jeudi 14 décembre 2017

L'approbation par le Pape
des lignes directrices d'Amoris Laetitia en Argentine
Ce que cela signifie


Sommaire

L'Évêque Juan Ignacio Arrieta, Canoniste du Vatican et Secrétaire du Conseil Pontifical des Textes Législatifs, le département du Vatican qui interprète la Loi de l’Église, soutient sans réserve cette initiative, mais le Cardinal Gerhard Müller a quelques réserves.



Par : Edward Pentin
Le 13 décembre 2017

SOURCE : National Catholic Register





CITE DU VATICAN — La récente décision du Pape François de déclarer formellement l'interprétation d’Amoris Laetitia par les Évêques de Buenos Aires de « Magistère Authentique » est la manière « correcte » et « équilibrée » de traiter la question, a dit un Canoniste expert du Vatican mais le Cardinal Gerhard Müller est mal à l'aise avec certains aspects de ce geste.

Mgr Juan Ignacio Arrieta, Secrétaire du Conseil Pontifical des Textes Législatifs, le département du Vatican qui interprète la Loi de l’Église, a déclaré au National Catholic Register, le 7 décembre, que la décision du Pape est une « manière polie » de traiter de la question controversée de l'admission de certains divorcés remariés civilement aux Sacrements et guideront les Évêques et les fidèles.

Sur l'ordre personnel du Pape, les lignes directrices des Évêques de Buenos Aires concernant le Chapitre 8 de son Exhortation apostolique post-synodale, Amoris Laetitia, ont paru la semaine dernière dans le journal juridique du Saint-Siège, les Acta Apostolicae Sedis (AAS) . L'interprétation permet le Sacrement de la Réconciliation et de la Sainte Communion dans certains cas pour les divorcés remariés qui, par exemple, essaient de vivre une vie d'abstinence sexuelle mais doivent continuer à vivre ensemble pour élever leurs enfants.

Aux côtés des directives des Évêques dans le même journal d’autorité, qui promulgue les lois en les publiant, le Saint-Siège publie également la lettre du Pape François aux Évêques de Buenos Aires en 2016 , dans laquelle il dit que les directives expriment pleinement le sens du Chapitre 8 et a déclaré qu'il n'y avait « pas d'autres interprétations » de cette question.

Le Vatican a précisé dans Acta Apostolicae Sedis que cette lettre papale privée félicitant les Évêques sur leurs directives serait élevée au statut magistériel d'une lettre apostolique (moins magistériel qu'une encyclique mais plus qu'une exhortation apostolique). Il comprenait également un rescrit spécial — une décision papale officielle sur la Doctrine — écrit le 5 juin par le Cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d'État du Vatican, qui déclare que le Pape François a expressément l'intention que sa lettre et les Directives de Buenos Aires soient considérées comme un « Magistère Authentique ».

La déclaration du Pape intervient après des mois de débats sur quelle devrait être l'interprétation correcte de la question dans Amoris Laetitia, certains lisant l'Exhortation apostolique du Pape François sur le Mariage et la Famille comme donnant aux personnes vivant dans des unions irrégulières un large accès aux Sacrements et d'autres insistant que ça pouvait et ne devait qu’être lu que de manière orthodoxe, sans changement dans l'enseignement ni la pratique de l'Église. Tout ça vient aussi un peu plus d'un an depuis que les dubia, ces cinq questions rédigées par Quatre Cardinaux visant à clarifier les principes sous-jacents du document, ont été envoyées au Pape mais auxquelles le Saint-Père n'a pas répondu.

Mgr Arrieta, le deuxième responsable du Conseil Pontifical des Textes Législatifs, a déclaré que les Directives de Buenos Aires tiennent compte des « normes mais aussi des situations concrètes » affectant la conscience des divorcés remariés « afin de traiter d’une affaire pastorale complexe ».

Mais le Cardinal Müller, Préfet Émérite de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, a exprimé quelques réserves, déclarant au National Catholic Register, le 6 décembre, qu'il trouvait « troublant » que le Saint-Père déclare que l'interprétation d'un groupe d'Évêques était « presque infaillible ».

Cependant, le Cardinal Müller est généralement d'accord avec les Directives des Évêques Argentins et a déclaré dans une interview au National Catholic Register, le 6 octobre, que l'interprétation de l'Argentine pouvait être lue « de manière orthodoxe ».

Les lignes directrices de Buenos Aires

Les Évêques de Buenos Aires ont souligné dans leurs directives que la question de l'accès à la Sainte Communion pour les Catholiques divorcés et remariés n'est pas une « permission » aux Sacrements, mais plutôt un « processus de discernement » et une conversion par un « accompagnement pastoral ». Ils ont déclaré que ce chemin ne « finit pas nécessairement » avec l'accès aux Sacrements, mais peut conduire à d'autres façons de mieux intégrer les Catholiques divorcés et remariés civilement dans la vie de l'Église.

Ils ont ajouté que « chaque fois que cela est possible et selon les circonstances spécifiques », un prêtre peut suggérer que de tels couples « vivent dans la continence » sans relations maritales — ce que l'enseignement magistériel précédent a toujours exigé. Ils ajoutent que, compte tenu des « difficultés » découlant de cette option, le Sacrement de la Réconciliation est disponible si « les partenaires échouent dans ce but » ( ils citent en exemple la lettre de 1996 du Pape Jean-Paul II au Cardinal William Baum ).

Puis, dans un paragraphe crucial, les Évêques ont déclaré que dans les « cas plus complexes », l'option de vivre dans la continence « ne peut en réalité être faisable », mais qu'un chemin de discernement est « encore possible ». Ils ajoutent : « S’il vient à être reconnu que, dans un cas, il y a des limitations qui atténuent la responsabilité et la culpabilité [ selon Amoris Laetitia, 301-302 ], surtout quand une personne croit que ça entraînerait une mal subséquent en nuisant aux enfants de la nouvelle union, Amoris Laetitia offre la possibilité d'accéder aux Sacrements de la Réconciliation et de l'Eucharistie [ Amoris Laetitia, notes de bas de page 336 et 351 ]. Ces Sacrements, à leur tour, disposent la personne à continuer de mûrir et de grandir avec le pouvoir de la grâce ».

Les Évêques de Buenos Aires ont souligné que cela n'accordait pas un « accès illimité » aux Sacrements, mais que le discernement approprié s'applique à « chaque cas » et qu'il « est toujours important de guider les gens devant Dieu avec leur conscience ». L’accès aux Sacrements quand il y a des « injustices non résolues » dans une relation, c'est « particulièrement scandaleux » ont écrit les Évêques.

Les Évêques ont déclaré que l'accès aux Sacrements peut être requis « en privé » pour éviter de susciter une « confusion » sur l'indissolubilité du mariage. Ils ont ajouté que le discernement n'est pas « fermé » mais « dynamique » et doit rester ouvert aux « nouvelles étapes de croissance et aux nouvelles décisions » selon la « loi de la gradualité » et avec « le secours de la grâce » avec confiance.

Mgr Arrieta

Dans ses commentaires au National Catholic Register, Mgr Arrieta a expliqué comment Amoris Laetitia traite la complexité des cas individuels et fait un changement par rapport à l'application d'une seule règle objective à tous les cas. « Ça prend en compte à la fois les règles et la conscience, pas seulement les règles » a-t-il déclaré. Auparavant, le Canon pertinent (915) interdisant la Communion dans ces cas « a été interprété de manière assez objective » a-t-il ajouté. « L'idée générale était de faire cela, mais cela a entraîné beaucoup d'injustice dans de nombreux cas ».

L’officiel du Vatican a ajouté : « La norme de conduite que nous sommes tous obligés de suivre n'est pas, à proprement parler, le dictat général de la loi, mais le dictat de notre « bonne » conscience, qui indique l'application — sérieuse et devant Dieu — de cette loi, tout en gardant à l'esprit les circonstances du cas individuel que lui seul connaît. Dans ce processus, la subtilité et la formation à la vie spirituelle de chaque personne interviennent de sorte qu'elles deviennent plus raffinées sur le chemin de la Foi envers Dieu. Il est donc très risqué de vouloir juger notre voisin avec des paramètres qui servent à chacun de nous ».

Selon Mgr Arrieta, la « percée » dans Amoris Laetitia, reconnue dans les lignes directrices des Évêques de Buenos Aires, est qu'elle montre un plus grand respect pour la conscience. « C'est la conscience qui vous permet d'aller à la Communion, et cet acte de conscience est un mélange de choses objectives et subjectives » a-t-il dit.

L'évaluation de chaque personne est différente, selon les circonstances, a expliqué Mgr Arrieta, mais un prêtre doit toujours informer la personne des règles et être proche de Christ afin de l'aider à « faire un bon jugement en conscience ». C'est une tâche exigeante pour le prêtre » a déclaré l'Évêque Espagnol d’Opus Dei, et elle « prend beaucoup de temps » si elle doit être traitée de manière responsable.

Mais Mgr Arrieta a souligné que les Directives des Évêques Argentins « précisent qu'il ne s'agit pas de recevoir l'Eucharistie à tout prix » et que, dans de nombreux cas, cela ne sera pas possible « parce que les circonstances objectives ou la disposition interne du sujet ne le permettent pas ». Mais, même dans ces cas, a ajouté le responsable du Vatican, en accord avec les Évêques Argentins, des efforts doivent être faits pour mieux les intégrer dans la communauté Chrétienne à travers des activités qui, « avec la grâce de Dieu, peuvent être le moyen d'éliminer les obstacles et les dispositions ».

Il croit que l'interprétation Argentine est compatible avec Canon 915, qui stipule que « ceux qui persistent avec obstination dans un péché grave et manifeste, ne seront pas admis à la Sainte Communion ». Il croit aussi que c’est conforme à l’Exhortation apostolique de Jean-Paul II Familiaris Consortio , n ° 84 , qui a clairement réaffirmé l'enseignement de l'Église, basé sur l'Écriture sacrée, de ne pas permettre aux divorcés et remariés civilement de recevoir la Communion à moins de vivre dans une « continence complète ».

Dans un discours prononcé en mars de cette année, Mgr Arrieta a déclaré qu'Amoris Laetitia avait fait « un pas en avant important en changeant la pratique sans altérer la Doctrine de l'Église sur l'indissolubilité du Mariage ni les conditions d'accès aux Sacrements, principalement l'Eucharistie ».

De cette manière, il a dit : « Ça a franchi une barrière qui avait conduit à l'impasse et était insuffisante pour résoudre des situations pastorales concrètes ». Il a dit que les assises précédentes en pratique pastorale, données par son conseil pontifical en 2000 démontrent — que les personnes qui sont en « péché objectivement grave » et qui « persistent avec obstination » et qui sont dans une « situation de péché habituel grave » — que ça a été « renversé » par Amoris Laetitia parce que « plusieurs contextes » peuvent modifier des situations apparemment « objectives », comme un « état de nécessité, l'existence des obligations naturelles, la difficulté de prouver la vérité des choses ».

« La nouveauté d’Amoris Laetitia consiste principalement à avoir considéré dans son ensemble les éléments objectifs et subjectifs établis par la Doctrine Traditionnelle de l'Église Catholique pour évaluer la morale des actes humains » a déclaré l'Évêque Espagnol, ajoutant que ça « vainc » la pratique pastorale précédente consistant à « appliquer à toutes les situations le même modèle « objectif » fermé ».

Il a donné l'exemple d'un divorcé remarié civilement vivant avec une femme avec qui il a eu trois enfants et qui présente une « occasion de péché ». Mais il a ajouté que c'est une occasion de péché que « la morale traditionnelle appelle « nécessaire » parce que même si elle n'est pas sa femme, cette femme est la mère de ses enfants, et ils ont le devoir, selon la loi naturelle, d'éduquer ces trois Chrétiens. Il ne peut pas aller vivre dans un hôtel ; il doit accepter la situation et essayer de réorganiser sa vie dans ces circonstances d'une manière Chrétienne, en essayant de vivre dans la grâce de Dieu et d'éviter le scandale ».

Il a dit qu'Amoris Laetitia et les Directives des Évêques Argentins soutiennent l'idéal de la vie dans la continence et que le couple doit s'efforcer de le faire par la prière et la grâce de Dieu, mais ils reconnaissent que parfois cela n'est pas possible dans lequel cas le Sacrement de la Réconciliation est là lorsqu’ils échouent. La règle générale, a-t-il dit, est « maintenue » alors qu'il y a un effort pour « se convertir du péché » selon une « loi de la gradualité ».

Mgr Arrieta a rejeté les craintes que cette « évolution », comme il l'appelait, dans la pratique pastorale, puisse amener les personnes vivant dans d'autres situations immorales, comme un couple en cohabitation, à recevoir les Sacrements. C'est parce qu'il a dit que la « première chose » qu'ils auraient à faire serait de « changer leur situation immorale ».

Cardinal Müller

Dans ses commentaires au National Catholic Register, le 6 décembre, le Cardinal Müller, qui a été Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi jusqu'à la fin de son terme de cinq ans en début juillet, a exprimé son malaise avec le Pape qui considère le document des Évêques comme « Magistère Authentique » de l'Église.

Le Cardinal Müller, qui a dit avoir appris la décision du Pape « par les médias », pense que le Saint-Père a justifié cela dans le contexte de Lumen Gentium, n ° 25, qui stipule que les Évêques peuvent proclamer infailliblement la Doctrine sur la Foi et la morale s’il y a « le lien de communion entre eux et avec le Successeur de Pierre » et si la position unique doit être « définitivement » tenue. Si tel est le cas, le Cardinal Müller a ajouté que, selon Lumen Gentium , tout Catholique doit soumettre son « esprit et sa volonté » au « Magistère Authentique » du Pape même si l'enseignement n'est pas ex Cathedra.

Mais il a souligné que la note de bas de page 351 d’Amoris Laetitia, que certains théologiens respectés affirment qu’elle contredit la Doctrine du passé et qu’elle ouvre la porte à la réception de l'Eucharistie pour certains divorcés remariés qui ne vivent pas dans la continence, « ne prétend pas présenter une décision pastorale infaillible dans les cas individuels ». Il a ajouté conséquemment que « c’est donc d'autant plus troublant qu'une lettre individuelle émanant d'une région pastorale, d’où que ce soit dans le monde, soit créditée d'une autorité enseignante authentique et presque infaillible, et de plus confirmée comme presque infaillible ».

Il a également souligné que « les Évêques de toute région pastorale n'exercent aucun Magistère infaillible et leurs directives pastorales n'obligent pas tous les fidèles du monde à accepter cette interprétation de la note de bas de page 351 comme divinement nécessaire pour le salut et de l’accepter comme croyance Catholique ».

Le Cardinal Allemand a déclaré que le Pape peut faire des déclarations contraignantes par des déclarations ex Cathedra ( un enseignement infaillible contenu dans la Révélation ), mais qu'il ne peut « soumettre sa vision des choses aux autres, ni les forcer à accepter des punitions canoniques qu’ils doivent accepter inconditionnellement pour le salut éternel de leurs âmes ».

Il a dit que le Magistère « n'enseigne rien d'autre que ce qui est contenu dans la Révélation » et que la « Parole de Jésus sur le Mariage et l'adultère et l'impossibilité d'un second mariage pendant la vie du conjoint légitime est la norme de toute action pastorale de l'Église ».

Le Cardinal Müller a noté que ni les Évêques ni le Pape « ne peuvent soumettre authentiquement ou infailliblement à l'Église et à tous les fidèles une Doctrine qu'ils devraient accepter pour le salut, qui contredit les enseignements du Christ et des Apôtres ainsi que les décisions dogmatiques du Magistère précédent ».

« La Communion ne peut seulement être légalement et fructueusement reçue que par un Catholique qui est dans un état de grâce sanctifiante » a-t-il dit. « Ceux qui ont besoin de pardon pour un péché grave d'adultère doivent d'abord reconnaître et confesser leurs péchés et avoir la ferme intention de ne plus pécher et d'éviter la possibilité de péché ».

Citant Dei Verbum, la Constitution Dogmatique du Concile Vatican II sur la Révélation Divine, il a dit que le Magistère « n’est pas au-dessus de la Parole de Dieu, mais il est à son service, n’enseignant que ce qui a été transmis, puisque par mandat de Dieu, avec l’assistance de l’Esprit Saint ».

Il a ajouté : « La fidélité à la Parole de Dieu distingue authentiquement les Apôtres du Christ des Pharisiens, qui ont interprété la Parole de Dieu selon leurs propres traditions ».

Mais le Cardinal Müller a bien accueilli Amoris Laetitia parce que ça aborde la question de savoir comment amener avec sensibilité les Catholiques qui, en plus de leur mariage sacramentel, vivent avec un autre partenaire dans une relation étroite avec l'Église et comment, devant Dieu, avec le secours de la grâce du Christ, leur situation de vie peut être réglée ».

Comme avec le Pape François, il croit que les gens ne doivent pas « être brusquement confrontés aux Commandements de Dieu », mais dans « l'esprit du Bon Pasteur, le prêtre doit les aider à reconnaître leur situation devant Dieu et les conduire, à la lumière de l'Évangile, sur le chemin pour suivre le Seigneur crucifié et ressuscité ».

Cardinal Kasper

Dans un commentaire sur Radio Vatican, le 7 décembre , le Cardinal Walter Kasper a salué la décision du Pape concernant les lignes directrices de Buenos Aires, espérant que cela mettrait fin au débat « fatigant » sur la question. Le Cardinal Allemand, qui en 2014 avait lancé la discussion sur la réception de la Communion pour les Catholiques divorcés et remariés, a déclaré que l'admission des divorcés remariés aux Sacrements dans des cas individuels fait partie de la Tradition d'enseignement de l'Église.

Selon le Cardinal Kasper, il ne s'agit pas « d'une innovation, mais d'un renouveau d'une vieille tradition contre le néo-scolasticisme » ( le renouveau des enseignements de Saint Thomas d'Aquin du XIXe siècle que certains jugent rigide et formaliste ). Il a dit que cela a été démontré par des spécialistes de l'enseignement du Pape Jean-Paul II et qu'il n'y a « pas de contradiction » avec l'enseignement des deux prédécesseurs de François.

Le Cardinal Kasper a fait valoir que l'erreur des critiques d’Amoris Laetitia est « un objectivisme moral unilatéral, qui sous-estimait l'importance de la conscience personnelle dans l'acte moral ». Il a dit qu'il ne fallait pas nier que la conscience doit prêter attention aux Commandements objectifs de Dieu », mais que, en commun avec les enseignements de Saint Thomas d'Aquin, « ils ne peuvent pas être appliqués mécaniquement ou purement avec une logique déductive, en particulier dans des situations souvent complexes et déconcertantes ».

Au contraire, a-t-il dit, « c'est la vertu cardinale de prudence, guidée par l'amour, de demander quel est l'usage juste et honnête du Commandement dans une situation spécifique ». Il a dit que contrairement à ce que disent les critiques de cette approche : « Ça n’'a rien à voir avec l'éthique situationnelle, qui ne connaît pas de Commandements généralement valables ». Il a dit qu'il ne s'agit pas non plus « d'exceptions à la règle ».

Mais Joseph Shaw, chercheur principal à l'Université d'Oxford et partisan de la demande de clarté des Cardinaux des dubiaconcernant Amoris Laetitia, pense que le genre de cas selon lesquels les Évêques Argentins permettraient aux divorcés remariés de recevoir la Sainte Communion sera probablement rare et d'une pertinence pastorale très limitée.

Un autre problème, a-t-il dit, est le risque de scandale public en permettant à ces couples de recevoir l'Eucharistie, qui est l'objet du Canon 915. Enfin, il soutient que les Catholiques ne peuvent pas accepter un tel enseignement si son sens n’est pas clairement « en accord avec le Magistère ».

Les fidèles, a-t-il dit au National Catholic Register, « ne peuvent être obligés de croire à deux choses contradictoires en même temps » — que ce qui était clairement interdit par les Papes dans le passé et continue d'être selon le Droit Canonique est maintenant autorisé dans certains cas.

« Acte pontifical normal »

Le porte-parole du Vatican, Greg Burke, a refusé de commenter les raisons pour lesquelles le Pape avait choisi l’AAS comme moyen de clarifier son enseignement à Amoris Laetitia, et Mgr Arrieta n'en connaissait pas non plus la raison. Cependant, il croit que c'est un « acte pontifical normal, dans un sens collégial, parce qu'il représente l'adhésion formelle du Pape à une indication pastorale, faite par un groupe d'Évêques d'une région de l'Église ».

Interrogé sur les raisons pour lesquelles cette concession est enseignée aujourd'hui, au lieu de 50 ou 100 ans auparavant, et pourquoi elle ne figurait pas dans Familiaris Consortio, il a déclaré : « Dans le Magistère de l'Église, il y a toujours eu des progrès et des éclaircissements ultérieurs, toujours en ligne avec le Magistère précédent. D'une certaine manière, cela se passe dans l'activité d'un journaliste ou d'un écrivain ».

Il a dit qu'il espérait et croyait que la directive Argentine et la déclaration du Pape « devraient aider de nombreux Évêques sur cette question ».

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