemblée, c'était peut-être parce que c'était Dieu Lui-Même qui était assis sur le trottoir ? Y aviez-vous pensé à cela ?
Post scriptum :
Un passage dans un des livres de Maria Valtorta m'avait touché au plus haut point. De mémoire, il s'agit d'un bon vieil homme très avancé en âge qui a tout perdu et qui fut abandonné par sa propre fille quand elle a vu qu'il ne valait plus rien. Hum ! Ce n'est pas nouveau comme vous pouvez voir.
Le pauvre homme était affaissé par terre, adossé à un arbre, plus capable même de se relever à cause du poids de ses souffrances. Jésus avance vers lui ET SE MET À SA HAUTEUR POUR LUI PARLER.
À la lecture de ce passage, j'en ai eu les yeux pleins d'eau. C'est dans ce très petit geste que j'ai compris la Miséricorde et l'Humilité de Jésus: Jésus se penche constamment à notre hauteur, Lui qui est infiniment grand.
Oui, je suis certain que Jésus se serait mis à la hauteur de ce mendiant pour lui parler. Et, ne l'oublions pas, notre mission est de devenir de Nouveaux Jésus. Alors il faut apprendre à se pencher nous aussi...
J'allais oublier de vous dire : Jésus a trouvé une femme qui, elle-même, n'avait plus de famille et l'a réunie à ce vieil homme qui avait été abandonné par sa propre fille.
Après sa rencontre, ce très vieil homme gambadait comme un jeune chevreau main dans la main avec cette dame. Jésus l'avait comblé dans tous ses besoins affectifs.
Jésus, dans les livres de Valtorta, est le plus grand spécialiste en placement ! Il bat toutes les agences de services sociaux réunies ! En combien de circonstances différentes le voit-on réunir un(e) orphelin(e) à des parents adoptifs, des adultes esseulés avec d'autres adultes... Inimaginable ! Et les appariements qu'Il réalise sont toujours très, très solides. On le voit au fil de la lecture lorsque ces mêmes personnes reviennent sur la scène : elles sont tellement heureuses et comblées !
Selon ce qui vient d'être dit, vous comprendrez plus facilement la non valeur que j'accorde aux sites de rencontres traditionnels. Il y a ici même dans ce blog un article qui traite de la valeur des sites de rencontres et nous vous suggérons le meilleur des meilleurs. On y réitère que Dieu est aussi bon en placement aujourd'hui qu'il y a deux mille ans. Encore faut-il savoir s'en référer à Lui pour être bien apparié.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire