C'était à la Messe de l'Épiphanie (Messe des Rois Mages si vous préférez). Une dame avait littéralement son front accoté contre l'accoudoir de son prie-dieu en état d'adoration après avoir communié. Il n'y a aucun sermon sur la piété, sur l'adoration due à Dieu qui puisse égaler cet exemple si frappant.
Vous pensez qu'elle en met trop peut-être... surtout devant tout le monde, n'est-ce pas ? Laissez-moi vous conter une belle histoire vraie qui nous est rapportée par Maria Valtorta. Pardonnez-moi à l'avance si je me trompe dans les noms, je suis trop paresseux pour fouiller dans les dix tomes l'endroit précis. Je vous la raconte de mémoire.
Gardez votre jugement sur cette dame après cette histoire, je vous en prie...
Le contexte
Vous savez qu'Israël n'était qu'une colonie ou une province de l'Empire de Rome du temps de Jésus. Il y avait donc une élite romaine qui vivait en Israël, Pilate était romain et gouverneur de la Judée, à titre d'exemple.
Il n'y avait qu'un seul Dieu pour les Romains : César. Les Romains étaient toujours prêts à mourir pour lui. Il n'y avait qu'une seule loi pour les Romains : la loi de César.
Quelques Romains dans toute la hiérarchie militaire et gouvernementale romaine qui avaient entendu Jésus n'en n'avaient que des éloges à faire. Pensez au fameux centurion qui va s'agenouiller devant Jésus pour demander la guérison de son serviteur : « Seigneur, ne prends pas tant de peine ; car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. C'est aussi pour cela que je ne me suis pas cru digne d'aller en personne vers toi. Mais dis un mot, et mon serviteur sera guéri...» Luc 7, 6-7. Vous voyez bien que je n'invente rien, c'est dans l'Évangile même.
Mais ces Romains avaient des femmes romaines. Et elles étaient encore plus entichées des discours de Jésus que les hommes romains. Une des raisons, c'est qu'avec les valeurs préconisées par Jésus, elles se sentaient des êtres humains à part entière et non des objets jetables avec la vieillesse.
Ces femmes dont une s'appelait Valéria considérait Jésus comme le plus grand philosophe que tout l'Empire romain avait produit. Si les Romains avaient témoigné de la sympathie pour Jésus au-delà de cette notion, ça aurait signifié une trahison envers César. C'était le plus loin que les Romains pouvaient admettre.
L'histoire maintenant
Valéria avait sa maison d'été à Césarée, le Lugano ou le Saint Sauveur du temps. Elle apprend que Jésus est en ville. Il réside dans des hangars du quai avec ses Apôtres grâce à un bienfaiteur; ils vivent et dorment au milieu des cordages de bateau et de la poix noire puante. Ils évangélisent les marins ainsi que les galériens des bateaux romains. Reconnaissez-vous Jésus ?
Valéria envoie une message à Jésus rédigé sur une tablette de cire par son esclave. (les I-Pad n'étaient pas encore arrivés !) Elle dit à l'esclave de faire vite. Celui-ci court vers les hangars et remet le message à Jésus.
Le message était à l'effet que Valéria et ses autres amies aimeraient le rencontrer en embarcation la nuit tombée sur le lac ( Lac de Galilée ).
Pourquoi tant de facéties ? N'oubliez pas qu'il y avait toujours un risque pour ces femmes d'être perçues comme traitres envers César si on les voyait de jour avec Jésus. Un homme romain pouvait toujours s'en sortir en disant qu'il avait admonesté Jésus parce qu'il ne respectait la loi de César mais des femmes romaines, quel prétexte auraient-elles pu invoquer ?
Alors Jésus dit à l'esclave : « Dis à ta maîtresse que j'y serai. »
L'esclave reprend la tablette de cire, la pointe du doigt et demande à Jésus d'écrire ce qu'il vient de lui dire car il est muet. L'esclave lui fait signe qu'on lui a coupé langue. C'était une tradition chez l'élite romaine de couper la langue de leurs serviteurs afin qu'ils ne commèrent rien !
Jésus voyant ce que l'esclave lui signifie, le regarde avec une si grande pitié et dit : « Mon pauvre ». Mais Jésus s'abstient de le guérir. Comment peut-il s'arroger le droit de modifier l'état de quelqu'un qui est la « propriété » d'un autre sans demander la permission au propriétaire ?
Jésus écrit donc sa réponse sur la tablette de cire et l'esclave retourne aussitôt en courant vers Valéria.
Quelque temps plus tard
Nous ne sommes plus à Césarée. Ça fait déjà quelques jours que Jésus et sa petite troupe sont ailleurs. Jésus évangélise les foules une fois par jour et ensuite Il va se réfugier sur une petite île qui a de très longues herbes. Il s'accroupit dans ces herbes, plus personne ne le voit, il peut parler coeur à coeur avec son Papa d'Amour. Ça le repose.
Valéria arrive en trombe avec son esclave à un moment donné et demande à voir Jésus. On lui dit qu'Il est sur la petite île. Allez ! Elle traverse avec son esclave et se rend jusqu'à Jésus. « Mais tu sembles tant empressée, Valéria, qu'y-a-t-il ? ». Elle lui déballe son sac...
« Autant à Césarée qu'à Jérusalem, on dit de toi que tu es un prestidigitateur né, un faux prophète sans vraiment de puissance... » dit-elle
« Valéria, veux-tu voir et croire en Ma Puissance ? Vois... » Et Jésus met la main sur la bouche de l'esclave et celui-ci commence à parler...
Disons que Valéria n'avait plus grand chose à dire... Quant à l'esclave, il s'accroupit par terre et, avec ses deux mains, il prit une des chevilles de Jésus et mit le Pied de Jésus sur sa tête en silence et demeura ainsi immobile en signe de reconnaissance.
Revenons à cette dame avec son front sur l'accoudoir
Que diriez-vous si, prostrée comme cela, elle était reconnaissante non pas de pouvoir parler mais d'avoir la vie ?
Que diriez-vous si elle a fermement la conviction que, lorsque qu'elle communie et que Jésus est « live » en elle, qu'elle est devant Son Créateur et qu'elle est juste une créature ?
Et je ne vous ai pas parlé que ce Jésus « live » fut torturé sans mesure et mort cloué sur une Croix pour chacun de nous... Serions-nous capables d'en faire autant ?
Vous voulez avoir un petit moyen discret de vous mettre le Pied de Jésus sur la tête en signe de reconnaissance humble et d'adoration ? Joignez vos deux mains et accotez-les sur votre front quand vous venez de Le recevoir et dites-lui pendant qu'Il est « live » : « Tu m'as créé, je T'en remercie. Aide-moi à être à la hauteur du don que Tu m'as donné. Prends pitié de moi, j'ai besoin que tu aies pitié de moi, je suis juste un pauvre pécheur qui n'est certes pas à Ta Hauteur. »
Post Scriptum : si vous trouvez exagéré la posture d'adoration de cette dame, je préfère ne pas vous demander ce que vous pensez de la posture des futurs prêtres lorsqu'ils se font ordonnés : à plat ventre, le front contre terre !
J'aime bien cette histoire. Ça donne le goût de lire Maria Valtorta.
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